ISABELLE Tome 2

14.

Toujours prise dans ses réflexions, Isabelle passa sa main sur sa joue. Tout son corps commençait à s'engourdir sous l'effet de la fraîcheur de l'eau, mais cette partie de son visage semblait la chauffer, comme si elle sentait encore les lèvres de Mickael se poser sur elle après le dîner qu'ils avaient partagés il y a deux semaines de cela. Elle n'avait fait qu'apercevoir l'homme après cet étrange échange. Il savait pour elle et Antoine, de ce fait cela changeait-il quelque chose à leur "relation"? Relation étrange et ambiguë. Relation devenu platonique depuis se simple baiser et ce compliment avoué. Elle s'était raidi sous l'effet de la peur et de la tentions qui avait gagner son corps. Elle se rappelait de tout ce qu'il avait fait pour elle quand elle était en état de choc et elle ne l'en aimait que d'avantage. Il lui apparaissait sous un jour nouveau. Il n'était pas insensible à ce qu'elle pouvait ressentir, malgré le ressentiment qu'il lui montrait depuis qu'ils se connaissaient. Mais pourquoi se montrer distant depuis qu'elle allait mieux? En vérité elle ne savait pas ce qu'elle voulait. Qu'il continue à lui ficher la paix, ou qu'il recommence à lui montrer de l'intérêt.

C'est dépité par ses sentiments contradictoires qu'elle sortit enfin de l'eau. Elle enfila sa blouse blanche qui lui collait à la peau et attrapa son corset. Personne ne pourrait l'aider à le lacer et se serait difficile seule. Autant ne pas le porter. Peut-être n'en mètrerait-elle plus jamais... Une impression étrange se soulevait dans son cœur. Quelque chose d'inhabituel. Elle se sentait libéré. Bien qu'elle apprécie Antoine, elle n'en était pas moins soumise en temps qu'épouse, comme toute femme. Mais le fait qu'elle ne lui était en réalité pas attaché, changeait la donne! Elle allait vivre libre désormais. Sans compte à rendre à personne. Elle allait subvenir par ses propre moyens. Comment ferait-elle? Elle pourrait se lancer comme la mère d'Evangeline, dans la couture. Elle était assez doué pour faire des reprises, mais elle n'avait jamais fait une robe entièrement. Il faudra lui demander de lui enseigner afin qu'elle devienne indépendante. Puis quand toute cette histoire serait réglé, elle s'en irait d'ici, dans une ville plus au sud. Bien sûr, elle serait à nouveau sans protection... Mis à part le lien qu'elle avait avec Mickael, elle n'aurait plus d'homme pour veiller sur elle. Mais de toute façon, il serait bien trop loin pour sentir le danger, peut-être que ce lien allait s'effriter avec le temps jusqu'à disparaître définitivement. Cette pensée lui nouait l'estomac. Cet homme son premier et unique amour, elle ne le reverrai plus non plus. Il n'avait pas été tendre avec elle mais elle reconnaissait ne pas l'avoir été non plus avec lui. Et David, son frère de cœur, et Antoine, Céline... Toutes ses personnes qu'elle portait dans son cœur, elle les ferait disparaître de sa vie pour leur bien. Peu importe qu'elle soit sans protection, elle était à prêt tout une sorcière et très puissante de surcroît. Elle pourrait très bien s'en sortir. Mais se sera dur au début, très dur même. Mais étrangement cela ne l'effrayait pas. Elle était simplement peiné de devoir abandonner ses amis.

Elle décida donc, de cacher son corset sous sa celle et de remettre sa robe quand elle aurait un peu plus séché. Un long frissons lui parcourut le dos jusqu'à la racine des cheveux. Elle se retourna mais ne vit personne. Pourtant elle se sentait observé. Préférant ne pas tenter le diable, elle remit immédiatement sa robe et monta sur son cheval. Le chemin du retour fut rapide au galop. Elle franchit le domaine avec toujours cette étrange impression qui ne l'avait pas quitté. Elle descendit de son étalon noir et regarda derrière elle. Quelque chose avait bougé dans les fourrés plus loin, mais personne, humain ou animal, n'était en vue. Elle hésita puis se dit qu'il valait mieux en avoir le cœur net. Elle posa ses mains sur son cheval, s'abreuvent par la même occasion de sa force animal et ferma les yeux en laissant sa tête reposer sur lui. Elle se concentra alors sur les vibrations des sabots contre le sol caillouteux, puis lentement son esprit se dirigea vers la forêt. Quelque chose grattait le sol tout près, c'était un écureuil, elle pouvait le voir. Elle laissait sa magie se propager comme des racines d'un arbre, à l'affût de toute sensation qui effleurait la terre verdoyante. Encore un bruit sourd plus loin, des bruit de pas très léger. Elle y dirigea sa magie mais ce n'était qu'une biche. Peut-être avait elle rêvée, personne ne la suivait. Elle allait abandonné quand un petit martèlement se fit entendre. Quelque chose courait. Elle poursuivait cette chose jusqu'à en trouver la source. Elle rouvrit ses yeux d'un seul coup et redressa la tête. Des pas, c'était des pas humain. Quelqu'un courait à l'opposé du manoir, mais qui était-ce? Elle n'avait vu que des chausses rouge usés, des petits pieds de femme sans aucun doute au vu style. Une femme très discrète et sûrement pas de haute lignée.