Le Stage - Leçons de séduction et de sexe

Dimanche 13 mai

Journée libre

J'avais dormi quelques heures seulement, avant l'aube ma tête me faisait si mal que je m'éveillai. J'avalai des cachets et bus un demi-litre d'eau. Je revêtis un jean et un pull fin noir, l'étiquette me disait qu'il s'agissait de cachemire, le retour à ma vie modeste allait être difficile.

Je descendis dans le jardin, m'installai sur un banc et mes pensées vagabondèrent. Je n'avais rien oublié cette fois-ci, tout était clair comme de l'eau de roche. Je l'avais embrassé, légèrement, pudiquement mais embrassé tout de même. Et c'était mieux que nos baisers lors de l'atelier. Hier soir, j'étais seule contre lui, dans ses bras, sans peur, convaincue que je devais tenter quelque chose.

L'aube pointait à l'horizon, mon esprit se focalisa sur la nature qui s'éveillait. Les oiseaux chantaient, le vent soufflait faiblement, les feuilles bruissaient, la lumière pâle éclairait avec féérie ce jardin. Andrew restait dans mes pensées, pour avoir un peu de répit, je devais ignorer qu'il dormait dans le Manoir, dans une chambre où je m'étais cachée, deux fois, dans un lit que j'avais touché et humé.

Le soleil orangé fut trop vite caché par quelques nuages gris, la frénésie du matin se calma et les oiseaux se firent plus discrets.

_ Mademoiselle ! entendis-je soudain à ma droite.

À une dizaine de mètres de moi, je vis un homme grand, les cheveux blonds mi-longs, habillé d'une tenue de motard, qui me faisait de grands signes à travers la barrière. Je n'avais pas fait attention à ce détail avant, une voie de garage serpentait depuis le Manoir vers l'est du jardin.

_ Mademoiselle !

Je me levai et courus lentement vers lui.

_ Une vraie chance que vous soyez matinale, m'adressa-t-il en souriant.

_ Qui êtes-vous ?

_ Euh, je devrais peut-être ne rien dire.

Il me jaugea un instant puis soupira.

_ Tant pis pour lui, il n'avait qu'à décrocher son téléphone... Pouvez-vous remettre ceci à Andrew ?

_ Andrew ?

_ Oui... votre professeur.

Il me fit un clin d'œil et me fourra dans les mains l'enveloppe qu'il avait sortie de son blouson.

_ Ça reste entre nous, ok ? me demanda-t-il faussement menaçant.

J'acquiesçai et lui souris, complice.

_ Ava est là ce weekend ? ajouta-t-il.

_ Je ne sais pas, répliquai-je sincèrement.

_ Tant pis. Au revoir.

Il me tourna le dos et trotta vers une moto rutilante que je n'avais pas remarquée avant.

_ Attendez ! m'écriai-je. Comment vous appelez-vous ?

_ Il saura de qui c'est, ne vous inquiétez pas.

_ Hé ! Delilah !

Je tournai la tête et vis Ava courir jusqu'à moi, inquiète. Elle passa un bras autour de mes épaules et vrilla son regard sur le motard.

_ Qui êtes-vous ?! aboya-t-elle.

L'homme la dévisagea avec adoration et semblait incapable de se retenir.

_ Greg... euh je demandais juste mon chemin, j'ai passé une bonne partie de la nuit perdu dans le coin.

_ Oui et je ne saurais vraiment pas l'aider, intervins-je.