La Promesse - Hestia

Chapitre 14 - Petites histoires

Dans le chapitre précédent :

« Tu es allée voir Alice, commença-t-il d'un air calme, mais bien trompeur. Et quelques heures après, elle réussit à s'enfuir. »

Que voulait-il insinuer ? Que je l'avais laissée partir ? Je fronçai les sourcils, mécontente. J'ouvris la bouche pour lui balancer pourquoi j'étais partie la voir, mais m'abstins à la dernière seconde ne sachant pas quoi dire réellement.

Devais-je tout lui avouer maintenant. Notre organisation secrète, le traître, Alice qui était peut-être une sorcière ?

*

Entendant mon silence, il réitéra sa question d'une voix plus dure semblable à un grondement.

« Pourrais-tu m'expliquer pourquoi je sens ton odeur et celle d'Anthony dans le couloir qui mène à la chambre de la louve solitaire alors que je t'avais explicitement dit de ne pas l'approcher ? »

Mince. Un détail que j'avais oublié. Je n'avais pensé qu'à cacher mon odeur corporelle, mais pas les effluves que j'avais laissé traîner derrière moi. Voulant tout d'abord mentir, je m'arrêtai net en croisant son regard de prédateur. Les bras croisés sur son torse, son t-shirt faisait parfaitement ressortir ses muscles.

Malgré la situation ma louve trouva quelque chose à commenter sur son corps digne d'un dieu. Et j'avouai sans vraiment l'énoncer que la façon dont ma moitié voyait Adam commençait à déteindre sur ma vision de cet homme. Il était très beau à regarder. Mais je ne me laissai pas intimider par sa colère.

« Je lui ai juste parlé, dis-je d'une voix forte sentant mon irritation monter progressivement dans ma voix. Elle était encore dans la chambre quand je suis partie !

– N'hausse pas le ton avec moi, Lucy ! Je suis ton Alpha ! »

Ne supportant pas sa domination, je me dirigeai vers la porte, mais il m'empoigna le bras m'obligeant à rester près de lui et de toute cette colère qu'il dégageait. Il me faisait peur maintenant. Sa colère me faisait peur.

Il me rappelait ce loup-garou qui prenait plaisir à me torturer pendant que les autres avaient leur dos tourné. Il m'envoyait des noms ignobles, me rabaissait, me torturait physiquement et mentalement. Pour son plaisir.

C'était un monstre se nourrissant de mes peurs et de mes faiblesses. À ce moment-là, je n'avais que 15 ans ; j'avais bien fait des entraînements comme tous les loups-garous, mais je possédai un niveau moyen préférant discutant avec ma meilleure amie plutôt que suer pendant les exercices. Pour moi, c'était clairement une perte de temps, ne pensant jamais que je me retrouverai un jour toute seule, sans ma famille pour me protéger. Quelle erreur.

Je me retrouvai battue sans pouvoir me défendre. Après cette expérience, je m'étais juré de ne plus me faire crier dessus. Mais avec Adam, je ressentis la volonté de me soumettre à lui. Sûrement parce que Lulu voulait être pardonnée en essayant au mieux de me faire baisser la tête. Têtue comme je l'étais, je soutins son regard. Tout du moins, j'essayai.

Adam m'avait plaquée au mur en emprisonnant les bras au-dessus de la tête. Il me dominait de toute sa hauteur. Ses cheveux noirs trônaient en bataille et son visage me regardait avec une telle rage faisant ressortir dangereusement les veines du visage et du cou. À cette vue, je baissai mes yeux verts craintifs. Respirations rapides, nos cœurs battaient à l'unisson. Lui, de colère et moi, de peur.

« Calme-toi et il se calmera aussi. Il n'aime pas sentir ta peur Lucy, » dit Lulu paniquée.

« Regarde-moi, » m'ordonna-t-il d'une voix déformée et rauque.