ISABELLE Tome 2

28.

Dans une tentative désespéré, Mickael s'était rendu chez la mère d'Evangéline. Mais celle-ci ne fit que confirmer qu'Isabelle n'y était pas et qu'elle ne l'attendait pas avant demain matin. Cela ne le rendit que plus fou d'inquiétude. Où était-elle et qui s'en était pris à elle? Si on touchait à l'un de ses cheveux, il jurait de faire payer au centuple à celui qui aurait osé lui faire du mal!

De retour au manoir, il gagna immédiatement les appartements d'Antoine. Il entra sans frapper, mais son angoisse était tellement palpable, que son frère l'avait senti arrivé sans grande surprise.

- Que se passe-t-il? Lui demanda Antoine sans préambule.

- Elle a disparu, enlevé!

- Tu es sur?

- Oui, il y avait du sang, son sang et des éclats de verre brisé... Mon dieu! Dit-il en s'effondrant sur une chaise.

Antoine ne l'avait jamais vu aussi désemparé.

- Je ne sais même pas si elle vit encore!

- Pourquoi n'utilise-tu pas le lien?

- Parce qu'elle l'a momentanément interrompu! Je ne peux donc pas affirmer si elle va bien ou si elle subit les pires atrocités!

Antoine déglutit difficilement. Il s'était suffisamment attaché à la jeune femme pour la considérer comme une sœur. Et la savoir en danger le mettait dans une colère noire.

- Nous allons ratisser les bois pour retrouver sa trace, sur l'heure!

***

Isabelle avait finit par s'endormir. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là et elle n'en pouvait déjà plus. Durant deux jours ou peut-être trois, le "bourreau" comme elle l'appelait, venait dans sa cellule pour la passer à tabac, jusqu'à ce qu'elle n'est plus la force de crier et de se débattre. Ses cotes lui faisait un mal de chien, elle devait surement en avoir de casser. Sa mâchoire était tuméfié tout comme ses pommettes. Après cela le rituel était toujours le même, Mélina ou une autre servante venait pour essuyer le sang qui avait trop coulé et elle repartait sans rien dire. Quand ce n'était pas Mélina qui venait, Isabelle supposait qu'elle devait servir au manoir des De Plessis. Elle ne l'en détestait que d'avantage!

Personne ne lui apportait à manger, ni à boire. De toute façon, enchaîne comme elle l'était, elle n'aurait pas put se restaurer. Elle souffrait, comme elle n'avait jamais souffert. Mais elle n'avait pas craqué. Même si elle aurait tout donné pour qu'on la sorte de là, elle avait fermé son esprit à toute tentative d'appel à l'aide. Il était hors de question que ses amis tombent dans un piège.

Elle tenait bon, elle le devait. A chaque coup qui pleuvait sur son corps meurtri, elle se disait que c'était pour eux, pour qu'ils ne leur arrivent rien. Elle tenait mentalement en se remémorant sa dernière journée auprès de Mickael. Leur dernier instant avait été si doux et sensuelle. Dieu qu'elle aimait cet homme. Même s'il ne l'aimait pas en retour, jamais elle ne le vendrait! Elle esperait qu'au moment ou le lien entre eux deux se réveillerait, elle serait à même de fermé son esprit sur son état physique et psychologique. Elle ne pourrait pas l'empêcher de sentir le danger mais il n'avait vraiment pas besoin de savoir dans quel état elle était. Avec un peu de chance elle arriverait à communiquer avec lui quand il serait tout prêt. Car il viendrait la chercher à ce moment là. Seulement entre ses quatre murs peu éclairé, impossible pour elle de distingué le jour de la nuit. Et donc les jours s'enchaînent sans quelle puisse les comptés. Elle avait l'impression d'être enfermé depuis des mois. Mais cela ne faisait peut-être que quelques semaines voir quelques jours.

Le temps était long ici et chaque bruit la faisait sursauté. Quand la porte s'ouvrait, elle était tétanisé et les larmes coulaient avant même que le bourreau n'est commencé à levé la main sur elle. Par anticipation de la douleur dont il allait l'abreuver, elle se recroquevillait et attendait que se soit finit. C'était une véritable torture et elle n'en pouvait plus. La douleur était devenu sa seule compagne. Elle ne faisait que lui rappeler sans cesse son tourment.