Lost hope - PAUSE

Chapitre 29

Louis POV:

Trahis? Humilié? Ces mots sont bien trop faibles pour décrire se que je ressens en comprenant qu'Harry c'est moqué de moi. Je me suis laissé embobiner par ses belles paroles qui n'avaient rien de vraies. Je me suis laissé envoûter par son charme extérieur sans voir qu'à l'intérieur il n'est rien d'autre qu'une ordure. Comment ais-je pu lui avouer mes sentiments sur un coup de tête? Comment ais-je pu avoir confiance en lui alors que d'habitude je me méfie de tout le monde? Je me sens tellement con à cet instant, tellement idiot de ne pas avoir remarqué que toutes ses actions étaient fausses et qu'il restait avec moi seulement pour un stupide pari!

Je suis toujours à la même place, je n'ai pas bougé depuis plusieurs minutes déjà, depuis la grande annonce faite par Austin. Je regarde la scène qui se déroule sous mes yeux d'un air absent. J'essai de rassembler le peu de force qu'il me reste pour fuir mais mes pieds sont comme encrés au sol. Austin et Dan sont toujours face à nous, ils n'arrêtent pas de féliciter Harry pour son "exploit" en me lâchant quelques insultes de temps à autres. J'aurais aimé que Harry prenne conscience que son stupide jeu m'enfonce un peu plus dans mon malheur, j'aurais aimé qu'il prenne soudainement ma défense face à ses amis et qu'il m'assure que tout les moments que nous avons passés ensembles étaient vrais mais il ne fait rien de tout ça... Il rigole simplement, la tête haute et le buste gonflé, par fierté.

Je n'arrive plus à supporter cette vue et à encaisser toutes les insultes que je reçois, tout me retombe sur la figure au moment où je m'y attends le moins. Je laisse malencontreusement une larme s'échapper, c'est se qui me reconnecte au monde réel. Je secoue alors vivement la tête pour reprendre contenance puis, ne pouvant plus supporter cette trahison, je m'enfui en courant de la pièce en bousculant Harry sur mon passage. Je cours dans les couloirs sans réel but, la vision brouillée par les larmes. Je n'arrive pas à réaliser que mon seul ami m'a manipulé, je suis réellement bouleversé par cette soudaine nouvelle. J'entends les moqueries des étudiants lorsque je passe à côté d'eux mais je n'y fais pas attention, je n'écoute même pas leurs propos. Je veux seulement sortir de ce lycée qui est devenue mon pire cauchemar.

Après avoir traversé les couloirs au pas de course pendant plus de cinq longues minutes, je pose enfin mes pieds à l'extérieur du lycée. Je continue mon périple pendant encore quelques mètres afin d'arriver dans une petite ruelle déserte et cachée de la circulation. Je m'approche alors d'un mur et me laisse glisser contre ce dernier pour attérir au sol, essouflé et en larmes. Je sanglote bruyamment, je n'arrive plus à contenir mes émotions, je n'arrive plus à dissimuler mon mal-être. J'aimerais être plus robuste pour supporter cette épreuve mais je ne suis qu'un faible, une victime incapable de se défendre...

Peu à peu, le bruit des moteurs de voiture diminue, petit à petit, l'euphorie de la ville s'estompe. Je ne sais depuis combien de temps je suis là, assis dans cette ruelle, exactement au même endroit qu'il y a quelques mois, lorsque Austin et ses amis m'ont tabassés pour "s'amuser". J'ai perdu la notion du temps dès l'instant où j'ai quitté cette pièce qui n'est autre que le repère de mes bourreaux.
Je sèche d'un revers de la main les dernières larmes qui dévalent encore mes joues puis me lève, les jambes tremblotantes. Lorsque je regagne le parking de l'école, la nuit commence déjà à tomber. Plus aucune voiture n'est stationnée devant le lycée, plus aucun étudiants attend le bus sous le petit abris en béton, je suis seul. Je sors donc mon téléphone ainsi que mes écouteurs et enclenche ma playlist en enfonçant mes écouteurs dans mes oreilles. Je traverse la route rapidement et prends la direction de ma maison d'un pas pressé, par peur de croiser quelqu'un. La musique me berce tout au long du trajet, elle m'aide à m'évader quelques instants de ce cruel monde, à oublier le temps de quelques paroles tout les problèmes qui m'entoure.