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C'est le cœur battant la chamade qu'Isabelle regagna sa chambre en toute discrétion. Elle prit son grimoire, caché dans son armoire et se glissa sous sa couverture pour se réchauffer. Elle feuilleta alors le gros livre, en particulier sur les plantes et leurs effets. Son esprit s'égara parfois sur ce qu'elle avait fait cette nuit. Une chose folle et parfaitement inconvenante pour une femme. Mais elle n'était pas comme les autres femmes. Elle était une sorcière qui avait mis à mort sa sœur et son amant d'une façon cruelle. Si elle en parlait à David, perdrait elle son amitié? Tout comme celle d'Antoine?

Ses mains étaient moites à force d'angoisser. Elle s'essuya dans les draps et se concentra à nouveau sur des potions qu'elle pourrait tenter. Une attira son attention, elle était censé calmer les sentiments de haine. Il suffirait de modifier un ingrédient, la rose jaune contre une rouge. Malheureusement, la potion ne ferait sûrement pas effet très longtemps. Il faudra la tester dans un première temps voir si cela fonctionnait et combien de temps. Elle en referait alors une plus concentré, cela lui donnerait le temps de s'éloigner assez de lui quand elle partirait. La distance devrait suffire par la suite.

Elle avait tout les ingrédients. Il suffirait de les préparer plus tard dans la journée, quand la cuisinière serait occupé à son marché en ville.

Fort de cette nouvelle résolution, Isabelle se leva et fit sa toilette et tressa sa longue chevelure noir, l'agrémentant d'un fil de perle blanche, faisant ainsi ressortir ses yeux vert émeraude. Elle cacha à nouveau son grimoire et se regarda dans le miroir avant de descendre prendre un petit déjeuné. Elle était satisfaite de son image et une fraction de seconde avant de se détourner elle passa un doigt sur ses lèvres. Ses propres lèvres qu'elle avait laissé glissé sur celle de Mickael comme une sorte de dernier baiser, un baiser d'adieu. Elle allait couper leur lien et cela lui nouait l'estomac. Mais elle ne pouvait plus imposé cela à l'homme sombre qui avait pris possession de son cœur et de son corps.  A chaque fois qu'elle ressentait de la peine, de la colère ou de la peur, s'est vers lui que son esprit se tournait automatiquement. Et lui, comme il le lui avait si bien signalé, n'avait pas vraiment le choix de répondre à son appel. Il l'avait en réalité, comme il l'avait démontré cette nuit en faisant la sourde oreille, mais cela devait être une véritable torture. Et elle s'était montrée bien assez égoïste.

Quand elle arriva dans le petit salon privé elle vit qu'elle était seule. Elle demanda alors à l'une des servantes de la servir dans la bibliothèque. Sa pièce préférer. Elle ouvrit grand la porte-fenêtre pour avoir une vue imprenable sur les jardins. Une servante arriva avec un thé chaud en la saluant.

- souhaitez vous un châle madame? Il fait frais se matin.

- oui merci.

La servante s'en allait lui chercher quand elle la retint à la dernière minute.

- monsieur le comte est-il déjà descendu?

- non madame, vous êtes la première.

- pourriez vous l'envoyé ici quand il viendra?

- bien entendu madame. Je reviens de suite avec votre châle.

Elle fit une petite courbette et s'en alla.

Isabelle se leva alors et s'approcha de la vue splendide dont elle n'arrivait pas a se passer. Elle s'appuya contre la fenêtre et passa ses bras autour de ses cottes pour se protéger du froid. Sa tête appuya contre le verre de la fenêtre et un sentiment de pleinitude se fit sentir en elle. Elle était bien ici, en cet instant. Elle avait passé une excellente nuit quand elle avait rejoint Mickael dans son lit, et maintenant elle était subjugué par le spectacle que lui offrait ses yeux. Et pourtant tout cela elle allait le perdre.

ISABELLE Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant