Chapitre Dix.

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Un rayon de soleil se faufile entre les volets et se pose sur mes paupières. Je n'y prête d'abord pas attention mais la lumière semble soudainement envahir la pièce et je me recroqueville sur le côté. Un poids fait sursauter le lit, et je sens une main effleurer mon épaule.

" Debout grosse dormeuse... "


En sursaut, je me redressais dans mon lit. Il me fallut quelques secondes à fixer le plafond de ma chambre avant de comprendre que cela n'avait été qu'un rêve, et qu'à l'instant présent je me retrouvais dans ma chambre envahie de carton de Shadows Hill. Mon cœur battait à toute allure, et mon regard paniqué scrutait chaque détail de ce qui m'entourait, comme pour me rassurer.

" Ce n'était qu'un rêve Ana, calme-toi. "

Un rêve qui revenait tous les soirs. Ou un souvenir, quelle importance.

Je balançais mes pieds hors du lit, et après m'être débattue avec mes draps je parvins à me rendre à la salle de bain. Je grimaçais à la vue du reflet qui me faisait face dans le miroir. C'était moi ou je ressemblais de plus en plus à un toxico en manque ? En soupirant j'enfilais un vieux sweat-shirt à capuche gris, mes fameuses converses, et mes yeux se posèrent sur un petit tas de tissus argenté qui gisait à mes pieds.

Je m'étais enfuie avec la dernière fois. Et je ne pouvais que me sentir coupable lorsque je me repassais la scène en tête.

D'un pas sûr et déterminé, je fourrais les deux pièces de vêtements dans mon sac de cours, balançais celui-ci par dessus mon épaule, ramassais mon portable et sortit de la pièce en claquant la porte derrière moi. Je fis tout de même demi-tour pour attraper au passage la feuille détrempée de la veille. Je courus presque dans les escaliers lorsque je vis l'heure affichée sur une horloge au dessus de l'entrée. Aller en cours c'était bien, mais arriver à l'heure c'était tout de même mieux.

" Ana ? Tu ne déjeunes pas ? "

Je jetais un regards par dessus mon épaule, la poignée de la porte au bout des doigts, un écouteurs dans l'oreille.

" Euh... Non, je n'ai pas le temps, je prendrais un truc sur le chemin. "

Je préférais largement m'arrêter dans une boulangerie que de devoir prendre le temps de m'asseoir et manger dans cette maison. Charleen me fixa de ses yeux perçants, sembla sur le point de dire quelque chose puis se ravisa et disparut à l'angle du couloir. Je haussais les épaules et m'engouffrais dehors. Est-ce qu'elle savait que je n'étais pas allée en cours la veille ? D'accord elle était très prise par son travail, mais tout de même. En tout cas si oui c'était flippant de sa part de ne pas avoir de réaction. Je savais que c'était la fin de ma petite vie de lycéenne libre si elle apprenait que je m'étais déjà attirée des ennuis.

" Des ennuis nommés Marie Burnett, Laurie et Lucille Avery. " railla cette petite voix dans ma tête.

Il me fallut terminer le chemin en courant pour arriver pile poil au moment de la sonnerie. Je ne m'étais même pas brosser les dents (eurk) et mes cheveux étaient un tel bordel qu'en tentant de passer mes doigts dedans pour les discipliner je cru y perdre ma main. Marc grimaça quand il me vit passer le portail en trombe. Et c'est ainsi que je passais in extremis la porte de Mme Clinton, la professeur de français. Celle-ci me gratifia d'un tapotement sur sa montre puis ferma la porte derrière moi.

Déjà je senti les regards se poser sur moi et ma tête violette mal coiffée. Anaïs baissa la tête à mon approche, Maëlys ne me lança pas même un coup d'œil, Aïsha s'écarta pour me laisser m'asseoir et le siège d'Alice était toujours vacant. Ma camarade de table sembla surprendre mon regard et se pencha vers moi:

Human - Somnum (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant