L'envie d'aimer - Tome 2

Ethan - 12 -

Elle m'a aimé en silence, m'a aimé en secret, maintenant, comment ne pas l'aimer à en crever ?

Ma jambe autour de son corps qui grelotte, mes bras enveloppent ses courbes avec tendresse.

Pourquoi dois-je toujours céder à ses supplications ? Pourquoi, je n'arrive pas à lui résister, à la protéger, en sachant que ça la détruira ? Pourquoi, j'aime cette fille à en perdre haleine ? La réponse est là... Je l'ai choisi.

Quand bien même notre amour est fragile comme du cristal, je le rendrai dur comme fer. Je vaincrai l'enfer pour qu'elle n'ait plus de peine et l'emmènerai dans mon univers afin qu'elle demeure en paix. Je la transporterai dans les cieux, dans un tendre voyage pour dissiper le brouillard dans son esprit, pour ramener son âme damnée vers les premières lueurs du soleil.

Tels les douze coups, son cœur résonne contre ma paume, défit le mien dans une compétition acharnée quand son regard assombrit se lève vers moi. Elle pleure comme des rivières, séchant ses larmes sans trêve.

— Mon bébé, mon amour, je suis là, calme-toi.

Dehors, le temps est gris-noir. Il est méchant, glacé comme mon sang. Il tourne à l'orage, m'empoisonne.

Quand est-ce que les jours pourront s'écouler sans faire d'étincelles ni d'explosion ? Pour une fois, juste une fois ?

Je comprends pourquoi elle se redresse, se dénude, reste immobile face au lit, face à moi en ne me lâchant pas des yeux. Elle attend que je souille ses faiblesses, la dépouille des horreurs qui l'habille. Sans aucunes mœurs, je quitte mes vêtements à mon tour. Pareil à un bon soldat, je pars lui déclarer la guerre.

Bientôt, elle va se casser de ce taudis, maintenant que je la possède.

Corps à corps, nos respirations, nos envies sont en parfait accord comme toujours.

Sans barrière, mes lèvres se plaquent brutalement à la frontière des siennes. Mes doigts cramponnés à sa chair afin de soulever ses courbures contre la paroi de plâtre, ses jambes enroulées autour de mes hanches telles des lianes de ronces, ma bouche gobe ses soupirs.

— À moi... Pour toujours.

Ma tempe repose contre la sienne, mon souffle chaud lui murmure, extirpant l'odeur de sa peur :

— Je serai toujours à toi. Toujours...

Lysa baisse le menton pour m'observer. Elle prend conscience que mes sentiments pour elle n'ont plus de mystère. Que je l'aime de la tête aux pieds. Que rien ni personne ne pourra rompre ce lien sacré qui existe entre nous. Qu'il reprend vie et n'est pas près de s'arrêter.

Puis comme un désir, une impulsion, elle se jette sur ma bouche et en deux secondes, j'ai trouvé le chemin qui me mène au paradis.

Dans un mélange de lutte silencieuse, de bataille contre elle-même, ses fins doigts délicats, tremblants, s'enroulent autour du voilage poudreux du bâti dormant.

Impossible de contenir mon envie bestiale, sa saveur exaltante gouverne ma nature animale. Envahi par les richesses de son nectar, j'entraîne son âme vers les mystères de l'amour, détruis ses douleurs. Je veux qu'elle vive, qu'elle renaisse de la mort, qu'elle retire les barreaux des fenêtres.

Quel beau spectacle de contempler cette déesse parfaite crier mon nom, chasser ses démons, de la voir renvoyer l'enfer dans ses foyers. Elle libère ses paroles emprisonnées avec tant d'héroïsme que je m'échoue sur les rivages du désir, lâchant ma bordée pour enfin calmer le déluge dans son corps et faire naufrage en rendant les armes en douceur, loin de cette houle en fureur.