ISABELLE Tome 2

23.

Isabelle avait levé les yeux vers le ciel pour tenter de refouler ses larmes. A quoi bon en verser pour lui? Il ne méritait pas qu'elle se mette dans un état pareil. Elle balaya le domaine du regard et s'en alla monter son cheval. Elle devait rentrer au manoir afin de se préparer pour la fête donné en l'honneur des jeunes mariés. Et elle comptait bien s'amuser pour sa dernière soirée accompagnée de ses amis.

En arrivant, elle monta directement dans sa chambre et appela pour qu'on l'aide à se vêtir et à se coiffer. Elle passa une robe noir et verte, aux couleurs de ses yeux, avec quelques dorures sur ses manches. Son décolleté et le ruban doré autour de sa taille mettait ses formes parfaitement en valeur. Annie arriva pour l'aider à la fermer puis elle lui fit une coiffure relevé en y agrémentant quelque perles ici et là. Elle mit sa parure de bijoux en or composé de pierre d'émeraude, cadeau d'Antoine pour leur mariage. En y repensant, elle eu l'impression que c'était il y a des siècles de cela. Alors que sa faisait tout juste six mois. Le temps est passé si vite! Et aujourd'hui David, son David allait épouser la femme de sa vie et fonder sa propre famille. Elle leur souhaitait tout le bonheur du monde. Elle se demandait même vaguement combien d'enfant ils auraient tout les deux. Elle était si heureuse pour lui!
Elle descendit lentement les marches jouant son rôle de comtesse à la perfection , le dos droit, l'allure solennel, comme si c'était la dernière fois et alla le voir. Il était déjà habillé pour l'occasion.

- Dieu du ciel David! Tu es très beau!

Il se retourna surpris et un discret sourire se matérialisa sur son visage.

- Merci, tu es aussi magnifique.

Isabelle souri à son ami. Il n'arrêtait pas de se triturer les mains.

- Tu me parais un peu nerveux....

- Un peu oui, mais je n'ai aucun doute! J'ai tellement hâte de la voire! dit-il béat

- Elle va être magnifique!

- Oui, j'en suis sur!

Ils sortirent ensemble pour rejoindre la petite voiture prêté par le comte pour l'occasion. Antoine avait été généreux. Il avait fait dresser plusieurs table dans la grande salle de balle pour fêter dignement le mariage des deux amoureux et prit en charge le repas. Tout les intendants étaient invités ainsi que les gardes qui ne serait pas en poste à ce moment. Isabelle trouvait que c'était un homme vraiment très généreux et qui avait un grand cœur, bien que celui-ci ne batte plus. Sa famille toujours présente, assisterait aussi à l'évènement. Ce serait une occasion, pour tout le domaine, de faire un peu la fête.

Une heure plus tard, le cortège se dirigea près d'une petite chapelle, non loin du manoir. La cérémonie fut rapide et émouvante. Evangeline était bien entendu magnifique dans sa robe blanche rebrodé d'or, qu'Isabelle lui avait offerte pour l'occasion et que sa mère avait tout naturellement cousu pour elle. C'est cette dernière en personne qui l'avait mené à l'hôtel, mais Evangeline avait choisi Isabelle pour témoin. David lui, avait demandé à l'un des gardes avec qui il s'entendait depuis longue date.

Isabelle eu le cœur serré durant la cérémonie. Il y a quelques mois de cela, c'était elle que l'on avait uni à un homme. Et pourtant cela n'avait pas compter. Aux yeux de dieu, elle n'était pas marié, et surement devait-il la trouver naïve et surtout au mœurs bien légère voir même pire!

Ils échangèrent un regard entendu avec Antoine. Dire qu'elle vivait avec lui alors qu'en réalité, il n'était rien l'un pour l'autre. Il lui adressa un sourire désolé et elle secoua la tête en baissant les yeux. Inutile qu'il ressente cela. Ce n'est pas de sa faute après tout, et puis au moins la situation est plus vivable. En l'observant bien elle trouvait au contraire cela étrange de penser qu'il était son mari. Avec tout ce qu'ils avaient vécu, elle le considérait plutôt comme le frère qu'elle n'a jamais eu. Et c'était mieux ainsi. Stéphanie qui était assise à coté de lui, n'arrêtait pas de lui jeter des œillades discrète auquel il ne prêtait pas attention. Il ne pouvait s'empêcher de dévisager Isabelle. Elle savait qu'il éprouvait du regret que cela se termine ainsi, mais il n'y avait rien à dire de plus, ni rien d'autre à faire.