Des douleurs au crâne et aux jambes, je grimaçais à chaque marches de plus que je montais dans les escaliers de ma demeure. Depuis que j'avais franchi l'entrée du lycée ce matin, je n'avais plus qu'une hâte: rentrer à la maison pour pouvoir dormir. Après les ennuyeuses mais reposantes vacances que j'avais eus, les cours avait repris, et ceux pour encore 3 semaines. Rien que d'y penser, j'avais envie de plonger ma tête dans un oreiller. Cela faisait seulement 1 jour que j'étais retourné en cours, et pourtant j'étais déjà épuisée et exaspéré.
En arrivant devant la porte de ma chambre, je fis un ultime effort en appuyant sur la poignet pour l'ouvrir. Lentement, mais le plus rapidement possible, j'entrai à l'intérieur de ma chambre et, d'un coup de pied, en refermai la porte. Je fis voler mon sac à travers la pièce, et m'affalai à plat ventre sur mon lit en laissant échapper un soupir de contentement. Je sentais mes jambes renaître et mon mal de crâne s'apaiser. En y repensant, ce n'était pas étonnant que je sois aussi fatigué. Ma journée n'avait pas était des meilleurs qu'il soit.
D'habitude joyeux et jovial, Harry avait été d'une humeur horrible ce matin et le moindre mot que je disais l'incitait à grogner. Mais bon, je savais qu'il allait s'excuser le lendemain alors je ne me faisait pas plus de soucis. En plus de ça, j'avais dû supporter Zayn qui, comme je m'y étais attendu, se m'avait pas lâcher de la journée. La matin, ça avait commencé avec " Tu es ravissante aujourd'hui " ce qui, je dois l'admettre, est plutôt flatteur. Mais le soir, ça avait fini avec "J'espère que je ne vais pas trop te manquer ce soir ", et ça, c'était plutôt barbant. Pour le moment, je ne disais rien, je ne faisais que subir. Je n'étais pas au bout du rouleau mais je savais qu'un beau jour, je lui dirais tout fort et tout haut ma façon de penser. Mais bon, il fallait admettre que Zayn Malik... c'était Zayn Malik, alors j'aurais dû me réjouir d'être sa nouvelle proie. Mais, ce n'était pas dans mes cordes, et je n'étais pas assez stupide pour tomber dans les bras de Zayn. Et puis, j'avais beaucoup trop de fierté pour ça. Mais, ce que j'aimais bien avec lui, c'est qu'il s'en fichais de sa réputation tant que les filles lui couraient après. Donc il n'avait pas honte de me parler même si je n'étais pas de son rang.
Alors que Niall, lui, avait passé sa journée en compagnie de belles jeunes filles, qu'il faisait glousser de rire et qui papillonnaient des cils. Des filles à son goût. C'est en voyant ça que j'avais l'impression de redevenir invisible. Peut-être que je perdais mon temps à me rapprocher de lui. Peut-être que entre nous, que ça soit en amour ou en amitié, c'était réellement impossible. Bon, Niall m'avait quand même adressé un sourire furtif (vous me direz, c'est déjà ça), mais après ce qui s'était passé à la fête foraine, je m'étais attendais à tellement plus. Mais bon, au lycée, il avait une réputation à préserver et ce n'était pas en me parlant qu'il réussira à le faire. En y réfléchissant bien, il ne méritait pas tout l'amour que je ressentais pour lui, il ne méritait pas d'hanter mes pensées.
Finalement, j'aurais voulus être à la place de mon frère qui n'était pas allé en cour à cause de la grippe qu'il avait attrapé en sortant dehors. Lui au moins avait était épargné de cette journée complètement nul et inutile. Il était juste resté toute la journée au lit à boire des soupes et à avaler des médocs ignobles. La chance. Pourquoi c'était toujours lui qui tombait malade ?
Mais bon, il y avait au moins 1 personne qui avait rendu ma journée légèrement plus joyeuse: Eleanor. Depuis qu'elle m'avait donné son numéro de téléphone, nous parlions beaucoup et nous nous connaissions déjà mieux. Je m'étais dis que, comme elle savait mon secret, autant lui dire ce qui allait avec, c'est à dire, le plan pour séparer Niall de lexy, etc. Et puis entre les cours et dés qu'elle en avait l'occasion, Eleanor n'hésitait pas une seconde à venir me parler. Elle m'avait même proposé de "m'arranger le coup" avec Niall mais j'avais refusé car l'important c'était de me rapprocher de lui...et le plus naturellement possible. La brune s'était réconcilié avec mon frère suite à la crise de jalousie qui avait entrainait une dispute avant les vacances. Ces deux là avaient l'air de s'apprécier plus qu'ils ne le laissaient croire.
Alors que je commençais à fermer mes yeux de fatigue, un bruit furtif mais résonnant se fit entendre, brisant ma tranquillité. C'était comme si un cailloux venait de percuter ma fenêtre de plein fouet. Pensant au vent qui régnait au-dehors et qui avait dû surement amener un cailloux à taper contre les vitres, je ne fis pas attention et rabaissais mes paupières. Mais quelques secondes plus tard, le même bruit résonna à nouveau, plus fort. Puis encore une troisièmes fois, et encore une quatrième fois. A bout de nerf, je me levai en trombe de mon lit et marchai rapidement vers la fenêtre. Etant en colère, je ne pris même pas le temps de voir l'origine de ce bruit qui défiait ma tranquillité, et j'ouvris ma fenêtre d'un coup sec. J'eus juste le réflexe glorieux d'esquiver un projectile qui filait à toute vitesse, surement dans le but de venir taper contre mes carreaux un cinquième fois. Légèrement surprise mais énervé, je cherchai du regard d'où provenaient ce vacarme.
La colère quitta mon corps, mon regard s'adoucit, lorsque mes yeux se posèrent sur Niall, debout devant sa fenêtre grande ouverte qui était face à la mienne, de seulement 2 mètres. Timidement, je détaillais son visage, et le haut de son corps car c'était tout ce que je pouvais voir. D'après son tee-shirt, Niall était toujours en uniforme, tout comme je l'étais. Son visage affichait une moue inquiète et désolé.
C'était donc lui qui jetai des espèces de cailloux sur mes fenêtres. Soit il voulait attirer mon attention pour une quelconque raison, soit il était stupide et avait décidé de m'embêter. Mais je penchais plus pour la première proposition.
- Je... désolé, je ne voulais pas te viser, me lança Niall, inquiet.
Il devait surement faire référence au projectile que j'avais bravourement esquivé. Je fixai Niall, admirant sa beauté et oubliant presque le fait qu'il attendait que je lui réponde. J'étais assez chamboulé pour tout dire car déjà, je ne comprenais et ne métrisais rien à la situation. Pourquoi Niall ? Pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi jeter des cailloux ? Pourquoi, pourquoi et encore pourquoi ?
- Ce...ce n'est pas grave, j'ai esquivé. Répondis-je avec un sourire timide. Tu voulais quoi ?
- Euh...Est-ce que tu es super occupé là ? Demanda-t-il d'un air embarrassé qui me faisait littéralement craquer.
Oui, avant que tu ne me dérange, j'étais entrain de récupérer les heures de sommeils qu'il me manquait à force de penser à toi.
- Non, pas du tout, pourquoi ?
- Hum...je...je voulais te demander si...si tu pouvais me rendre un service ? Demanda le blond en se grattant l'arrière du crâne.
- Oui, je t'écoute.
- Enfaite, c'est assez privé alors, tu veux pas venir chez moi pour que je t'explique ? On sera beaucoup plus au calme que de discuter par la fenêtre.
Dans ma tête, ce fut l'explosion totale, vraiment. La joie, l'amour, l'impatience, la colère, la timidité, tout ce mélangeait. Aller chez lui, j'en rêvais, car il ne m'avait jamais proposé cela. Je ne pouvais que sauter de joie. Bon, il m'avait dit que c'étais pour lui rendre un service et après l'ignorance dont j'avais été victime aujourd'hui, j'avais quand même envie de lui dire tout ce que je retenais à l'intérieur de moi. Mais bon, comme j'étais stupide puisque je l'aimais comme une dingue, une voix dans ma tête me disait de ne pas réfléchir, et de foncer sans me réfléchir.
- Hum...pas de souci, dis-je en essayant tant bien que mal de cacher ma joie un maximum,laisse moi juste le temps de me changer parce que je n'en peux vraiment plus de cet uniforme horrible.
Il rigola doucement et dévoila sa dentition parfaite. Je l'avais fais rire.
- Oui, je penses que je vais faire pareil. Bah, dés que tu as fini, rejoins moi chez moi, d'accord ?Me demanda-t-il avec un sourire horriblement magnifique.
- Ca marche...à tout à l'heure, répondis-je intimidée.
Nous nous échangeâmes un sourire avant de refermer synchroniquement nos fenêtres. J'attendis quelques secondes avant de me détacher de la fenêtre, encore choqué de ce que m'avait dit Niall. Il fallait que je soit bien habillé, que je ne le regarde pas trop sinon il pourrait savoir ce que je ressens pour lui, il fallait que j'ai une haleine parfaite et que j'essuies le maquillage qui avait peut-être coulé aujourd'hui, il fallait que je me brosse les cheveux, que je soit à l'écoute du blondinet et ne pas trop rêver. Il fallait que je paraisse impeccable, sans faute. Je ferai une danse de la joie plus tard...
C'est alors je sourire jusqu'aux oreilles que je trottinais tel une petite fille jusqu'à mon dressing. Je devais quand même me dépêcher pour ne pas trop faire attendre l'irlandais. J'étais fine excitée et la fatigue semblait être partie. C'était comme si j'avais reçu un électro-choque qui m'avait boosté à bloc.
Dans mon esprit, je savais exactement comment j'allais être habillé: simplement pour ne pas en faire de trop, chaudement car la neige de dehors n'allait surement pas m'épargner, et confortablement parce que je ne me voyais pas avec des talons de 20 centimètres aux pieds. J'ouvris un placard où j'y rangeais mes hauts, et défis un sweat à fleur de son ceintre. Il étais tout doux, j'adorai la matière. Ensuite, je pris un jean blanc pour aller avec. Rien de trop superficiel. J'enlevai mon uniforme et enfilai les vêtements que j'avais soigneusement choisie. Je fis un détour par la salle de bain pour remettre une couche de mascara, et me brossai les cheveux à la vitesse éclaire. Un rapide coup d'œil dans le miroir pour voir si je pouvais partir, et je descendis dans le hall d'entrée pour chausser mes pieds de Vans noir et pour recouvrir mes épaules d'un blouson.
Un sourire au lèvres, je quittai ma demeure. Des Milliers de questions dans ma tête se percutaient mais j'essayais au mieux de les chasser. Cela ne servait à rien que je me prennes la tête, il fallait que je vive l'instant présent comme disait mon père. Le froid s'engouffrait doucement sous mes vêtements, me faisant frissonner comme jamais. Les flocons de neige venaient se perdre dans mes longs cheveux blonds tandis que le souffle qui sortait de ma bouche s'embua. Je m'avançais peu à peu vers le porche de la maison de Niall, et je luttait pour ne pas perdre la soudaine confiance en moi que j'avais acquise. Je gravis les quelques marches en pierres et me retrouvais face à la porte d'entrée de la maison. Je souris à la vue d'un petit paillasson qui souhaitait la bienvenue. Je soufflai lentement comme si je m'apprêtais à monter sur le ring et je remis mes cheveux en place sur mes épaules. Timidement, j'appuyais 3 doigts sur la sonnette de la maison. J'avais la forte impression que je n'étais pas au bout de mes surprises. Loin de là.
La porte d'entrée s'ouvrit doucement, laissant apparaître le visage angélique de Niall. Le jeune homme tout sourire, s'effaça pour me laisser entrer.
- T'as fais vite dit donc, d'habitude les filles sont lentes quand il est question de fringues. Lança Niall tandis que je zieutais l'intérieur de sa maison discrètement.
Il avait l'air de s'y connaître, en filles.
- Ce n'est qu'un cliché. Répondis-je pendant que le blondinet me débarrassa de ma veste tel un gentiment.
- Suis-moi, on va dans ma chambre. Me répondit-il, ignorant ma remarque.
J'avais l'impression d'être dans un labyrinthe. Sa maison avait l'air d'être de proportion normale à l'extérieur, mais à l'intérieur, c'était autre chose. Sa maison était tout bonnement gigantesque. Alors que je suivais Niall qui nous conduisait à sa chambre, j'en profitais pour jeter un coup d'œil discret dans toutes les pièces devant lesquelles nous passions. J'étais assez déçu qu'il ne me fasse pas visiter mais je n'allais quand même pas me plaindre. Beaucoup de photos et de tableaux ornaient les murs des couloirs et des pièces. Et, tandis que nous montions dans les escaliers en colimaçon, quelque chose m'interpella.
- Tes parent ne sont pas là ? Lui demandais-je alors qu'il se trouvait devant moi.
- Non, mon père est partie quelques secondes avant que tu n'arrives car il avait une urgence au boulot et ma mère rentre toujours à 22h le lundi.
Je n'osais pas lui demander la profession de ses parents de peur de l'envahir avec mes questions. Nous arrivâmes à l'étage supérieur et Niall nous fit entrer dans sa chambre. J'étais comme émerveillée. Je m'étais attendus à voir une chambre bordelique, avec des posters de Nirvana et des pink Floyd accrochés sur les murs. Mais j'avais découverts tout autre chose. Des tons pastels magnifiques sur les murs et des photos un peu partout, la chambre de Niall étais tout à fait à son image. Un bureau, une commode et un lit venaient combler la grande pièce chaleureuse. Discrètement, j'observais quelques unes de ses nombreuses photos. Beaucoup d'entre elles représentaient Niall étant petit, ou Niall jouant au foot. Mais certaines attirèrent mon attention.
Notamment une photo de groupe qui devait dater de l'année dernière. On y voyait Louis qui avait posé un bras sur les épaules à son meilleur ami, et ils souriaient bêtement. Zayn, Liam et encore quelques garçons dont je devinais facilement la réputation, étaient à leurs côtés, et faisait quelques grimace. C'était une belle photo. Puis mes yeux se posèrent sur une guitare acoustique qui reposait sur un socle. Même si je ne savait pas en jouer, j'adorais depuis toujours le son d'une guitare. Qu'elle soit électrique ou acoustique. Et si Niall savait en faire sonner les cordes, j'espérais vraiment qu'il me fasse un petit morceau un jour ou l'autre.
- Tu peux t'assoir si tu veux.
Il me ramena à la réalité et je m'asseyais à côté de lui sur son grand lit. Nous étions assez éloignés l'un de l'autre, un peu comme deux étrangers. Mais qu'aurait-il pensé si je m'étais collée à lui ? Que pense-t-il en ce moment d'ailleurs ? Nous nous fixions sans dire un mot, ce qui étais extrêmement gênant. A nouveau, comme à chaque fois que je plongeais mon regard dans celui de Niall, je fus comme envoutée. Lorsque je regardais ses iris azurs, j'avais l'impression de faire un saut dans l'océan glacé et profond. C'étais magique. Son regard dégageait tellement d'émotions, de sensations. S'en était inexplicable. Seulement, il fallait que je comble le silence gênant qui s'était installé, sans pour autant me priver des magnifiques iris de Niall.
- Je... pourquoi tu m'as demandé de venir ? L'interrogeais-je en perdant tous mes moyens.
- C'est assez embarrassant à demander...
- Je ne te jugerais pas, promis.
Niall brisa notre contact visuel à mon plus grand dépit, et orienta son regard sur ses mains qu'il semblait trouver intéressantes tout à coup.
- Comme tu le sais puisque tu es dans ma classe, je suis extrêmement nul en maths.
A l'entente de cette phrase, j'eus un mauvais pressentiment. Si il y avait le mot math dedans, cela ne pouvait que être négatif.
- Aujourd'hui Mme.Sheep, à la fin d'un de ses cours, m'a parlé. Il me regarda, il semblait embarrassé. Et, elle m'a dit que si je ne remontais pas mes notes en maths, elle allait convoquer mes parents, et tout leur expliquer. Seulement, si mes parents sont au courant de mes résultat catastrophiques, je peux dire au revoir au foot et à tous les autres trucs cool. Il faut donc que je bosse pour remonter ma moyenne avant la fin du trimestre.
Je ne voyais pas où Niall voulait en venir...
- Désolé pour ma réaction un peu bête mais, qu'est ce que ça a avoir avec moi ?
Il me regarda longuement, immobile, puis me déclara timidement:
- Bah... étant donné que tu es la meilleure de la classe en maths... tu ne voudrais pas m'aider à remonter mes notes ? Tu sais, genre m'expliquer ce que je ne comprends pas et m'aider à réviser. Jusqu'à ce que j'ai des notes acceptables...
C'est comme si on me renversait un sceau d'eau gelée sur la tête. J'étais franchement déçu qu'il me demande ça. Comme il avait dit que c'étais personnelle, j'avais pensé peut-être qu'il voulait se confier à moi. C'est ce qu'il avait fait, mais j'aurais préféré rester dans ma chambre si c'était pour entendre ça. J'avais l'impression qu'il se servait de moi étant donné qu'au lycée c'est à peine si il me connaissait. Mais bon, je ne pouvais pas lui refuser ça, car jamais il ne me le pardonnerait. Je pense que notre relation était déjà assez minable comme ça, pas besoin d'aggraver les choses. Et puis, peut-être que l'on pouvait encore plus se rapprocher.
- D'accord, j'accepte. Mais à une condition.
- Oui, je t'écoute.
- Tu me joueras un jour un morceau à la guitare? Demandais-je en souriant.
- Ah ! Je vois que tu as le sens de l'observation, répondis Niall regardant sa guitare sèche.Ce sera avec grand plaisir. Mais d'abord, mettons-nous au boulot !
- Dé-Déjà ? Demandais-je, surprise.
Il me sourit amicalement et mes yeux se posèrent immédiatement sur ses lèvres. Si j'en avais le courage, je lui aurais sauté déçu. Comment faisait-il pour me rendre folle... folle de lui. Il n'étais peut-être pas le plus beau, ni le plus sympathique car je connaissais quand même son passe temps favoris, qu'il partageait avec ses amis: se moquer des élèves trop ridicules et trop décalés selon eux. Pourtant je l'aimais comme une folle.
- Oui, déjà, me répondit Niall en souriant et en m'arrachant de mes pensées, car demain nous avons un contrôle de maths sur le dernier chapitres et j'aimerai au moins avoir la moyenne...pour une fois.
- Très bien, lui dis-je en me retenant de lâcher un soupire, donne moi ton cahier pour que l'on commence à réviser.
Il perdit soudain son sourire joviale, et devint blanc comme la neige qui trônait à Londres. Il me regardais avec des yeux écarquillés. C'était comme si je venais de lui annoncer que sa grand-mère faisait de la salsa avec son chien: il était choqué.
- Mon-mon cahier ? Balbutia Niall.
J'aurais presque pu voir des gouttes de sueurs perler sur son front tant il paraissait stressé.
- Oui, pourquoi il y a un problème ?
- Non, il secoua vivement sa tête comme pour se sortir de ses pensées, non, c'est juste que mon cahier n'est pas dans... n'est pas dans un très bon état...- C'est pas grave, je lui souris pour le rassurer, tant que tu y as écris quelque chose.
Il sembla réfléchir quelques secondes mais s'exécuta. Il se leva et je le vis se diriger vers son bureau où reposait son sac eastpak troué et décoloré.
- Qu'est-ce que tu... tu ne comprends pas dans les maths enfaite ? Demandais-je timidement de peur de le vexer.
- Tout.
- Tout ? répétais-je.
- Tout.
- Mais...pourquoi tu ne comprends pas ? Questionnais-je, hésitante.
Niall se rassit sur le lit à mes côtés, avec l'objet en main, qui ne me semblait pas vraiment abimé.
- Je n'en ai pas la moindre idée, lança Niall en me tendant son cahier.
Je devinais bien qu'il évitait mon regard. Je pris son cahier entre les mains et l'ouvris. Ce fus le choque. Je fis défiler les quelques pages en n'y croyant pas mes yeux. Jamais je n'aurais cru voir ça un jour, et surtout dans le cahier de cours de celui que j'aimais. Je pris un regard sévère, bien que j'étais on ne peu plus admirative, et levai mes iris bleutées vers Niall qui me fixait, embarrassé.
- Je penses savoir pourquoi tu ne comprends rien en maths, lançais-je en plaisantant presque.
Je regardais à nouveau les milles dessins qui remplissaient les pages à petits carreaux. Rarement, quelques mots de mathématiques s'incrustaient parmi les nombreux dessins fait au crayon de papier.
- C'est donc ça que tu fais pendant les cours de Mme.Sheep ? Il acquiesça. Tes dessins sont magnifiques Niall, c'est la première des choses que j'ai pu penser en voyant ça. Mais si tu veux remonter ta moyenne en mathématiques avant la fin du trimestre, il va falloir que tu écoute en cours, que tu arrêtes de dessiner (même si je trouve que tu as énormément de talent) et que tu apprennes sérieusement, lui dis-je délicatement. C'est pour ton bien. Car même si Mme. Sheep a une voix semblable à celle d'un GPS, elle enseigne bien les maths et crois moi que l'écouter te servira beaucoup.
Il me fit un petit sourire avant de déclarer d'un ton enfantin:
- C'est vrai, tu aime bien mes dessins ?
Je lui avait souris et lui avais murmuré un petit << oui >>, pensant au magnifique dessins qu'il avait fait de Amy sur la première page de son cahier (surement lorsqu'ils étaient encore ensemble) avant de commencer à réviser à l'aide de son ordinateur portable puisque son cahier était inutilisable.***
Cela faisait 2 heures maintenant que j'étudiais avec Niall. Celui-ci avait dû allumer la petite lampe rétro qui reposait sur son bureau car la nuit s'installait très vite en cette saison, et la lumière du jour avait peu à peu quitté la pièce au file des minutes. Au début, j'avais pensé que aider Niall en maths, il n'y avait rien de plus simple. Mais en fin de compte, c'était un vrai sport car le jeune homme était une catastrophe ambulante en cette matière. Il semblait aussi timide que moi que je lui fasse apprendre des choses, et quelques fois nous étions partis à rire suite au réponses fausses et insolite que répondait Niall à mes questions. Je ne passais pas un si mauvais moment que ça, comme je m'y étais attendue, car nous nous entendions très bien et à force d'acharnement et d'explications, le blondinet comprenait peu à peu les notions de bases que j'essayais de lui inculquer.
Mais alors que je lui expliquais calmement le chapitre que nous étudions en classe actuellement, mon ventre poussa un grognement sauvage qui aurait pu faire fuir n'importe qui ou n'importe quoi. Je relevai mon regard inquiet de l'ordinateur portable, et le dirigeai vers Niall qui était assis à côté de moi. Celui-ci rigolait fortement tandis que j'affichais une moue boudeuse.
- Tu as faim ? Me demanda Niall en rigolant.
- Oui mais c'est pas grave t'inquiète pas.
- Ah mais si c'est grave ! S'exclama le jeune homme. Dans ma famille, on dit toujours que si quelqu'un a faim, il faut le nourrir ! Et puis ça fait des heures qu'on révise, il nous faut une pause ! Viens, on va manger un petit truc.
Je fis sortir un petit rire de ma bouche avant de le suivre timidement. Nous sortîmes de sa chambre et descendîmes les escaliers. Arrivant d ans le salon, Niall me demanda de m'assoir sur le canapé et de l'attendre. Je m'exécutais pendant que je vis du coin de l'œil le blondinet se diriger dans une autre pièce qui m'était inconnue. Assis sur le long sofa beige, pour être accordé à la pièce, j'observais tout ce qui était dans mon champs de vision. Une table basse était située entre le canapé où j'étais assise, et une longue télé grand écran dernier cris. Les parents de Niall devaient avoir un job subvenant on ne peu mieux aux besoins.
J'observais tranquillement quelques tableau qui venaient embellirent les murs, lorsque Niall débarqua dans le salon, un petit plateau à la main qu'il déposa avec joie sur la table basse. Il me tendis gentiment une tasse brûlante qui renfermait un chocolat chaud mousseux, qui avait l'air délicieux. Je l'a pris entre mes mains quelque peu froide en remerciant l'Irlandais qui prit lui aussi une tasse avant de s'installer à côté de moi. Près de moi. Proche de moi. J'avais rabattu mes jambes en tailleur sur le canapé. En silence, je bus une gorgée du liquide chaud qui me brûlait agréablement la gorge. Je fixai Niall. Je remarquait alors qu'il portait un tee-shirt où l'on pouvait y lire: I LOVE IRLANDE. J'esquissai un sourire. Je voulais engager la conversation, histoire qu'on fasse connaissance.
- L'Irlande te manque pas vrai ? Interrogeais-je le blond.
Il releva le nez de sa tasse, et me regarda. Il souria doucement avant de me répondre:
- C'est plus mon grand frère qui me manque. Il est resté en Irlande pour ses études,continua-t-il devant mon air d'incompréhension. Nous nous voyons régulièrement, tous les deux mois. Mais, ce n'est pas comme si il vivait ici, avec moi. Heureusement, il m'envoi tous les mois un colis avec quelques spécialités Irlandaises qui me manque. Genre, les gâteaux Winkles dont je ne peux pas me passer, dit-il en rigolant.
- Les winkles ? C'est quoi ?
Niall écarquilla les yeux et ouvrit grand la bouche pour montrer sa stupéfaction. Il le faisait exprès, ce qui me fit rire.
- Tu ne connais pas les Winkles ? Demanda-t-il en appuyant bien sur chaque mots et en cachant son sourire.
Je secouais ma tête négativement en explosant de rire.
- Les Winkles, ce sont les meilleurs gâteaux au monde qui ne se trouve qu'en Irlande. Attends! Bouge pas je crois qu'il me reste un paquet de la semaine dernière, je vais te faire goûter.
Sans attendre ma réponse, il se précipita dans ce que je supposais être sa cuisine. Il revint quelques secondes plus tard, un sourire joyeux sur le visage et un petit paquet en main. Il se réinstalla à côté de moi et me tendis un petit gâteau qui ressemblait vraiment à un cookie.
- Je ne sais pas si tu vas aimer, parce que ton frère déteste ça ! Me raconta Niall lorsque je portai le biscuit à mes lèvres pour croquer dedans.
Niall me fixait sans bouger, attendant ma réaction. Elle ne pouvait que être bonne car c'était délicieux ! Je pouvais sentir des pépites de chocolats différents.
- Hummmm, chest trop bon ! M'exclamais-je la bouche plaine ce qui fit rire le blondinet.Mais, ça à presque le même goût qu'un cookie.
- Oui, c'est des cookies... sauf qu'ils sont meilleurs puisque ils viennent d'Irlande !
J'explosais de rire.
- Tu en veux un autre ?
J'acquiesçai et il fouilla le paquet d'une main, avant d'en sortir un biscuit.
- Ouvre la bouche, m'ordonna gentiment Niall avec un sourire malicieux sur les lèvres.
Je m'exécutais, presque hilare. Je vis le petit gâteau se rapprocher de plus en plus de ma bouche avant de, au dernier moment, faire demi-tour pour atterrir dans la bouche de Niall. Je pris une mine offusqué tandis qu'il riait à gorge déployée ! Je pris le coussin sur lequel j'étais adossée avant de lui donner un petit coup sur l'épaule, ce qui ne fit que le faire rire d'avantage.
- Ne commence pas une bataille de coussin avec moi Tomlinson, je suis le meilleur !
- D'accord, je ne te défie pas, plaisantais-je.
Nous calmèrent peu à peu nos rires, avant de retrouver tous les deux une respiration normal. Un silence c'était à nouveau installé. Je regardais le plafond. Je sentais le regard de Niall me bruler la peau. J'étais gênée, j'évitais de l'observer. Pourquoi me fixait-il ainsi ? A quoi pensait-il ?
- Ca fait longtemps que l'on se connaît. Pourquoi nous nous évitions avant ? Pourquoi nous n'avions jamais parlé ?
Je plantais mes yeux dans les siens, surprise qu'il se préoccupe soudain de ce qui avait tant de fois brisé mon cœur. Pourquoi nous nous évitions ? Tu étais populaire, entouré de pleins d'amis. J'étais invisible, seule avec moi-même. En réalité, je baissais le regard, et toi tu poursuivais ton chemin sans me voir. Pourquoi nous n'avons jamais parlé ? Parce que tu étais occupé à prendre soin de Amy, de tes amis, occupé à vivre ta vie. Et moi, je ne pouvais pas, je n'osais pas te parler. Même si j'en rêvais plus que tout...
- Je-je n'en sais rien, murmurais-je inaudiblement.
Il détourna son regard, tout comme je le fis.
- C'est de ma faute, déclara-t-il.
- Non, c'est de la mienne, avais-je répliqué immédiatement.
Je plongeais mes iris dans les siennes.
- Je ne suis jamais allé vers toi, avons-nous dit en même temps.
Nous esquissâmes un petit sourire devant le timing parfait de nos paroles, détendant l'atmosphère.
- Nous pouvons tous les deux réparer cette grave erreur, lança calmement Niall en me faisant sourire.
- Oui, c'est vrai...
La fatigue me reprit soudain, me faisant bailler. J'avais vraiment envie de dormir. Ce qui n'échappa pas à l'Irlandais.
- Tu-tu es fatigué ?
- Oui, mais ce n'est pas grave, allons nous remettre au travail.
- Non, je ne veux pas te forcer si tu as envie de dormir, moi aussi je suis fatigué. Rentre donc chez toi pour te reposer, me lança tendrement Niall.
- Mais... nous n'avons pas fini de réviser, comment-tu...
- Ne t'inquiète pas, me coupa-t-il, je finirai tout seul, il ne me reste plus beaucoup à apprendre.
- Bon bah, dans ce cas...
Je lui fis un beau sourire, avant de me lever du canapé pour m'en aller. Niall me suivit jusqu'à l'entrée, où il s'adossa à un des murs le temps que je mette ma veste. Lorsque je fus prête, je le regardai ne dernière fois, lui souris et le remercia, avant d'ouvrir la porte d'entrée pour partir. Mais alors je mis un pied dehors, je sentis Niall me retenir le poignet. Je me stoppais doucement avant de me retourner vers lui. Ses joues étaient rosie et il se gratta l'arrière de la nuque avant de me dire timidement:
- Je... voici mon numéro de téléphone. Il me tendit un petit papier. C'est plus pratique pour t'appeler, parce que je me vois mal te lancer à chaque fois quelque chose contre ta fenêtre.
Je pris le papier dans mes mains tremblantes à cause du froid qui s'était très vite attaqué à moi. Mes yeux regardaient la petite feuille avec admiration. J'avais entre mes mains, le graal, la papier le plus précieux au monde, le rêve de toutes les filles du lycée.
- Me-merci.
Serrant le papier aussi fort que possible entre mes mains pour ne pas qu'il s'envole à cause du vent, je me retournais et quittais la maison de celui qui me rendait folle. Je marchais le plus vite possible, la neige et le vent ne m'évitaient pas. Je frissonnais et grelottais de froid. J'arrivais vite dans ma maison où la température était des plus agréable. Je balançai mes chaussures à l'entrée et déposai mon blouson sur un porte manteau. Je fixais alors le petit bout de papier si précieux et un sourire béat se nicha sur mes lèvres. Je le rangeais dans une poche de mon jean. C'est à ce moment que je vis Louis, habillé le plus chaudement possible de la tête aux pieds et une mine épouvantable sur le visage, qui descendit les escaliers avant d'entrer en même temps que moi dans la cuisine. Il était en jogging, portait un sweat en-dessous de son gilet, portait un bonnet sur la tête et deux écharpes autour de son cou. Son nez était rougie.
- Il est quelle heure ? Demanda mon frère qu'une voix cassée.
- Il doit être environ six heure et demi. Tu as faim ? Tu as bien dormi ? Tu vas bien ? Tu as pris tes médicaments ? Tu as froid ?
- Oula, qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi t'es gentille comme ça avec moi ? Demanda Louis avec appréhension.
- Je n'ai pas le droit de m'inquiéter pour mon frère qui est malade ? Demandais-je avec une moue triste.
- Si mais... c'est bizarre...
- Tu vas mieux ? Demandais-je en fouillant le frigo .
- Je pète la forme, je crois que demain je vais pouvoir retourner au lycée et même que...ATCHOUMMMM !!
Je lui levai les yeux au ciel.
- Oui, tu pète la forme.
Je fermais le réfrigérateur d'un coup de pied, une pizza surgelée dans la main. Je déballais l'emballage plastique pour mettre la pizza dans le four.
- Tu étais où pendant tout ce temps ? M'interrogea mon frère de sa voix cassée.
Je lui lança un petit regard par dessus mon épaule avant de sourire.
- J'étais chez Niall, lançais-je simplement.
- C'est tout ce que tu as trouvé comme excuse ?
- Non ! Je te jure que je suis allé chez lui ! M'exclamais-je en me retournant vivement vers lui.
Il me sourit avant de murmurer un " d'accord ", très peu convaincant. Ce que personne ne savait, même pas moi, c'est que l'histoire entre moi et Niall, venait tout juste de commencer...
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Rosa.
Romance*Biiip-biiip*. J'éteins mon réveil d'un revers de main, les yeux encore fermés et la bouche pâteuse. Je suis bien dans mon lit, je n'ai pas la moindre envie de bouger. D'autant plus qu'aujourd'hui, c'était un jour que je redoutais, un jour horrible...