Chapitre Dix-Huit.

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Lorsque le père de Brayan ouvrit la porte à son fils aux aurore, l'expression de colère peinte sur sa tête fut remplacée par une expression paternelle inquiète qui me déchira. Une expression que je n'avait jamais connue évidemment. Il se précipita vers son fils, qui tenta de le rassurer, puis nous dévisagea et nous fit tous entrer dans la maison en regardant scrupuleusement les alentours au dehors. Je restais stoïque sur le pas de la porte, avant qu'Alexis ne me fasse signe de monter et que je commence à entendre des éclats de voix entre Brayan et son père.

Alexis ouvrit la porte d'une pièce et je le suivis, totalement perdue dans cet espace que je ne connaissais pas. Avec un geste d'habitué il glissa sa main près de la porte et un interrupteur s'alluma. Devant moi se trouvait une petite pièce aux murs couverts de posters de supers-héros et de photos, un lit une place fait (qui l'eut cru), une étagère remplie de BD et de figurines et un bureau croulant sous le poids d'un ordinateur et de plusieurs consoles de jeu. D'un coup de bras Alexis envoya voler un oreiller à l'autre bout de la pièce puis se laissa tomber dans le lit, les bras écartés. Quand à moi je posais soigneusement mes fesses sur la chaise de bureau, espérant mentalement me faire aussi petite que possible, et même disparaître de la pièce.

Aussi bizarre que ça pouvait paraître, hormis dans ma propre maison, et dans des chambres d'hôpital, je n'avais jamais posé le pied dans la chambre de qui que ce soit. D'ailleurs je n'avais jamais été chez quelqu'un tout court. Ici je me sentais aussi à ma place qu'un flocon de neige en été, autant dire que je n'étais pas du tout rassurée.

Le roux me fixa quelques instant, puis haussa les épaules et préféra contempler le plafond.

" T'as jamais eu de petit copain ou quoi ? On dirait une pucelle qui découvre la chambre de son mec.

- Ravale tes paroles le pyro.

- C'est là que je commence à regretter de ne pas avoir fini le travail. "

Je me levais d'un bond, Alexis me faisant face, au moment ou la porte s'ouvrit. Brayan passa entre nous deux en nous repoussant du plat de la main. Étant donné que je me trouvais sous son toit j'eus l'intelligence de fermer ma bouche et de reposer mon cul sur cette satanée chaise, que je n'étais pas prête de quitter pour un bon moment. Brayan quand à lui s'assit en tailleur sur son lit en lâchant un soupir, puis me fixa des yeux en se mordant les lèvres.

Le silence se fit dans la pièce, et l'ambiance devint lourde, pesante. Brayan et Alexis se regardaient, se questionnant du regard, jusqu'à ce que le roux se saisit d'un paquet de biscuits qui traînait et me lança:

" T'en veux ? T'es blanche comme un cul, un peu de sucre te tuerait pas.

- Je vais te tuer si tu la ferme pas.

- Alex ! l'apostropha le blond à ses côtés.

- J'essayais d'être gentil.

- Ferme la ça t'évitera de gaspiller de l'air pour rien. " lui répondis-je.

Brayan se pencha vers moi cependant que l'idiot à ses côtés engloutissait un biscuit sans même le mâcher. Un estomac sur pattes apparemment.

" Ana, fit Brayan d'un air sérieux, je t'avoue que je ne sais pas du tout comment commencer, alors pose nous tes questions une par une et on tâchera d'y répondre le mieux possible."

Je m'enfonçais dans le dossier de la chaise. Bon, très bien, par ou commencer ? " C'est quoi cette ville coupée du monde, pourquoi il y a un couvre-feu à la con, pourquoi j'ai fais exploser un putain de tonneau sans le toucher, pourquoi Sarah m'assomme de messages cryptés, comment ais-je pu réduire une voiture en bouillie, pourquoi le mec qui me fait face arrive à faire du feu sans briquet, pourquoi j'ai su l'arrêter, comment tu savais que j'aurais pu l'arrêter, qui c'était le mec à moitié décédé dans le lycée, qu'est-ce que vous foutiez là-bas, et surtout pourquoi vous avez l'air de trouver ça aussi normal ??? "

Human - Somnum (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant