- Finis !
Je jetai le stylo sur le lit avant de m'étirer longuement puis de masser mes tempes légèrement engourdis. Niall se contenta de soupirer de fatigue avant de s'allonger, ou plutôt de s'étaler, sur son lit où nous travaillions depuis maintenant trois bonnes heures. Mme Sheep nous avait donné un devoir maison assez important, assez compliqué, assez long, et surtout assez chiant, surtout pour un jeudi soir. Mon cerveau était en compote et mes yeux voyaient des chiffres partout, alors je n'imaginais même pas l'état du blondinet à mes côtés. Et puis, avoir l'homme que l'on aimait comme une dingue à côté de sois, ça n'aidait pas vraiment la concentration, autant dire que ne pas le regarder toute les deux minutes était une épreuves des plus compliqué.
- Bon, je crois que nous avons tous les deux mérité une pause. Une énorme pause.
Niall se leva rapidement puis s'étira en baillant comme un ours. Puis il posa ses yeux sur moi et me sourit tendrement. Epouses-moi.
- Ne bouges pas, continua-t-il, je vais nous ramener un petit remontant.
- Oh, comme c'est gentil, répondis-je en riant, je me sens comme une princesse !
- C'est parce que tu en est une, dit-il avec un clin d'œil et un sourire qui firent accélérer les battements de mon cœur, et je suis le prince qui t'apportes le petit déjeuné au lit !
- Humm... je dirai plutôt que tu es le bouffon du roi, mais bon après, chacun son point de vue.
Le blond prit un air offensé qui me fit éclater de rire, puis il se jeta littéralement sur moi avant de me chatouiller. Nos rire résonnaient dans la petite pièce et je fus reconnaissante de l'absence des parents de Niall sinon, ils se seraient posés des questions. Beaucoup de questions. J'étais heureuse de passer du temps avec le blondinet, et nous nous étions considérablement rapprochés. Plus les jours passaient, plus j'avais l'impression que mes sentiments prenaient de l'ampleur, c'était tellement fort ce que j'éprouvais pour ce garçon si différent de moi. Mais même si nous étions de très bon amis et que notre relation me convenait, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le couple que nous formerions si il ressentait quelque chose pour moi, et de plus en plus de questions s'ajoutaient aux anciennes. Dont une qui me prenait souvent la tête ces temps-ci: Niall ressentait-il quelque chose pour moi ? C'est vrai, il avait tenté de m'embrasser quelques fois, il me lançait quelques sourires, quelques regards entendus, et d'après la touffe de cheveux bouclé qui me sert de meilleur ami, il ne faisait que me << bouffer des yeux >>. J'étais légèrement perdu car maintenant que mon manque de confiance et ma timidité s'étaient quelque peu envolés, un avenir à deux ne me paraissait pas impossible. Il était différent certes, et il était l'objet de tous les fantasmes autour de lui, mais les opposés ne s'attirent-ils pas ? En attendant d'avoir toutes les réponses à mes questions, je profitais de chaque moment avec Niall et avec Harry. On verra bien ce que l'avenir nous réserve.
Le blond se leva de son lit, où nous avions entamé une "bataille de chatouilles". J'étais toujours allongée, haletante et rigolant encore. Niall lança quelques mots dont j'eus peine à comprendre, puis partis de sa chambre d'un air jovial. Il allait surement chercher cet encas tant désiré. Je me redressai lentement et fis voyager mes yeux le long de la pièce, m'attardant comme d'habitude sur les centaines de photos toutes plus intéressantes les unes que les autres, qui étaient accrochées un peu partout sur les murs. Je détaillai sa guitare, posée là dans un coin de la pièce, puis mes yeux se posèrent sur la table de nuit en bois blanc, où un tas de choses étaient posées. Des livres, des post-it, des photos polaroïd, des billets de bus. Puis quelque chose attira mon attention. Un cahier bleu, tout ce qu'il y avait de plus banal, mais je le reconnus immédiatement puisqu'il s'agissait de l'ancien cahier de maths de Niall, celui où des centaines de dessins remplissaient les pages. Un sourire se dessina sur mes lèvres. La dernière fois que j'avais ouverts ce livre c'était lors de ma première "leçon" avec le blond. J'avais été épaté par ses talents de dessinateurs même si les seuls portraits que j'avais vu étaient ceux d'Amy et de mon frère.
Je me levai du lit et saisi le cahier entre mes mains, toujours en souriant comme une enfant. Je me rasseyais et fis parcourir mes yeux sur la couverture bleu turquoise. "Cahier de maths". Je laissai un rire s'échapper. Il n'y avait rien d'un cahier de maths à l'intérieur. Je l'ouvris et commençai à le feuilleter en prenant soin de détailler chaque trais de crayon, et chaque esquisse. Au début il n'y avait presque que des dessins d'lexy, ça datait surement du temps où il était fou d'elle, mais très vite les dessins s'étaient transformés en caricatures grossières et les souvenirs de cette fameuses fête chez Harry me revinrent en mémoire. Il y avait quelques portraits de Zayn, montrant aussi ses bras couverts de tatouages en plus de son visage. Souvent il était représenté en souriant et c'est surement ce qui faisait la beauté de ces dessins. Puis j'aperçus des portraits de mon frère, jouant au foot ou accompagné d'Eleanor, toujours en riant. Il y avait aussi des esquisses de filles, toutes magnifiques et qui devaient surement faire partis de ses conquêtes. Ca me faisait encore plus mal au cœur que je ne l'aurais cru. Puis, en tournant une page, mon cœur s'arrêta. Plus de battements, rien. Juste mes yeux exorbités et ma bouche pendant lamentablement dans le vide.
Un portrait de moi. Il m'avait dessiné.
J'étais partagée entre l'incompréhension, l'amour, la folie, l'excitation, et le choque. J'étais dessinée de profil, riant à gorge déployée avec les yeux plissés et les cheveux tombant en cascade sur mes épaules. Je ne m'étais jamais trouvé vraiment magnifique ou splendide, mais sur ce dessin, je l'étais. Tous les détails y était, comme si Niall avait passé ses journées à m'observer pour faire ce croquis, et chaque trais, chaque ombres, chaque nuances de couleurs étaient parfaitement représentés. Sous le choque, je tournai encore la page, mais mon état empira. Il y avait encore deux portraits de moi, dont un ou je parlais avec Harry. C'était impossible. Je tournai la page, puis encore une, et encore d'autres, et mon cœur devait s'accrocher pour ne pas tomber en panne. Des croquis de moi, des dizaines. Il n'y avait plus que ça. Lorsque je riais, lorsque j'écrivais, lorsque je regardais quelqu'un, lorsque j'étais triste, lorsque j'étais de dos en train de remettre mes cheveux en place, mais le plus troublant, c'était ce dessin de moi, portant le sweat que Niall m'avait offert à Noël et engloutissant joyeusement un gâteau qui m'étais bien connu puisqu'il s'agissait de ceux que chérissait tant le blond. Et c'est alors que je compris que Niall ne dessinait pas directement ce qu'il voyait, il dessinait juste l'image qu'il avait en tête. Mais alors les images qu'il avait en tête... c'était moi ?
Lorsque j'entendis des pas dans les escaliers, je repris conscience et fourrai le cahier dans mon sac posé juste au pied du lit.
- Regarde ce que j'emmène pour ma princesse.
Niall apparus sur le seuil de la porte, portant un plateau remplis de bonne chose. Il le plaça sur le lit, puis vint s'assoir en tailleur à côté de moi. Mais je ne pouvais me concentrer, ce que je venait de voir était trop important... trop improbable. J'étais encore plus perdu que maintenant.
- Tu es sûr que ça va ? On dirait que tu as vu un fantôme.
Si tu savais ce que je viens de voir, tu ne dirais pas ça.
- Ou... oui ça va très bien, répondis-je avec un sourire forcé.
Le blond me regarda avec méfiance, puis haussa les épaules et piqua quelques gâteaux qui demeuraient sur le plateau. Je secouai ma tête histoire d'oublier un peu tout ce que je venais de découvrir, puis l'imitai. Il fallait que je pense à autre chose sinon j'allais devenir folle. Alors que je pris un carreau de chocolat, mon téléphone sonna, annonçant l'arrivée d'un nouveau message. Je sortis mon cellulaire de la poche et le déverrouillai, toujours sous l'œil attentif et méfiant de Niall.
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Rosa.
Romance*Biiip-biiip*. J'éteins mon réveil d'un revers de main, les yeux encore fermés et la bouche pâteuse. Je suis bien dans mon lit, je n'ai pas la moindre envie de bouger. D'autant plus qu'aujourd'hui, c'était un jour que je redoutais, un jour horrible...