Human - Somnum (tome 1)

Chapitre Dix-Sept.

Je me jetais au sol en poussant un cri, cependant qu'un poids lourd me fit trébucher et que je sentis une gerbe de feu me frôler le dos. Un grognement de rage et de peur monta dans ma gorge.

" Ana, tu n'as rien ?! "

Je me relevais en titubant, aidée par Brayan qui avait couru vers moi. " Il faut se tirer d'ici. " m'ordonna ma conscience. J'attrapais Brayan par le bras et nous nous mîmes à courir dans le grand couloir, quittant Alexis et l'homme à terre. Brayan regarda par dessus son épaule.

" Et on va ou maintenant ? souffla t-il.

- J'en sais rien ! On cours et on verra ! "

Nous dévalâmes l'escalier principal, puis tournâmes à notre gauche pour nous retrouver dans le couloir du premier étage. Il fallait fuir le roux pour l'instant, gagner du temps, mais ne surtout pas l'attirer à l'extérieur. Il avait déjà fait assez de dégâts comme ça, et quelqu'un ne tarderait pas à appeler la police. Mon cœur battait à cent à l'heure, et malgré l'adrénaline et la frayeur je commençais à sentir mes jambes me lancer douloureusement. Portes par portes nous cherchions une salle ouverte, et je cru sauter de soulagement lorsqu'une d'entre elle finit par s'ouvrir sous mes doigts. D'un signe je fis signe à Brayan et nous nous engouffrâmes à l'intérieur, pour finir par barricader la porte avec les chaises qui se trouvaient sous nos mains. Essoufflée je tentais tant bien que mal de reprendre mon souffle, et me retournais vers Bryan. Celui-ci s'était laissé glissé le long du mur et respirait difficilement. Je fis le tour de la pièce du regard et fus statufiée par la terreur.

Nous étions entourés d'étagères sur étagères, sur lesquelles trônaient des bouteilles de liquides colorés et de gaz marquées d'inscriptions rouges et noires on ne peut plus claires: une des salles de chimie du lycée.

" Euh... Ana... " fit le blond lorsqu'il parut comprendre.

Je haussais des épaules. S'enfermer dans une salle remplie de produits inflammables pour échapper à un pyromane, c'était l'idée du siècle. Pour une fois que transformer une salle de cours en barbecue géant ne me tentait pas tant que ça, voir pas du tout.

" Il faut trouver un moyen de le calmer...

- J'avais remarqué ! " fulminais-je d'un ton ironique.

Voyant son air coupable je me laisser glisser à ses côtés et m'assis à mon tour. Quelques secondes s'écoulèrent, longues comme des heures. Certes il fallait le calmer avant qu'il ne fasse plus de dégâts, mais où était ma place dans cet équation ? Et l'homme à terre, était-il ?...

Je jetais un œil vers le jeune homme à mes côtés. Il était silencieux, comme songeur. Je vis alors qu'il agrippait son bras en tremblant, et que sous ses mèches dorées son visage était crispé. Lorsque je voulu lui faire signe de me montrer sa blessure il recula.

" Il ne m'aurait jamais attaqué, je me suis interposé c'est tout ."

" Entre son ami et moi. " ne pu-je m'empêcher de penser en frissonnant. Sur son avant bras j'aperçus une brûlure, qui paraissait assez légère. Je continuais tout de même à me rapprocher de lui à genoux, inquiète, et il tenta de sourire mais son bras lui arracha une grimace. Au même moment le mur derrière nos dos trembla, puis un bruit sourd nous fit nous relever en sursaut.

" Il nous a trouvés on dirait. Qu'est-ce que je suis censée faire ?" soufflais-je.

Brayan tenta de se relever en titubant, puis retomba. Je me précipitais vers lui, et il voulu de nouveau se mettre sur ses jambes mais celles-ci se dérobèrent et il chuchota:

"Je n'avais pas pensé que... que ce serait moi le fardeau...

- T'es un idiot, pas un fardeau. Ça va ? "