Chapitre 1

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Où suis-je ? Je ne connais pas cet endroit. Comment suis-je arrivée ici ? C'est au beau milieu d'un lac que je me retrouve, dans une petite embarcation, sans moteur, ni rames, comment vais-je faire pour accéder au rivage ? J'entends comme des voix au loin mais je n'arrive pas à les distinguer ni même à les atteindre et encore moins les comprendre. Je ferme les yeux et tout s'assombri dans mon esprit.

Lorsque je reprends conscience à l'hôpital ce sont les seuls souvenirs dont j'arrive à avoir accès, je suis angoissée, j'ai beau réfléchir mais à part un terrible mal de crâne, il n'y a rien qui refait surface. Personne ne sait ce qu'il m'est arrivé, on m'a retrouvé inconsciente dans les bois près de chez moi, et que des joggers m'ont retrouvés, c'est tout ce qu'on m'a dit. J'ai une vilaine plaie à la tête, il y a donc de forte chance que je me sois faite agresser, mais par qui ? Et pourquoi ? Ça c'est le mystère le plus total, la police a ouvert une enquête et essaye de recueillir des témoignages mais sans succès pour le moment.

Les médecins ne se prononcent pas sur mon état, mis à part du repos et d'essayer de réactiver ma mémoire avec mon entourage et des photos, ils disent qu'il n'y a rien à faire. On m'a dit que mon mari avait été prévenu que j'étais sortie de mon coma et qu'il allait venir me voir. Sauf que pour moi c'est un étranger, je n'ai aucun souvenir de lui, je ne sais même pas à quoi il ressemble.

Alors que je me repose un peu, un homme châtain aux yeux verts passe la tête par l'entrebâillement de la porte et m'adresse un sourire, je n'y réponds pas et me pose la question : est-ce lui mon mari ? Les médecins rentrent avec lui et se dirige vers mon lit

- Le médecin : Votre mari est là madame Diaz, est-ce que vous le reconnaissez ? Même un peu ?

- Gigi : Euh non je suis désolée, dis-je après l'avoir scruté longuement

- Antonio : Ce n'est pas grave ma chérie, nous allons surmonter cela

- Gigi : Votre langage me dérange, dis-je gênée. Je ne vous connais pas

- Le médecin : Son attitude est normal dit-il à l'adresse de mon mari

- Antonio : J'essayerai d'être moins..... familier

- Gigi : Merci répondis-je en fermant les yeux

- Le médecin : Laissons là se reposer, et vous monsieur ne restez pas longtemps

Ils quittent alors ma chambre tandis que celui qui est censé être mon mari s'assois près de moi et me prend la main

- Antonio : Ma chér.... Pardon, Gigi sache que je serais là pour t'aider

- Gigi : C'est gentil mais je crois qu'il va falloir s'armer de patience

- Antonio : Je n'en manquerai pas, je suis prêt à tout pour toi

- Gigi : Que pouvez-vous me dire sur moi ?

- Antonio : Tu t'appelles Gillian Diaz mais tu préfères qu'on t'appelle Gigi

- Gigi : Oh ! Et il y a longtemps que nous..... que nous sommes mariés ?

- Antonio : Cela fait quatre ans, tu as vingt-huit ans et moi trente

- Gigi : Nous avons des enfants ?

- Antonio : Non pas encore, mais c'est ma faute

- Gigi : Pourquoi votre faute ?

- Antonio : A cause de mon boulot, je suis souvent sur les routes

- Gigi : Et vous faites quoi comme métier ? Si ce n'est pas trop indiscret

- Antonio : (sourire) Tu es ma femme, donc non ce n'est pas indiscret, je joue et chante dans un groupe de rock

- Gigi : Oh d'accord ! Désolée de ne pas vous reconnaitre même en tant qu'artiste dis-je navrée

- Antonio : Je suis sûre que cela te reviendra avec du temps et du repos

- Gigi : J'aimerai en être aussi sûre que vous

- Antonio : Cela me fais bizarre que tu me dises « vous », tu peux essayer de me tutoyer ?

- Gigi : Non je ne le peux pas, pour moi vous êtes un parfait inconnu

- Antonio : SI tu me trouves déjà parfait alors je m'en réjouis

- Gigi : Ce n'est pas dans ce sens-là que je le disais, dis-je le rouge aux joues

- Antonio : Je sais, je te taquinai c'est tout. Bon je vais te laisser te reposer, je reviendrais demain, dit-il en m'embrassant le front

Il sort alors de ma chambre me laissant seule avec mes interrogations et mes réflexions. C'est un très bel homme et il a l'air doux mais les apparences sont parfois trompeuses me dis-je. Où était-il lorsqu'il m'ait arrivé.... Quoi au juste ? Que m'est-il arrivé ? C'est la grande question du siècle, si seulement je me souvenais au moins de quelques brides, mais non, rien de rien. Je m'assoupis un peu en proie à de violent mal de tête. Je dois passer un scanner de contrôle, j'espère qu'ils ne trouveront rien.

PDV ANTONIO

Quel horreur ! Je ne voulais pas le croire quand on m'a annoncé que ma femme, ma Gigi avait été apparemment agressée. Elle était inconsciente quand elle a été retrouvée et maintenant elle souffre d'amnésie. Je ne sais pas comment l'aider mais je serais à ces côtés comme elle a toujours été près des miens.

J'ai l'impression de voir une étrangère, elle est froide avec moi pire qu'avant qu'on se connaisse. Je vois de la méfiance dans son regard mais aussi de la peur, elle n'a pourtant rien à craindre de moi. J'espère que lorsqu'elle rentrera à la maison les choses seront plus simples.

PDV GIGI

Une infirmière vient me changer le pansement de ma plaie et me dis qu'elle est en bonne voie de guérison, c'est déjà une bonne nouvelle. Elle m'installe ensuite dans un fauteuil roulant et me mène en radiologie. Je passe mon examen mais ils ne me disent rien malgré mes demandes, la réponse est toujours la même : un médecin passera vous voir. Je retourne donc dans ma chambre attendant la visite des médecins pour en savoir plus. Ils entrent alors dans ma chambre

- Le médecin : Nous avons confirmation de ce que nous pensions

- Gigi : C'est-à-dire ? Est-ce inquiétant ?

- Le médecin : Vous avez un traumatisme crânien modéré

- Gigi : Et ?

- Le médecin : Les séquelles devraient disparaitre d'ici à six mois, mais pour votre mémoire c'est plus compliqué, nous ne savons pas combien de temps cela va durer ni même si vous la retrouverai un jour

- Gigi : Donc je ne suis pas plus avancée

- Le médecin : Nous sommes désolés madame Diaz

- Gigi : Pas plus que moi, quand pourrais-je rentrer chez moi ?

- Le médecin : Demain c'est faisable mais à condition que vous ne restiez pas seule

- Gigi : Je vous remercie

- Le médecin : Nous allons avertir votre époux, et bien sûr nous voulons vous revoir en consultation

- Gigi : Je n'y manquerai pas

Je me laisse retomber sur mon lit complètement découragée, je ne vois pas d'issue et me demande si j'aurais la chance de guérir ou pas, je veux connaitre mon passé mais aussi ce qu'il m'est arrivé.

     

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