En vidéo jointe, le costume d'Ethan.
Je me retourne, jette un coup d'œil à droite et à gauche, Lysa ne s'y trouve pas. J'avance pour ouvrir face à moi, la grosse porte de la salle où nous étions, par malheur, elle est verrouillée de l'intérieur.
— Lysa... ?
Un petit gloussement me parvient à peine audible de l'autre côté. J'approche mon lobe contre le bois froid puis l'entends à quelques centimètres en train de continuer à rire tout bas. J'imagine qu'elle doit y être adossée, la tête renversée contre le chambranle, un sourire aussi idiot que le mien lui fendre le visage.
Mes doigts grattent doucement la porte où j'y ai appuyé mon front.
— Ouvre-moi.
— Non, cela porte malheur d'apercevoir la mariée. ! On a eu notre quota de malédiction, alors sois brave et va te placer, je te rejoins très vite. Je termine de remettre tant bien que mal, la dentelle que tu as dérangée.
Un jour sans la voir, je hais cette sensation de manque, d'absence alors que tout s'apaise, enfin. Presque enfin. Bientôt.
— J'ai oublié d'aborder un sujet important concernant le mariage.
— Je t'écoute. Dis-moi.
Ma technique douteuse ne fonctionne pas. Cette foutue porte restera fermée jusqu'à ce qu'elle soit certaine que je m'en aille.
— Ah, te voilà ! dit Aaron en arrivant au bout du couloir. Ça fait une plombe que j'essaie de savoir où tu t'es dérobé !
— Je réglais les derniers détails avec Lysa.
— Ceux qu'on résout avec l'engin que tu planques sous ta ceinture ?
Il me regarde avec cet air d'adolescent qui ne l'a jamais quitté, et me confirme qu'il vient de tirer son coup avec miss casse-couilles. Leur « que de la gueule » depuis hier n'a pas duré longtemps. Il pensait à une vantarde, une incapable qui n'agit jamais, il aurait dû m'écouter. Et ne surtout pas s'amuser avec la meilleure amie de ma femme.
— Espèce d'enfoiré, va... Tu ne l'as pas baisée, tout de même ?
— Pourquoi m'en priver ? Tu ne t'apprêtais peut-être pas à faire le bon toutou juste pour pouvoir détendre ce muscle tendu ?
D'un ton narquois, son index tapote vivement la veine battant à tout rompre dans mon cou.
— En aucun cas.
— Fous-toi de ma gueule, Niels. Je te connais comme si tu étais mon frère, et je t'assure qu'entendre « oh seigneur ! » frapper les murs de cette église avec une blinde de gens qui chahutent derrière une porte, c'est le pied.
— Faites comme si, je n'étais pas présente ! crie Lysa à travers le bois.
— Lysa, laisse-le planter son javelot dans ta moquette ! Il a les couilles tellement bleues qu'il va bientôt s'astiquer le poireau dans le couloir !
— Ferme-la donc, Aaron, et emmène-le avec toi ! On a perdu un temps précieux, les invités vont finir par s'inquiéter !
— Allez, viens, mon pote. J'ai essayé, mais tu n'as pas choisi la plus facile, tu sais.
Je vois très bien au sourire qu'il réprime qu'il se fiche de mon état. Qu'il se fout clairement de ma gueule. Je change aussitôt de sujet ou je sens que je vais en prendre pour mon grade toute la journée.
— Les gars de la protection sont arrivés ?
— Ta mère a même ajouté une flopée d'anges gardiens au château. Et elle se ronge tellement les sangs, qu'elle rassure chaque invité.
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L'envie d'aimer - Tome 2
RomanceL'amour ne suffit parfois pas pour combattre la misère. Quelquefois implacable et hors la loi, elle peut être tragique, atroce, mais très souvent, quand deux êtres s'aiment, elle reste spirituelle.