Chapitre 16

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Mes mains toujours autour des poignets de Yoongi, j'essaye de le repousser alors que lui renforce de plus en plus la pression autour de mon cou. Je dois sûrement déjà avoir de légères marques rouges, j'en suis sûr.

En cet instant, et plus qu'à n'importe quel moment, j'ai peur.

J'ai peur oui. Je suis terrifié même. Complètement. Assurément. Mais il n'y a pas que ça. Il y a plus. Tellement plus dans ce que je ressens quand je suis avec lui et ça me rend dingue, parce que je ne comprends pas.

Alors que je devrais comprendre.

Je n'ai plus d'air dans les poumons. Il faut que je respire. Mais il n'a pas l'air décidé à me lâcher. Quand je regarde ses yeux, je vois qu'ils ne sont plus sur moi.

Il me regarde, mais ne me voit pas. C'est comme si la colère, la jalousie, l'énervement, l'envahissaient, et lui faisait perdre le contrôle. Ses pupilles sombres aperçoivent juste une ombre devant lui, une silhouette qui lui fait ressentir des sentiments contradictoires et des choses qu'il n'arrive pas à gérer. Ce n'est pas sa faute.

Non ce n'est pas sa faute.

Je ne dois pas lui en vouloir, je n'ai pas le droit. J'ai l'impression que ce n'est pas juste. Pourtant, je lui en veux. En cet instant, je le déteste, et ça me fait mal.

Mes doigts se resserrent sur son emprise, et je sens petit à petit l'adrénaline m'envahir au fur et à mesure que je suffoque. Et, dans un élan de courage, je me libère de lui. Mon genou vient s'abattre violemment dans ses parties et il s'effondre immédiatement en grognant.

Mon souffle devient plus ample d'un seul coup et une bouffée d'air frais m'envahit. Je respire. Enfin. Mes mains retrouvent immédiatement mon cou que je frotte doucement, alors que mes yeux se posent sur Yoongi au sol, qui me regarde en grimaçant.

- Barre toi...

Sa voix chevrotante vient d'articuler difficilement ses mots. Pourtant, il y avait une telle conviction dans son intonation. C'était un ordre. Ou un conseil. Je ne sais pas en fait. Avec lui, je ne sais plus rien. Mais je l'écoute. Parce que je sais que c'est ce que je dois faire.

Sans un mot, mes jambes se mettent alors à courir rapidement, jusqu'à la sortie du bâtiment. Je ne m'arrête pas une fois à l'extérieur. Je continue à filer, alors que j'ai du mal à respirer, alors que mes jambes me font mal, mais je m'en fiche, je dois courir. Je dois rentrer chez moi. Je dois retrouver le seul endroit où j'ai l'impression d'être à peu près en sécurité.

Oui à peu près seulement, parce que avec ce que j'ai vu ce soir, sur l'écran de cet ordinateur, je ne peux plus dire que je ne risque rien chez moi.

Mon immeuble devient de plus en plus proche, il ne reste plus que quelques mètres, avant que je l'atteigne. Ma main glisse immédiatement dans ma poche et attrape mes clés. Seulement, au moment de les sortir, une douleur sourde résonne dans ma tête et je m'écroule immédiatement au sol, mes doigts venant agripper mon crâne pour l'enserrer alors que ma mâchoire se crispe.

Ça fait un mal de chien. C'est horrible. C'est comme si l'on me cognait avec un marteau à même le cerveau. La douleur est affreuse. Tout devient lourd, mon corps comme mon esprit. J'ai l'impression que mon esprit est en train de se remplir d'un nombre incalculable de choses que je n'arrive pas à attraper au vol. Les pensées entrent violemment dans ma tête avec de ressortir aussi brusquement, me laissant une affreuse migraine et aucun souvenir. Juste un bref passage de plusieurs images qui s'effacent par la suite.

Puis petit à petit, tout s'atténue et tout se calme. Puis comme si rien ne s'était passé, ma respiration devient plus calme, mes dents se desserrent, mes doigts retrouvent les flans de mon corps, et je me relève, légèrement haletant. Mon corps reste immobile, planté au milieu de la route, alors que mon esprit se met à divaguer. Doucement, je me retourne et observe la ruelle noire derrière moi.

Stalker || jjk ; ... ||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant