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Le père d'Isabelle, plus communément connu sous le nom de Gabriel, se tenait bel et bien droit devant elle. Il l'observait avec un profond dégoût, qu'il ne prenait pas la peine de cacher. Cet homme d'un âge avancé, restait d'une grande beauté malgré ses cheveux poivre et sel.
Isabelle avait surement dû hérité de son trait de caractère. Il pouvait être un homme bon avec son prochain mais avait un coté "démoniaque" lorsqu'il était fâché contre quelqu'un. Physiquement, elle avait essentiellement les traits de sa mère. Et cela ne jouerait pas en sa faveur.

Pourtant, Isabelle se souvenait de lui comme d'un père aimant et protecteur envers sa progéniture, même envers Elena qui n'était pas de son sang. Mais la découverte du secret de sa mère ainsi que des deux petites filles qui vivaient sous son toit l'avait radicalement transformé en cet être dépourvu de sentiment et de compassion. Depuis lors, il vouait une haine profonde pour toutes les femmes qui exerçait la sorcellerie. Il se méfiait d'ailleurs de toutes les femmes sans exception et il n'hésitait pas à les faire passer de vie à trépas si un doute subsistait quand à leur nature profonde, même celle qui n'était que des "innocentes".

Aux yeux d'Isabelle, il n'était devenu rien de plus qu'un monstre, comme il désignai sa propre espèce. Il pensait que les sorcières ne faisait que le mal, et bien il ne valait guère mieux qu'elles! Elle avait même honte d'avoir été engendré par un homme tel que lui. Comment pouvait-on passé d'une vie angélique, ampli d'amour et de bonté, à assoiffé de sang, cruel et sans remord? Isabelle ne le comprendrait probablement jamais.

- Je crois que vous avez oublié un élément essentiel, dit Gabriel rigide.

Son regard était toujours posé sur elle et cela la mettait mal à l'aise. Elle avait l'impression qu'il lisait en elle tel un livre ouvert. Pourtant ce n'était pas le cas. Il ne faisait que l'observer avec une lueur malsaine. Il semblait se délecter de sa position supérieur face à elle. A l'inverse, Isabelle se dit qu'il devait surement être tout aussi aurifié qu'elle, d'avoir engendré un monstre comme elle. Et il ne devait surement pas la considérer comme sa fille, tout comme elle ne le considérait plus comme son père. Mais elle devait jouer sur leur lien familiaux, si elle pouvait envisager d'en réchapper. Même si en voyant comment il avait traité l'amour de sa vie, elle n'espérait pas vraiment d'indulgence de sa part.

- Et qu'est-ce dont? Demanda le vieux comte en fronçant les sourcils.

- Vous oubliez qu'avant tout s'est une femme amoureuse. Une femme qui a goutté à l'amour.

En entendant ces paroles, Isabelle sentit un frisson désagréable glisser tout le long de sa colonne. Qu'avait-il donc en tête?

- Et donc, reprit-il, elle pourrait servir à vos hommes... Ils pourraient se soulager, si je puis dire. C'est une forme de torture peu commune, mais qui peux porter ses fruits.

Isabelle manqua de se renverser en arrière. Ce qu'il disait était inconcevable et inimaginable!

- Je n'aime pas ses manières, avoua De Sainfoin. Toutefois, je dois reconnaître que je n'ai pas encore utilisé cette méthode. Elle s'avérera utile, je l'espère.

Isabelle n'en croyait pas ses oreilles. Ils parlaient de la faire violer comme s'ils faisaient leur marché. Elle en était passablement écœuré.

- Faites, monsieur, faites.

Isabelle les regarda avec tout le mépris dont elle était capable. Elle était prise de tremblement indomptable en voyant qu'ils s'étaient mis d'accord sur l'affaire. Elle ne pouvait pas laisser cela arriver, elle ne supporterai pas qu'on l'a touche ainsi. Elle en mourait!

- Dieu tout puissant, implora la jeune femme.

Gabriel s'avança mais prit attention à ne pas la toucher.

ISABELLE Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant