ISABELLE Tome 2

2.

Antoine souleva ses paupières lourdes. Prise d'une intense douleur à l'arrière de son crâne, il souffla longuement. Il resta à terre en attendant que ses pouvoirs de guérison face effet. Son corps était allongé d'une façon étrange, le poignet tourner à l'envers, comme s'il était tombé sans connaissance. Que s'était-il passé, que faisait-il sur le sol terreux? Il était sur un parterre de petit cailloux blanc qui lui semblait familier. Sa posture sur le sol était incommodante, mais moins que la bosse sur son crâne.

Sentant sa force le regagné, il se leva lentement et fit face à la maison devant lui. Que faisait-il chez la mère d'Isabelle? Sa mémoire lui faisait grandement défaut. Impossible de se souvenir de ce qui venait de se passer. Combien de temps s'était écoulé? Il faisait nuit, mais était-ce toujours le même jour ou bien le temps avait-il passé? Il n'avait que deux suppositions à l'esprit, quand il se demandait ce qu'il s'était passé. Soit il avait reçu un violent coup qui avait eu de mauvais effet sur sa mémoire, soit il avait été envoûté. La deuxième solution semblait plus plausible. Il en avait déjà fait les frais et savait qu'il ne garderait aucun souvenir, comme la fois avec Elena.

Elena.

Ce nom sonnait étrangement quand il y pensait. Son instinct lui dit qu'elle était derrière tout cela. Il balaya du regard les alentours et tomba sur une masse noir à deux pas de lui. Il n'avait rien remarqué jusqu'à présent. Il s'approcha du corps inerte à ses pieds. L'inquiétude le pris à la gorge, mais d'une main sûr, il retourna l'homme et découvrit Baptiste, les yeux ouverts mais désespérément vide dont le visage était figé sur une douleur sans nom. Il n'entendait pas le son des battements de cœur de l'un de ses meilleurs gardes. Il serra les dents de fureur. Qui avait fait cela? Il devait le retrouver et le faire payer mille fois!

Puis soudain, il serra le poing pris d'une étrange frénésie. Et si c'était lui qui avait tué Baptiste. Cela aurait pu arriver sous l'emprise d'un sortilège. Antoine ferma les yeux, refoulant la culpabilité qui lui enserrait les entrailles. Il ne savait pas et cela le rendait fou. Il devait absolument fouiller dans sa mémoire. Qu'elle était la dernière chose dont il se souvienne? Après un instant de réflexion, il se rappela être aller dans son bureau et Mickael l'avait rejoint. Celui-ci paraissait irrité. Pourquoi? Il plissa les paupières plus fort et se tapa la tête du point.

"Réfléchis" s'ordonnait-il.

Soudain il releva les yeux, son regard se perdit au loin dans la forêt silencieuse. Une odeur étrange en sortait, délicieuse odeur de sang avec un petit quelque chose en plus. En une fraction de seconde il était debout sur ses deux pieds et couraient à une vitesse surnaturel jusqu'au lieu où l'odeur se dégageait. Si son cœur avait pu battre encore il était certain qu'il serait sorti de sa poitrine. Il avait humé cette odeur une fois, sur celle de sa femme, Isabelle. Il arriva très rapidement et s'arrêta net. Un homme se tenait à genou et il semblait renifler le sol.

- Mickael?

L'homme de dos leva la tête et se releva très lentement et fit face à Antoine.

***

Voilà un long moment que David était au galop sauvage. Il maintenait la jeune femme contre lui, l'empêchant de tomber. Cela devenait difficile car étant inconsciente elle se laissait aller au soubresaut de l'animal déchaîné. Peu importe, il ne fallait pas ralentir l'allure. C'était une question de vie ou de mort. Il ne comptait plus les secondes et minutes qui s'écoulaient, cela le rendait de plus en plus inquiet. Il s'était laissé aller à quelques larmes en découvrant son amie, mais maintenant il faisait un effort pour garder la face. Il ne devait pas se montrer faible pour elle. Elle avait besoin de lui, et il était là, à se ruer sur la route pour rejoindre son amie Evangeline qui devait lui venir en aide.