L'envie d'aimer - Tome 2

Ethan - 20 -

Un sourire radieux arboré sur le visage, Lysa observe par la vitre, les gros nuages blancs remplis de neige qui menace notre départ.

J'ai réservé cette excursion romanesque pour l'avoir à moi seul, pensant que celle-ci pourrait lui être bénéfique. 

Je suis tellement heureux de la retrouver, que les trois derniers jours, ceux que l'on a consommés sans modération m'ont fait occulter qu'elle avait été en captivité. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle a squatté la salle de bain pendant plus de trois quarts d'heure et retardé notre départ.

Ses bras en appuient sur la vitre ouverte, ses cheveux brillants au vent, son visage s'émerveille devant l'architecture incroyable qui se dresse au loin quand la voiture s'engage dans Venise.

— Le paradis sur terre... Regarde là-bas, me montre-t-elle du doigt la ville qui s'étend devant nous.

Je détache ma ceinture, me laisse glisser jusque derrière elle, cale mes mains sur sa taille. Ma bouche dépose un délicat baiser sur sa nuque avant de me reporter sur le superbe paysage extérieur.

— Il paraît que le nombre d'églises est indécent.

La voiture s'arrête à la piazalle Roma près de la lagune. Lysa bondit en dehors avant même que le chauffeur n'ait le temps de lui ouvrir la porte, puis tourne en rond ne sachant où regarder tellement le cadre est idyllique.

La société de voyage ne m'avait pas menti sur leur prestation. Tout se déroule pour l'instant comme je l'avais prévu. C'est un spectacle à couper le souffle.

Le conducteur dépose nos valises à nos pieds, tandis que Lysa avance vers la flopée de visiteurs amassée devant un vaporetto. Je tends quelques billets à ce dernier pour le remercier de ses services, tout en jetant un œil dans sa direction afin de ne pas la perdre de vue. Je saisis les deux valisettes, puis pars retrouver ma touriste pressée et avide de découvertes.

— Lysa !

Elle se retourne parmi la foule qui commence à monter dans le bateau en me regardant de ses yeux brillants et pétillants de joie, telle une enfant à qui l'on aurait offert le cadeau qu'il espérait.

— Je veux voyager dedans.

Je souris en regardant le bateau bus. J'en avais réservé un à moteur. Ce n'est pas du tout ce que j'avais prévu.

Sans attendre mon feu vert, elle me tire les deux valisettes des mains et se presse à l'intérieur du transport en commun, alors que tous les passagers ont déjà pris place à l'extérieur face au soleil.

— Lysa !

— Oui.

— Il faut des billets...

Elle sautille jusqu'à moi, redépose les valises à mes pieds, puis gambade vers la borne de règlement. À l'obtention des tickets, elle m'adresse un clin d'œil maladroit avant de grimper sur le bateau.

— Eh, Miss Morel !

Ses deux bottines pivotent. La tête légèrement penchée sur le côté, la porte claque, comble le silence de la cabine. Je m'avance alors vers elle, digne d'un animal en chasse qui amadoue sa proie en la fixant droit dans les yeux. Ma carrure la surplombe.

Une main appuyée sur l'embrasure, je l'observe, arborant le sourire que j'aurais aimé réprimer. La lueur du soleil se reflète dans ses cheveux, marquant à point les délicates courbes de ses hanches cambrées délibérément. Elle est éblouissante, magnifique, incroyablement belle avec son air enjoué et malicieux.