Nous sommes tous prêts, le bus aussi, le groupe monte à bord ainsi que Nina la femme de Pierre, le batteur, et moi-même. Je suis assise dans le fond avec Nina, il y a une bonne ambiance à bord, Antonio est à la guitare et les autres chantent.
- Nina : On dirait des enfants partant en colonie de vacances
- Gigi : Tu as tout à fait raison mais ils sont beaux à voir
- Nina : Je suis d'accord avec toi, sinon toi ? Ça va ?
- Gigi : Pas grand-chose de changer, j'essaye de vivre au jour le jour attendant une amélioration
- Nina : Rien ne t'ait revenu en mémoire ?
- Gigi : Non rien de rien, mentis-je, peut-être un jour... mais pour l'instant rien
- Nina : Donc tu ne sais pas qui t'as voulu du mal ?
- Gigi : Je ne sais même pas si j'étais la cible
- Nina : Je trouve que tu le prends bien
- Gigi : Comment le prendre autrement ?
- Nina : Mouais c'est sûr
Je ne sais pas si avant j'étais bonne copine avec elle mais là sans savoir pourquoi il y a quelque chose qui me gêne chez elle, je la trouve quelque peu hypocrite et un peu trop collée à Antonio, qui bien sûr ne se rend compte de rien. Nous arrivons vers Montpellier où ils doivent se produire sur scène, au Zénith Sud, nous nous arrêtons à notre hôtel et nous déballons nos affaires, nous tous au même étage et tous dans les chambres des uns ou des autres. Ce soir c'est le concert alors nous prenons des forces en nous reposant chacun dans sa suite.
Une fois seule avec Antonio je lui fais part de mes constatations
- Gigi : Je te trouve très complice avec Nina, dis-je un brin de jalousie dans la voix
- Antonio : Que vas-tu t'imaginer ? dit-il sur la défensive
- Gigi : Rien mais alors dis-moi pourquoi tu te sens agressé ?
- Antonio : Pas du tout, tu te fais des idées, rétorque-t-il
- Gigi : Si tu le dis, répondis-je simplement
- Antonio : N'oublie pas que c'est de la femme de Pierre que tu parles
- Gigi : Et alors ? Cela empêche quoi ?
- Antonio : Tu es jalouse car je m'entends bien avec elle c'est tout
- Gigi : Finalement je ne vous connais pas, ni toi, ni elle, dis-je évasive
- Antonio : Comment dois-je le prendre ?
- Gigi : Comme tu le veux, j'en n'ai rien à foutre, dis-je en m'allongeant sur le lit
- Antonio : Ecoute on n'est pas là pour se prendre la tête ! Je suis sensé me reposer !
- Gigi : Alors repose-toi point final !
Je lui tourne le dos alors qu'il s'allonge près de moi, je ne comprends pas pourquoi il réagit ainsi, on dirait que j'ai touché un point sensible et cela me fais mal, je me sens trahie tout à coup. Il se tourne et se colle à moi en passant son bras autour de ma taille, je ne l'encourage pas à aller plus loin et il ne tente rien non plus, finalement nous nous assoupissons une petite heure.
C'est mon téléphone qui me réveille, j'ai un appel inconnu, mon sang ne fait qu'un tour, je me redresse et décroche
- Gigi : Allo ?
- Inconnue : Tu croyais que je t'avais oublié ? Raté !
- Gigi : Comment avez-vous eu mon numéro de portable ?
- Inconnue : Des questions toujours des questions... et pas de réponse petite tête ! (rire)
- Gigi : Je ne vois pas ce qu'il y a de marrant ! Que me voulez-vous ?
- Inconnue : Te faire savoir que où que tu sois j'ai un œil sur toi
- Gigi : Je ne comprends pas, dis-je en regardant autour de moi
- Inconnue : Prends tes affaires et tire-toi !
- Gigi : Pourquoi ferais-je ça ?
- Inconnue : Pour te sécurité, ne touche pas ce qui m'appartient
- Gigi : Qu'est-ce qui vous appartient ?
- Inconnue : Tu le sais très bien, dit-elle en raccrochant
Je reste assise le téléphone encore à l'oreille, je ne comprends pas ce qu'elle m'a dit, suis-je en danger ? Qu'est-ce qui est à moi et soit disant à elle ? Je pensais jusqu'à maintenant qu'elle parlait de ma vie mais je commence à me demander si ce n'est pas d'Antonio qu'elle parle. Je me retourne et le regarde, il me regarde aussi sans dire un mot comme s'il attendait que je lui explique ma conversation sauf que j'en ai pas envie, je ne veux pas partager cela avec lui, notre pseudo dispute à jeter un froid sur nous.
- Antonio : Alors ? C'était elle ?
- Gigi : Je ne veux pas en parler
- Antonio : Arrête de réagir ainsi, explique moi, tout ce qui te concerne, me concerne
- Gigi : C'est drôle que tu dises cela
- Antonio : Pourquoi ?
- Gigi : Non pour rien, c'était juste une réflexion à voix haute
- Antonio : Je ne te comprends plus
- Gigi : Alors nous sommes deux
- Antonio : Je t'aime Gigi et tu le sais
- Gigi : Non je ne sais rien, tu le dis c'est tout mais le penses-tu ?
- Antonio : Bien sûr ! Je m'inquiète pour toi
- Gigi : Tu devrais te préparer, c'est bientôt l'heure de partir au Zénith
Il préfère clore la conversation et il se prépare et attend que je sois prête, nous ne nous adressons pas la parole. Nous sortons de la chambre et rejoignons le reste du groupe, ils sont surexcités, je me retrouve à l'arrière avec Nina qui tire elle aussi la gueule. Super ambiance me dis-je.
Ils montent sur scène tandis que Nina et moi sommes dans les coulisses, je participe à ma façon car je ne connais pas les paroles de leurs chansons ou du moins je ne les connais plus. Nina, elle chante à tue-tête et me lance de temps en temps un regard de travers, qui l'on pourrait presque qualifier de haineux. J'aimerai pouvoir parler avec elle, en tête à tête, mais ce n'est pas facile, il y a toujours soit Antonio soit son mari Pierre et là en ce moment elle ne semble pas dispo.
Le concert est fini et les rappels aussi, le groupe retourne dans leurs loges ou des fans les attendent, je me mets en retrait, les regardant signer des autographes et prendre des selfies, cela fais partie du show.
Nous retournons ensuite à l'hôtel et allons tous dans notre suite fêter ce moment car ils ont fait salle comble. Le champagne coule à flot et tout le monde est de bonne humeur sauf Nina qui est assise à l'écart, je m'avance vers elle
- Gigi : Tu n'as pas l'air d'aller... Que se passe-t-il ?
- Nina : Oh toi ! Laisse-moi tranquille !
- Gigi : Qu'est-ce que je t'ai fait ?
Nina : Laisse moi je t'ai dit ! dit-elle ens'en allant vers sa chambre.
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Mémories
RomanceVotre mari va venir vous voir ! Ces mots résonnent encore dans ma tête. Mon mari ? Quel mari ? Et puis qui suis-je ? Et où suis-je ? J'ai beau me concentrer, c'est le grand vide dans ma mémoire. C'est le brouillard complet, je n'ai pas une seule bri...