Chapitre Vingt-Huit.

1.4K 138 0
                                    


Mme Clinton se pencha vers moi, les bras en appuis sur ma table, mettant ainsi en valeur - volontairement ou pas - sa poitrine que comprimait un de ses éternels haut jaune moutarde. Un sifflement et un ricanement se fit entendre derrière moi, ce qui me fit lever les yeux au ciel.

" Mlle Matthews, cela ne me dérange pas tant que ça si vous collectionnez les notes médiocres, mais pourriez-vous au moins avoir la politesse d'écouter mon cour ? "

Je hochais lentement la tête, ne daignant même pas lever les yeux.

" Bien, donc comme je disais, vous avez un commentaire de texte sur Shakespeare à faire pour la semaine prochaine, et... "

Mme Clinton se tourna vers un idiot du fond de la classe qui venait de lever la main.

" ... et non, personne n'attrapera une quelconque gastro mortelle et très contagieuse entre temps. Compris ? "

L'élève dépité s'étala de tout son long sur le bureau, ce qui fit résonner la classe d'un éclat de rire général. La sonnerie perça alors le brouhaha, et la classe - y compris le faux malade qui eu soudain l'air d'aller beaucoup mieux - s'échappa en courants fluides par la porte, avant même que la professeure ne puisse écrire les devoirs sur le grand tableau à ses côtés. Cette dernière se laissa tomber en soupirant sur son bureau, ses yeux kakis m'analysant cependant que je me glissais à mon tour vers la sortie.

Une fois sortie, je voulu suivre les autres élèves jusqu'à mon futur cours mais je dû laisser tomber lorsque je vis que tout le monde s'était déjà tiré en à peine quelques secondes, et que les couloirs du deuxième étage de l'établissement étaient désormais vidés de toute trace humaine. En pestant j'accrochais mon sac à mon bras, et en fis l'inventaire de l'autre à la rechercher de mon emploi du temps, manquant d'envoyer le contenu de mes affaires au sol. Ce fut alors qu'une main pâle me tendit une feuille, me faisant lever le regard: Alice me faisait face, me tendant sa feuille d'emploi du temps.

" Ana, tu nous fuis ou quoi ? " lâcha Aïsha à ses côtés en rigolant.

Je me forçais à sourire et me relevais à mon tour. La grande brune me regardait avec un sourire mi-amusé mi-forcé qui me fit de nouveau pencher la tête vers mes affaires. Anaïs, vêtue d'une salopette trois fois trop grande pour elle, ne sembla pas avoir entendue la remarque de son amie et continua à débattre avec Alice sur une histoire de chats et d'olives dont je ne compris pas une miette.

" Mais qu'est-ce que tu raconte, j'ai aucune raison de vous fuir ha ha... "

Mon rire sonna tellement faux qu'Aïsha fronça les sourcils et que les filles s'arrêtèrent net dans leur débat passionné.

" J'ai juste beaucoup de trucs à régler en ce moment, c'est tout. " m'empressais-je d'ajouter.

Alice pencha sa tête sur le côté, secoua la tête en délivrant de ses épaules une cascades de mèches platines, puis enfonça presque discrètement son coude dans les côtes d'Anaïs. Cette dernière lâcha un juron de surprise, puis lorsque son regard croisa le mien et les prunelles brillantes de la blonde, elle baissa la tête en tapotant le bout du sol de sa chaussure, puis s'éclaircit la voix d'un toussotement mal assuré.

" Et sinon euh... comme on a rien fait depuis la soirée d'Halloween, on a pensé qu'on pourrait aller à la fête foraine ensemble ? Tu ne le sais sans doute pas mais à chaque mois de novembre elle s'installe pas loin du centre-ville et...

- Et comme c'est rare qu'il se passe un truc intéressant dans cet endroit un peu paumé tout le monde s'y rend. " conclu Aïsha avec un clin d'œil.

Human - Somnum (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant