Mes sommeils sont agités et peuplé de rêves bizarre, c'est tout ce que je sais à mon réveil, je suis incapable de les décrire, de les expliquer et encore moins de les raconter. Ce que je sais par contre c'est que je le lève très fatiguée avec les tempes qui cognent. Antonio doit passer me chercher, j'angoisse un peu de me retrouver seule avec lui et dans un endroit que je ne connais plus.
Je me lève afin de me préparer mais je suis prise de violent vertiges et de nausées, je me rattrape à une chaise pour ne pas tomber, c'est à ce moment-là que mon mari fait son apparition.
- Antonio : Tu veux que je t'aide ?
- Gigi : Non laissez-moi faire, je vais y arriver
- Antonio : Comme tu veux mais sache que je suis là
- Gigi : Ce n'est rien, juste la tête qui tourne un peu, mentis-je
Je vais dans la salle de bain et prends une douche rapide, je me sèche puis regarde les vêtements qui sont censés être les miens, une robe noire très ajourée et près du corps avec des escarpins. Qu'est-ce que je faisais dans les bois vêtue ainsi ? Encore une question.
Je décide donc de me vêtir avec et regarde mon reflet dans le miroir, ce que j'y vois ne m'emballe pas plus que ça. Vivement que je puisse me changer, je sors de la salle de bain et vois les yeux d'Antonio s'enflammer. Je rougis légèrement.
- Antonio : Tu es prête ? On peut y aller ?
- Gigi : Je ne suis pas vraiment prête mais on peut y aller oui
- Antonio : D'être à la maison te fera peut-être du bien
- Gigi : Je l'espère
Je monte dans sa voiture et me laisse conduire avec l'angoisse qui monte de plus en plus et me serre la gorge. Nous arrivons devant une grande grille et une grande allée, tout au bout il y a une demeure somptueuse, je ne réalise pas que je suis chez moi.
- Antonio : Bienvenue à la maison
- Gigi : J'habite ici ? Enfin nous...
- Antonio : Oui, nous vivons ici, viens rentrons dit-il en me tendant la main
Je prends sa main et sors de la voiture, je regarde autour de moi, que ce soit la bâtisse ou le jardin rien ne m'évoque quoi que ce soit à mon grand regret. Je le suis à l'intérieur et en effet je suis bien chez moi, comment le sais-je ? Car il y a plein de photo de nous partout mais là non plus cela ne m'évoque rien.
- Gigi : J'aimerai pouvoir me changer
- Antonio : Bien sûr, viens je te mène à notre chambre
- Gigi : A ce propos, dis-je gênée, est-il possible d'avoir ma propre chambre ?
- Antonio : Je vois, je prendrai la chambre d'amis en attendant que tu ailles mieux
- Gigi : Merci de votre compréhension
- Antonio : Vivement que tu retrouves la mémoire, je ne peux vivre loin de toi
- Gigi : J'aimerai bien moi aussi croyez-moi dis-je en rougissant
- Antonio : Tu trouveras de quoi te changer dans le dressing à côté, retrouve moi en bas après
- Gigi : Merci, je vais essayer de faire vite
Alors qu'il s'éloigne, je me dirige vers la porte qu'il m'a indiquée et l'ouvre, je reste stupéfaite par le nombre de vêtements que je trouve à l'intérieur. Je me décide pour un jeans troué aux genoux et un haut blanc laissant paraître mon ventre. Je me regarde dans le miroir et me mets à pleurer en silence, mes larmes ruissèlent sur mes joues. Rien, depuis que je suis arrivée ici, rien n'a déclenché la moindre lueur de souvenir. Antonio est attentionné mais est-ce qu'il aura cette patience longtemps ? J'essuie mes larmes du mieux que je peux, me recoiffe un peu et retourne au rez-de-chaussée rejoindre Antonio.
Il est au salon, assis dans le canapé et devant lui, sur la table basse, se trouve un nombre incalculable d'albums photos, je m'arrête sur le pas de la porte.
- Antonio : Viens d'assoir près de moi, dit-il sans lever les yeux
- Gigi : Ce sont mes photos ?
- Antonio : Nos photos
- Gigi : Oui c'est vrai, pardon............ J'ai du mal à m'y faire que je suis mariée
- Antonio : Pourtant il va falloir, car moi je ne peux pas oublier et je t'aime
- Gigi : Ne dites pas ça.... pas pour le moment..... je n'y arrive pas
- Antonio : Comprends que pour moi rien à changer et que je ne peux pas aller au-deçà de mes sentiments
- Gigi : Je sais que vous avez raison mais...
- Antonio : Stop ! Arrête de me vouvoyer s'il te plait !
- Gigi : Je vais essayer, nous les regardons ces photos ?
- Antonio : Viens, pose tes fesses
Nous regardons les albums les uns après les autres, il y a nous, au début de notre relation, puis l'album de notre mariage, nos amis, j'ai beau tout regardé cela ne me dit rien, toujours rien. Aucun moment, aucun visage ne me parle, je suis désespérée et je m'effondre en pleurs une fois de plus. Antonio me prend dans ses bras tendrement, je me laisse aller contre son épaule.
- Antonio : C'est ressent ma chérie, laisse toi le temps
- Gigi : J'en peux plus d'être dans ce brouillard, je ne peux même pas expliquer ce que je ressens, même lorsque je dors je ne suis pas en paix
- Antonio : Si tu as besoin d'une épaule dis-toi que j'en ai deux à t'offrir, je ne sais pas quoi faire pour t'aider mais tu peux compter sur ma présence et mon amour
- Gigi : Je ne sais pas si je mérite toute cette attention alors que je ne te donne rien
- Antonio : Tu as toujours été là pour moi, et tu le peux encore mon amour
- Gigi : Pas aujourd'hui, tu es un étranger pour moi
- Antonio : Ce n'est qu'une impression, ton corps doit se souvenirs de nos ébats
- Gigi : Arrête je ne veux pas parler de ça dis-je rougissante, cela me gêne
- Antonio : Pourquoi ? C'est normal entre un mari et sa femme que je sache
- Gigi : Oui je le sais mais pour moi c'est inexistant, je ne me souviens de rien n'oublie pas
- Antonio : Je n'oublie pas mais j'ai besoin de te tenir dans mes bras, de t'embrasser
- Gigi : Non, cela m'est impossible à faire, donne-moi au moins du temps
- Antonio : Je veux bien t'en donner mais pas éternellement
- Gigi : Je comprends....... J'ai besoin de me reposer, je monte me coucher
- Antonio : Je t'appellerai pour le repas
Je monte dans ma chambre et ferme la porte, je m'allongesur le lit et regarde sur la table de nuit, il y a une photo d'Antonio et moi,riant comme deux enfants, nous avons l'air heureux. Cela me fait mal, commej'aimerai pouvoir ressentir le bonheur à l'instant présent, une boule se formedans mon estomac, j'enfonce mon visage dans les coussins, je ne veux pluspleurer, j'ai trop pleuré. Epuisée je finis par m'endormir.
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Mémories
RomanceVotre mari va venir vous voir ! Ces mots résonnent encore dans ma tête. Mon mari ? Quel mari ? Et puis qui suis-je ? Et où suis-je ? J'ai beau me concentrer, c'est le grand vide dans ma mémoire. C'est le brouillard complet, je n'ai pas une seule bri...