13.

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Encore deux semaines. Deux semaines et ce serait la pleine lune. Les gardes postés en surveillance le long des routes et de la maison des Chamois, n'avaient rien relevés. Isabelle était paisiblement dans le petit salon turquoise, seule, son grimoire posé sur la table comme seule compagnie. Elle avait fait quelques annotations pour peaufiner ses potions. Son regard se perdait souvent sur les jardins, dont elle avait une vue imprenable d'ici. Malgré la fraîcheur qui s'installait, elle avait laissé la grande porte-fenêtre ouverte. Elle avait déposé un châle léger sur ses épaules et fait allumé un feu dans la cheminée. Il crépirai et les flammes dansait sous ses yeux comme pour lui rappeler les effets dévastateurs qu'il pouvait avoir. Isabelle s'interdisait de le regarder, faisant pour le moment remonter de trop de mauvais souvenirs. Ses cauchemars étaient toujours autant présent depuis deux semaines que sa mère était morte. Pour détourner son attention, elle se concentrait sur ses potions qu'elle préparait essentiellement dans sa chambre la nuit, quand il était impossible pour elle de retrouver immédiatement le sommeil.

Elle dormait désormais seul, sans la présence d'Antoine. Ce qui n'était pas pour la gêner, étant donnée qu'ils étaient mariés depuis plusieurs mois, inutile de partager leur couche plus longtemps et faire chambre séparés comme la plus part des nobles, sauf une visite de temps à autres pour concevoir un héritier. "Héritier qui ne viendrait jamais" se dit Isabelle. Ce qui perturbait réellement la jeune femme, s'était la distance qu'il semblait s'imposer d'avec elle. Ils avaient pourtant toujours eu une parfaite entante. Mais il semblait qu'il la fuyait ses derniers temps. Il venait la visiter quand elle était en présence de domestique et jamais très longtemps. Ils n'avaient eu aucune discussion sérieuse seul à seul. Quand il voulait en savoir plus sur le plan à mettre en place pour arrêter définitivement Elena et Sylvain, il y avait toujours Mickael entre eux.

Isabelle soupira en s'accoudant à la table. Elle laissa lourdement sa tête retomber sur ses poings et son esprit s'égarer sur l'extérieur. Elle regardait les hais tailler pour former des animaux sauvages ou simplement délimiter les chemins de promenade, dans un amas de feuille verte. Elles partaient de toute part, s'entrecroisaient et s'enroulaient sur elles même pour former un labyrinthe où il était bon s'y perdre un livre à la main, sur les nombreux banc caché à l'abri de certain regard. Mais d'ici, elle était en hauteur et voyait presque tout. Ainsi elle aperçut Melina, cette servante qui se croyait au-dessus d'elle et qui semblait avancer en cherchant quelqu'un. Son visage s'éclaira en rencontrant Mickael. Dieu qu'il était beau. Cet homme sombre avait ce côté animal, fort et dangereux qu'elle aimait par dessus tout. Il s'arrêta discuter un instant avec elle, puis ensemble ils retourènent vers l'intérieur du bâtiment des hommes de la garde. Isabelle s'en étonna, elle pensait que Mickael préférait la nature ou toute pièce qui ne contenait pas un lit pour s'adonner aux plaisirs de la chair. Une vague de jalousie déferla en elle, mais elle secoua ses épaules, cela ne la regardait après tout point. Et elle avait bien d'autres chose en tête pour s'arrêter sur ses choses futiles. De plus, elle préférait nettement que cette Melina soit en dessous de lui à cet instant, plutôt qu'elle, il lui inspirait encore bien trop de peur. L'image d'un poignard se plantant dans sa chair la fit se redresser d'un seul coup. Elle porta une main à son ventre par réflexe, mais il n'y avait rien à cet instant, à part ses deux cicatrices blanche qui s'y dessinait désormais, mais caché à l'abri des regards sous son corset. D'un mouvement brusque, elle ferma son grimoire et remonta dans sa chambre discrètement. Ses souvenirs lui étaient toujours pénible.

Arrivée dans la pièce, elle cacha son grimoire dans son armoire et prononça un sortilège d'illusion, empêchant quiconque, mis à part elle même, de le voir. Elle se saisit ensuite des potions qu'elle avait préparée et s'apprêta à descendre quand elle vit Antoine par sa fenêtre. Il se dirigeait vers les écuries. C'était le moment où jamais d'avoir une discussion avec lui. Elle dévala les escaliers à toute allure et passa en trombe devant les regard interrogateur de Mickael et Melina, regards dont elle ne se soucia pas. Elle rattrapa Antoine par le bras avant qu'il ne monte à cheval.

ISABELLE Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant