ISABELLE Tome 2

9.

Une servante s'avançait, un pli à la main vers le comte de Plessis. Celui-ci le pris et le lu rapidement. Il poussa un juron et descendit les escaliers à grande vitesse.

- MICKAEL! appelait-il

Celui-ci se matérialisa devant le bâtiment des gardes. Après avoir discuté avec Antoine plutôt dans la soirée, il avait décidé de se reposer. Mais impossible de trouver le sommeil. Il sentait, de façon très lointaine, qu'Isabelle était agité et inquiète lui semblait-il.

- Elle est partie pour Paris! dit Antoine à toute vitesse.

Inutile d'en dire d'avantage. Il compris tout de suite qui était ce "elle" et pourquoi elle s'y était rendu.

- Allons-y!

***

Isabelle avait lancé son cheval au grand galop. Elle devait arrivée au plus vite! Les pulsations de son cœur se faisait entendre dans sa tête. S'en était assourdissant. David s'était glissé discrètement aux écuries du manoir pour prendre son cheval noir. Il avait bien tenté de la dissuader mais elle l'avait mis au pied du mur.

- Ce sera avec ou sans toi! Mais j'irai là-bas quoi que tu puisses dire.

Paris était à deux bonnes heures à cheval d'ici, si on y allait au galop. Isabelle ne ralentit pas un instant l'allure, ne regardant même pas si David tenait le rythme. Elle avait tellement peur d'arriver trop tard! Elle avait perdu une journée déjà, à se sortir de son coma. Personne autant qu'elle, ne savait à quel point sa mère était en danger de mort. David avait bien essayé de lui parler mais elle n'avait fait que se ronger les sangs s'enfermant dans un mutisme profond en attendant qu'il accepte enfin d'aller lui chercher son cheval.

David remonta à son niveau en forçant l'allure en voyant qu'ils arrivaient.

- Les portes de la ville seront déjà fermé Isa, nous devons trouver une auberge pour la nuit.

Elle le regarda comme s'il était fou. Elle ralenti l'allure et il en fit de même.

- Nous ne pouvons pas attendre, je me servirais de mon pouvoir, je...

- Tu divagues complètement Isa! Non seulement tu n'es pas assez reposé et tu n'es pas en pleine possession de ta force. De plus on ne parle d'un petit village à maintenir endormi, il s'agit de Paris!

Isabelle en était anéanti. Quelque chose au fond d'elle lui disait que se serait trop tard. Mais elle n'avait pas le choix. Son ami avait raison. Elle métrait sa vie en péril si elle faisait autant de magie. Elle acquiesça, laissant le bon soin à son ami de leur chercher un endroit pour la nuit. Elle remit sa mente en place et abaissa sa capuche sur son visage. Elle l'avait emprunté à Evangeline à nouveau. Cette jeune fille était vraiment adorable. Elle espérait que son ami allait bientôt venir demander l'autorisation de l'épouser. Elle trouvait d'ailleurs cela stupide. Pourquoi demander la permission quand la jeune fille et les parents sont d'accord! Elle arrêta là ses pensées quand David lui fit un signe de tête pour lui demander de le rejoindre. Ils s'installèrent à une table dans une petite auberge, plutôt chaleureuse mais à la propreté plus que douteuse, et commandèrent un verre de vin chacun en attendant que leur chambre soit prête. Ils s'étaient fait passer pour un couple modeste, qui rendait visite à de la famille. Le patron était plutôt curieux et méfiant mais il s'était contenté de cette réponse.

Ils partagèrent la chambre, David sur le sol, et Isabelle sur le lit.

- Isa, tu ne m'as pratiquement pas parler depuis que nous sommes partis...

Le jeune homme était couché sur le dos les bras croisé derrière la tête. Il ne voyait pas Isa, mais savait qu'elle ne dormait pas. Il fixait le plafond dont quelques toiles d'araignées pendaient ici et là et la fenêtre aux vitres crasseuses. Isa était allongé sur le coté un bras, elle aussi, replié sous la tête et le poing de son autre mains sous son menton, les yeux perdus dans le vague.