Le Stage - Leçons de séduction et de sexe

Mercredi 30 mai / Épilogue - Sophia

PDV Sophia

En rentrant chez moi samedi, j'avais été ravie de découvrir mon intérieur à la fois si différent et exactement comme je l'imaginais. Après deux ans à vivre dans les travaux, je voyais enfin la fin de ce chantier. Maintenant que tout le rez-de-chaussée et les deux salles de bains de l'étage étaient terminés, je pouvais me consacrer à ma chambre à coucher. Il y avait trois autres chambres réparties sur le premier et le deuxième étage, je n'avais fait que stocker dans les deux chambres du dernier étage. La chambre en face de la mienne était ma chambre noire de photographie et avait été terminée en premier.

Le soir de mon retour, en prenant ma douche, j'avais hurlé sous le jet obstinément glacé. Je n'avais même pas vérifié si tout fonctionnait, persuadée que Travis Hunt et son équipe avaient effectué tous les travaux à la perfection. Mais non, la chaudière avait refusé de se mettre en marche! J'avais assez de connaissances pour que mon inspection soit fructueuse. La chaudière n'était tout simplement pas raccordée, mais comment savoir si c'était intentionnel ? Même un débutant n'aurait pas pu passer à côté de ça, le calendrier stipulait que la chaudière avait été installée dans les premiers jours.

J'avais pris un bain finalement, presque bouillant, et j'avais préparé ce que j'allais dire à Travis. À vingt-et-une heures, j'avais osé téléphoner sur son portable et après lui avoir brièvement fait part de son oubli, Travis qui s'était confondu en excuses et avait insisté pour passer le lendemain en fin de matinée et inspecter avec moi l'ensemble des travaux.

Lors de sa visite, il était resté courtois, Même sa tenue était impeccable, un jean propre et une chemise bleu marine de flanelle ouverte sur un t-shirt blanc.

Le dimanche, il était arrivé vers onze heures... en costume ! Je l'avais déjà admiré mais sans me permettre d'apprécier. Il avait rapidement ôté sa veste, remonté ses manches et vérifié la chaudière. Il n'était pas macho en insistant vouloir vérifier par lui-même, simplement professionnel et consciencieux. Il m'avait suivie ensuite dans la cuisine pour se laver mes mains et nous avions encore discuté. J'avais deviné les efforts qu'il avait fait pour parler plus correctement, et ça m'avait vraiment plu.

Sur le seuil de ma porte, j'avais tenu à m'excuser, clairement je l'avais dérangé dans une journée spéciale.

_ Ça n'est si spécial, avait-il répliqué doucement. J'étais à l'église ce matin.

Je m'étais montrée surprise, sans méchanceté aucune, mais il s'était rembruni.

_ Désolée, je ne me doutais pas que tu allais à l'église, expliquai-je. Je... je ne te connais pas mais j'aimerais beaucoup.

_ Moi aussi, Sophia.

_ Je voudrais aussi te remercier pour le travail que tu as fait. Grâce à toi, ma maison est enfin vivable. Serais-tu libre un soir de cette semaine ? Je t'invite à dîner.

Il avait secoué la tête.

_ Hors de question que je te laisse payer. Tu as payé pour les travaux, c'est suffisant.

_ C'est bien normal après ce que tu as fait.

_ Sophia, je n'accepte pas qu'une femme paie l'addition.

Je m'étais tue un instant, tentant de comprendre sa réaction et déterminer si c'était en fait moyen pour lui de refuser ce rendez-vous.

_ Ou alors... avait-il finalement ajouté, on pourrait...

_ Je t'invite à dîner chez moi, proposai-je les joues en feu. Pas d'addition à payer.

_ Merci, Sophia, j'accepte avec plaisir. Mercredi, ça te va ?