Chapitre 43 - Bonheur

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Dans le chapitre précédent :

Après avoir tout rangé, je demandai à Adam une dernière chose, le dernier problème à résoudre pour que je laisse enfin mes angoisses s'envoler.

Qu'allait-il advenir du père de Christopher ? Allait-il subir les mêmes tortures que son fils ? La Déesse avait-elle aussi prévu ce destin pour lui ?

***

Main dans la main, je restai près d'Adam devant la cellule du père de Christopher. Edward était assis au sol, tête baissée et attaché par des chaînes aux murs. L'odeur du sang était toujours présente dans ce sous-sol même s'il n'y avait plus de prisonniers autres qu'Edward.

Adam hocha la tête à un guerrier qui ouvrit la porte de la cellule. Je m'avançai en lâchant la main de mon âme-sœur et m'accroupis en face de l'homme à terre. Je sentis Adam dans mon dos, mais il n'essaya pas de me toucher ou de m'obliger à sortir de la pièce. Il savait que je devais faire ça, que je devais lui parler pour en finir.

« Jeannie et Chrissy sont mortes. Leurs corps ont été brûlés. Elles sont libres. »

Edward resta sans un mot. Son souffle était léger, calme, régulier. Je pensais que son mutisme était fait exprès, mais je compris qu'il n'était plus lui-même. Il était l'ombre de lui-même.

Je pinçai des lèvres, hésitante à parler de nouveau. La main tendue, je relevai doucement son menton pour voir son visage. Et ce que je vis me laissa bouche bée. Ses yeux étaient vides de tout sentiment. Ses traits l'avaient vieilli. Il ne ressentait plus rien.

« Il a tout perdu, » souffla Lulu avec tristesse.

Elle aussi éprouvait de la pitié en cet instant. Je savais qu'il avait fait des atrocités, mais contrairement à Christopher je ne l'avais jamais vu dans la prison noire, ni même sentie son odeur à un autre moment. Il ne m'était pas familier.

« On ne va pas le tuer. Il va rester comme ça. »

Je me levai et sortis aux côtés d'Adam avec cette dernière phrase prononcée. Il ne dit rien de plus, ce n'était pas nécessaire. J'étais la femelle de l'Alpha et tout le monde me respectait en tant que tel. Et doucement, je l'acceptai.

Nous rentrâmes chez nous. Dans la chambre, je m'étirai, ce qui releva un peu mon haut. Le reflet dans mon miroir me surprit. Cela faisait quelque temps que je n'avais pas contemplé mes tatouages et cicatrices. En soulevant le haut jusqu'à ma poitrine, je me rendis compte qu'elles n'avaient pas bougé, et ne disparaîtraient jamais de ma peau. Elles étaient la preuve de toutes mes épreuves, la preuve de mon passé tortueux.

Je traçai du doigt mes cicatrices sur le ventre, puis une grande main vint tracer ces mêmes cercles. Quand je relevais la tête, je vis Adam et sa stature qui me dépassait d'une tête. Il entoura ses bras autour de ma taille, et je me rendis compte qu'il ne portait qu'un pantalon.

Je m'empourprai quand je vis le désir dans ses yeux. Il resta quelques minutes sans rien faire que de me caresser le ventre et me fixer à travers le miroir.

« Ça va ?

– Oui, et toi ? Pas trop secoué par sa mort. Je n'y suis pas allée de main morte... dis-je presque tristement.

– Non, c'est bon. C'était mérité, répliqua Adam avec une dureté que je n'aimais pas.

– Oui, c'était mérité, mais tu avais quand même de bons souvenirs avec lui, soufflai-je avec douceur.

– C'est du passé maintenant Lucy. »

C'est vrai, mais j'étais tout de même attristée. Pourquoi avait-il fallu que ce soit son ami ? Pourquoi avait-il fallu qu'il soit un monstre ?

Je me retournai et l'embrassai tendrement. D'abord doux, notre baiser devint rapide et sauvage. Je me noyai dans son odeur et ses grognements. Ses lèvres délaissèrent ma bouche pour s'attarder sur mon cou. Ma marque. Il suçota alors que mes gémissements redoublaient d'intensité.

Il me porta et me déposa sur les couvertures moelleuses de notre grand lit. La chaleur avait envenimé la pièce pour m'étouffer presque. J'avais chaud. Très chaud. Mais c'était bien.

Je continuai de l'embrasser pour me rassasier de ses lèvres, de son goût. Je devenais addicte. Adam baissa son pantalon. Je le regardai avec des yeux envieux, tous ses abdominaux étaient maintenant pour moi, et moi seule. Je le dévorai du regard et Lulu se lécha les babines rien qu'à penser à la suite.

Il revint près de moi, mais je mis une main sur son torse pour le repousser. Il me regarda avec inquiétude et interrogation. Je lui souris tendrement pour le rassurer.

« Je voudrais me déshabiller moi-même et après... après... »

Je ne finis pas ma phrase. Je ne savais pas s'il voudrait encore de moi après avoir vu mon corps. Mes cicatrices. Il m'avait déjà avoué que mes tatouages ne le dérangeaient pas. Mais les cicatrices qui persistaient encore sur d'autres parties de mon corps malgré notre régénération rapide étaient immondes.

Il voulut parler, mais se ravisa. Puis il attendit sagement devant moi.

Hésitante, je soulevai mon haut. Je ne le regardai pas dans les yeux. Surtout pas dans les yeux. Je continuai en enlevant mon pantalon. Je le sentis retenir sa respiration. Par le lien, je ne comprenais pas son tumulte de sentiments contradictoires. Mais le désir était l'émotion qui prédominait.

D'un coup, je respirai avec plus d'aisance. Cette acceptation m'avait fait du bien. Je relevai la tête et vis ses yeux tourbillonnaient entre l'amour et le désir. Je devais sûrement être rouge. La gêne avait pris le pas tandis qu'il me regardait de haut en bas. Il vint près de moi et relevait mon menton.

« Tu es magnifique, » chuchota-t-il en déposant un baiser sur mes lèvres.

Par la suite, nos halètements et gémissements se confondirent tout comme les déclarations d'amour qui s'échappaient de nos bouches. Ses lèvres jouèrent avec ma peau. Elles semblaient suivre les courbes de mes tatouages. Adam me montra de nouveaux sentiments, de nouvelles sensations.

Je ne voyais plus Christopher en face de moi tentant de me violer, mais mon âme-sœur qui me souffle des mots doux tout en me caressant la poitrine, le ventre, les cuisses sans jamais toucher en bas.

Je grognai pour me taquiner ainsi. Je voulais plus. Tellement plus. Très vite, mon bassin se leva et frotta contre lui. Adam jura avant de me tenir la taille. Il me bloqua un instant, le temps de reprendre son souffle puis m'embrassa avec passion.

Les yeux dans les yeux, il s'enfonça en moi. Je pouvais voir ses iris sur le point de devenir dorée. Son loup était là, présent, guettant nos réactions. Il surveillait tout comme ma louve fixait à travers mes pupilles. Adam continua de faire éclater ce plaisir entre nous.

Ce n'était pas seulement du plaisir qui irradiait de nos corps, mais de l'amour aussi. Je me blottis contre lui après m'être enfin abandonnée à mon âme-sœur. Repue, Lulu soupira avant de fermer les yeux. Je l'entendis souffler des mots de remerciements dans mon esprit.

Avant de m'endormir, je dis à mon âme-sœur les mêmes mots que j'avais prononcés quand il avait été attaqué par Alice, et qu'il errait au seuil de l'inconscience. Mais cette fois-ci, il pouvait m'entendre et me retourner cet amour.

« Je t'aime, Adam, » soufflai-je, heureuse et plus que certaine de mes sentiments envers mon âme-sœur.

Un sourire illumina mon visage alors qu'il se pencha sur moi pour m'embrasser une nouvelle fois.

« Je t'aime mon Ange. »

FIN

Plus que l'épilogue :3

La Promesse - HestiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant