Je secoue la tête en revoyant celle qui avait mis mes nerfs à vif ce jour-là. Pour qui se prenait-elle ? Moi qui avais la détermination nécessaire pour nous sauver.
Elle dit souvent que je l'ai aidée à grandir, à atteindre le vrai, moi, je pense qu'elle a simplement su dépasser ses défauts, ses peurs et d'autres travers dont je passerai outre, ce soir.
Un sourire au bord des lèvres, j'admire ce corps de femme qui m'a fait perdre la tête plus d'une fois, dans tous les sens du terme. Qui a créé l'unique être qui pouvait sceller de plus belle l'amour infini que je lui porte.
J'embrasse au passage sur la marque qui sillonne son derme en survolant ses courbes avec ma bouche, sème de petits baisers par-ci, par-là.
Lysa ne s'est jamais plainte d'avoir des formes trop voluptueuses pendant sa grossesse, tenant à conserver cette empreinte maternelle gravée sur sa peau.
Sa timidité a attendri mon cœur. Je n'avais pas réalisé tout le bonheur qu'elle avait à m'offrir dans ma vie d'un vide éclatant. La fortune, les filles sont vite devenues des souvenirs. J'avais hâte de l'enlacer tous les matins malgré certains jours de douleur.
Cette femme a enterré le vieil Ethan que plus personne ne pourra reprendre.
Alors que j'éprouve le besoin de lui donner le vertige, Lysa s'empourpre. Une jolie teinte prend forme sur ses joues, admiratif d'être son moniteur cardiaque.
— Il y a des lustres que je ne t'ai pas vu rougir de la sorte.
— Peut-être cette étrange sensation d'une toute première fois.
Un sourcil surpris, et ses mains partent cacher son visage coloré tout en riant.
— Oh, mon Dieu, achevez-moi sur-le-champ !
— Il y a un an, lorsque monsieur Rodriguez m'a conseillé pour décerner la palme de la meilleure employée, je n'avais aucune connaissance de ton existence. Je n'avais vu qu'un nom sur une feuille de papier sans savoir que celle qui me bousculerait dans le couloir quelques minutes plus tard serait la même dans mon lit, ce soir.
Ses doigts s'écartent pour ne laisser apparaître qu'une partie de ses pupilles.
— Et... ?
— Je regrette de t'avoir élue.
Choquée, ma timide retire ses paumes, les yeux grands ouverts.
J'affirme clairement :
— J'aurais dû te désigner la plus belle femme au monde.
— Oh, tu es un amour !
— Il nous a fallu deux ruptures quand même.
— Pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? Tu avais si bien commencé la soirée avec toutes ces louanges.
— Pour te montrer que cette partie, dis-je en frappant fort ma poitrine, plus rien ne peut l'atteindre. Elle a encaissé les coups les plus durs, maintenant, mon cœur est solide comme un roc.
Ses cheveux épandus sur le matelas, son corps impatient se dandine sous mon instrument. Son esprit courageux emploie toute sa force pour me plaire.
— Et moi, je suis cette faible petite chose dont tu vas très vite t'occuper.
— Faible ? Tu n'es donc pas contente des progrès parcourus ? Tu refuses de m'entendre dire du bien de toi ? Je pourrais vous coller un blâme pour insubordination envers votre supérieur, madame Niels.
— Mets-moi une couronne, fais-moi porter tout ce que tu veux, mais goûte à mon l'innocence de mon corps.
— L'innocence ? Même pas pour un sou, tu y es.
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L'envie d'aimer - Tome 2
RomantikL'amour ne suffit parfois pas pour combattre la misère. Quelquefois implacable et hors la loi, elle peut être tragique, atroce, mais très souvent, quand deux êtres s'aiment, elle reste spirituelle.