Chapitre 16 - Traumatisme

7.3K 656 13
                                    

Dans le chapitre précédent :

« Je... »

Clara commença à me parler, mais elle fut interrompue par des cris aigus. Nous nous regardâmes puis nous précipitâmes vers la source de ces pleurs. Les cris venaient d'une des chambres avec une fenêtre ouverte.Nous entrâmes dans le bâtiment voisin ayant plusieurs étages.

Plusieurs personnes étaient attroupées devant l'entrée de la chambre. À la vue de Clara, tout le monde se poussa pour lui céder le passage. Je la suivis de près et ce que je vis me coupa le souffle.

***

Une petite fille blonde était assise par terre. Recroquevillée dans un coin de la pièce où les tables et chaises étaient poussées vers l'avant, elle pleurait et criait d'arrêter de lui faire du mal.

Elsa. Et ses souvenirs.

Une femme que je supposais être sa mère se tenait en face d'elle. Mais Elsa ne la reconnaissait pas et continuait de gesticuler et de crier. Le visage de sa mère était brouillé de larmes de désespoir. Ce ne devait pas être facile pour elle de la voir dans cet état. Clara essayait tant bien que mal d'aider la petite, mais rien n'y fit.

N'en pouvant plus aussi de la voir ainsi, je vins me poster devant Elsa et lui empoignai les poignets. Elle poussa un cri plus puissant sous la peur. Lulu geignit doucement dans mon esprit. Je bloquai ses cris et relevai la tête d'Elsa pour qu'elle me regarde elle aussi. Son chant de terreur continuait. J'avais espéré qu'elle me reconnaîtrait, mais ce ne fut pas le cas.

Je savais qu'elle pouvait continuer ainsi jusqu'à perdre connaissance, mais cela voulait dire que dans sa tête, Il la torturait jusqu'à l'épuisement. Des tortures qu'aucune personne ne devrait subir, surtout pas des enfants. Il était hors de question qu'elle souffre ainsi, alors je fis la seule chose qui lui permettrait de sortir de son cauchemar.

Je la giflai.

Elsa se tut. Sa mère se tut. Clara aussi et le silence nous couvrit.

D'un coup, je sentis mon corps se projeter vers le mur opposé. L'impact fut bref et clair. Ma respiration se coupa quand je percutais le béton puis je réussis à expirer quand je tombai au sol. Je n'avais rien de cassé, mais avec la force de projection d'un loup-garou mâle, je ressentis vite quelques douleurs dans mon dos. Exaspérée, je restai sur le ventre. Je tournai la tête et regardai la scène devant moi.

Les parents d'Elsa la serraient dans ses bras. Ils lui communiquaient tout l'amour dont elle avait besoin. Un amour partagé et embelli par leur présence. Une famille normale. Je souris tendrement à cette belle vue.

Ils la relâchèrent pour examiner sa joue qui enflait à vue d'œil. Je me rendis aussi compte que c'était le père d'Elsa qui m'avait propulsée contre le mur.

La petite blonde me regarda confuse. « Maman ? »

Je souris de l'autre bout de la salle tout en me relevant sur les coudes. Puis lui montrai d'un coup de menton ses parents. Elsa regarda aussi ses parents et laissa un grand sourire fendre son visage. Nous commençâmes à rire doucement. Tout le monde devait penser qu'on avait perdu la tête. Mais non, nous allions très bien. Même plus que bien.

Lors de notre emprisonnement, la journée, les enfants et les grands pouvaient être ensemble tandis que la nuit nous étions tous séparés dans des cages individuelles. Entre deux tortures ou injections, nous avions des pauses nous permettant de parler avec les plus petits.

Ces moments étaient importants pour eux comme pour nous. Nous, les plus grands avions fait en sorte qu'ils reçoivent de l'amour malgré la situation. Il était nécessaire de les faire comprendre qu'ils n'avaient rien fait de mal.

La Promesse - HestiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant