Lundi 28 Mai / Épilogue - Delilah

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PDV Delilah

_ Non papa, je t'assure que ça va, répétai-je pour la énième fois.

_ Delilah, tu n'imagines pas comme j'ai cru devenir fou quand on a découvert ta camionnette. Donne-moi un peu de répit et viens quelques temps à Pittsburgh. Je rentre demain, viens avec moi.

Je me retenais de pleurer parce que comme une enfant qui avait désespérément besoin d'être consolée, je mourrais d'envie de me réfugier chez mes parents et de me laisser prendre en charge.

_ Papa, il est tard, je suis morte de fatigue.

_ Va te coucher et appelle-moi demain matin, ok ?

_ Promis.

Je raccrochai, ignorant les dix appels masqués accumulés depuis samedi soir, je ne voulais parler qu'Andrew. Je me séchai les cheveux mécaniquement. J'avais filé sous la douche aussitôt que Chloe et Miles m'avait laissée, puis j'avais erré dans mon appartement jusqu'à ce que mon père m'appelle.

Reprendre possession de mon appartement était bien trop cruel, je retournais en arrière, à une vie où je ne connaissais et n'aimais pas encore Andrew.

Après avoir vécu deux jours terribles, revoir mon amant ce soir avait été une vraie récompense. Je ne le blâmais pas pour sa réaction, j'avais couru le risque en toute connaissance de cause en ne lui révélant pas la raison de ma présence au stage.

Il avait refusé de m'écouter parce que j'avais fait ce qu'il avait redouté, je l'avais manipulé, je lui avais menti. Les apparences étaient contre moi, lui s'était barricadé depuis qu'il avait cessé d'être un gigolo et s'était juré de ne plus être un jouet. Il m'avait donné son amour et trop facilement il me l'avait repris.

Si seulement j'avais eu le courage de le retenir ou de le suivre, je l'aurais forcé à m'écouter. Son rejet était légitime, pas ma lâcheté. Moi qui m'étais promise de tout faire pour lui, je baissais les bras à la première difficulté. J'aurais du rester à New York. Si au moins j'avais ma voiture, j'aurais pu y retourner et...

Je courus fouiller mon sac à main, je n'avais que quarante dollars sur moi mais ça suffirait pour un voyage en train. J'appelai ensuite la gare routière, le premier train pour New York partirait à cinq heures du matin, cela me laissait deux heures pour me préparer. J'étouffais ici, je préférais attendre sur un banc inconfortable que chez moi. Je vidai ma valise sur mon lit, transférai ma trousse de toilette et des sous-vêtements dans un vieux sac à dos.

Je clopinai jusqu'à ma porte d'entrée en mettant mes converses et mon sac sur mon dos quand soudain quelqu'un tapa à ma porte. Si c'était encore une des conquêtes de mon voisin à la recherche de serviettes hygiéniques, j'allais faire un carnage ! J'ouvris ma porte, toutes griffes dehors.

_ Quoi ?!

Un bouquet me cachait le visage de mon visiteur mais je l'avais reconnu !

_ Andrew !

Il se montra en hésitant, ses yeux étaient rougis, son menton assombri par sa barbe. Il était magnifique.

_ Mais... qu'est-ce... tu... , balbutiai-je.

_ Je t'ai promis que je serais là lundi matin, et.... techniquement on est lundi, répliqua-t-il. Tu dormais ? Oh... Tu partais.

Andrew avait remarqué mon sac et les clés dans ma main, il recula dans le couloir et jeta un regard désespéré à ses chaussures.

Le Stage - Leçons de séduction et de sexeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant