Chapitre 01 - Action Contre la Faim.

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- Je compte sur vous pour récolter le maximum d'argent pour cette course contre la faim qui me tient particulièrement à cœur. N'oubliez pas de noter le nom, l'adresse et le montant du donneur sur votre petit carnet que Maël vous servira.

Nous étions 08 mois après la rentrée, le 07 avril. Madame Rogers avait inscrit ma classe pour faire la course contre la faim. C'était un événement qui se passait chaque année dans mon lycée et évidemment Mme Rogers, ma professeur d'histoire géo ainsi que ma prof principale était la présidente de cet événement depuis maintenant 10 ans. 

- Pour éviter un manque d'organisation dans cette classe, j'ai préparé des groupes de 4 personnes mixtes. Je sépare les filles avec les filles, les garçons avec les garçons et je vous mélange complètement. Lança la prof, convaincue de son idée.

- Non ! Madame s'il vous plaît ne faites pas ça ! Criaient les élèves.

Sans le vouloir, Mme Rogers avait créer un brouhaha phénoménale. Nous pouvions entendre toutes sortes de plaintes, d'insultes, de cris et différentes types d'énervement venant des élèves de ma classe.

Oui, en effet, nous pouvions également dire que j'avais une classe assez perturbante et dérangeante. Je n'étais pas calme non plus mais par chance je ne me faisais jamais remarquée  ce qui était un véritable atout.

- Vous pouvez crier et gueuler tant que vous voulez, mais ce qui est fait est fait ! Il est hors de question que je change de position est-ce bien clair ? Vous participerez à cette course que vous le vouliez ou non, dans le cas contraire, c'est une grosse sanction qui vous tombera dessus. Dit-elle en nous toisant un par un du regard. Elle poursuivit son monologue. Les groupes sont déjà faits et prêt, vous pouvez aller les voir sur le tableau à droite.

Les élèves se précipitaient vers ce tableau en bousculant et poussant tout sur leur passage. J'étais dans une classe de L donc il y avait majoritairement plus de filles que de garçons. Lorsque j'ai vu mon groupe, j'étais extrêmement rassurée car il n'y avait que des personnes que je côtoyais au sein de ma classe.

Dans mon groupe, il y avait Taïna Onula, elle est d'une beauté resplendissante. D'origine néo-zélandaise, elle avait emménagé en France il y a 5 ans pour vivre avec sa mère qui a soudainement décidé de quitter son nid idyllique. Elle est adorable, mais c'est une très grand timide ce qui est parfois très embêtant. 

Ensuite, il y avait la fameuse Océane Poitiers qui était tout le contraire de Taïna. La petite blonde bretonne mais très grande bavarde. C'était incroyable le temps qu'on pouvait perdre à l'écouter parler puisqu'elle ne pouvait jamais s'arrêter. Ça en devenait insupportable d'être coltiner près d'elle à longueur de temps. 

Et pour terminer en beauté, il y avait Wesley le charmeur et beau parleur de ma classe. C'était le coup de foudre caché de Taïna. Un très beau réunionnais qui possède un très bon franc parler. 

Et je me présente moi, Wendy, une petite franco-congolaise parce qu'il faut le dire qu'en taille je suis vraiment très petite.

1m60...

Après avoir vu les personnes qui faisaient partis de mon groupe Océane, Taïna, Wesley et moi sommes partis au CDI pour s'organiser et discuter de notre collecte.

On s'était installés sur une table ronde et Océane lançait directement le sujet :

- Alors moi, je propose que Wendy et moi faisons le 9ème et 10ème arrondissement, et vous deux Taïna et monsieur magnifique belle gueule, dit-elle en regardant Wesley d'un air assez provocateur, vous feriez le 7ème et 8ème arrondissement. Est-ce que cela vous convient à tous ou une personne préfère modifier quelques choses ?

En voyant le regard totalement gêner de Taïna, j'étais juste morte de rire. Gênée certes, mais je savais qu'au fond elle était énormément contente d'apprendre qu'elle serait en tête-à-tête avec « Son Wesley » comme elle le dit souvent. Moi de mon côté, je n'avais pas vraiment envie que mon partenaire soit Océane. C'était une pipelette qui ne pouvais jamais s'arrêter de causer, parler, discuter, commenter et nous faire chier sans ar-rêt. Je m'imaginais déjà passer toute l'après-midi avec elle et rien que d'y penser ça m'ennuyait beaucoup. Mais c'était pour la bonne cause donc il fallait bien faire certains sacrifices.

Ce qui était franchement UN énorme sacrifice.

- Ça va, enfin personnellement moi ça me semble bon. On commence quand ? Demandait Wesley.

- Le plus tôt possible. Je pense que demain après-midi serait, une journée, idéale pour débuter nos récoltes, nous serons samedi et il fera sûrement beau sur Paris. Et puis lorsque nous finirons notre collecte, on se rejoindra au Starbucks de Rivoli autour d'un bon smoothie vanille, fraise ou chocolat importe. Dis-je.

- Oui pourquoi pas, c'est une très bonne idée en tout cas moi ça me convient parfaitement.

C'est avec un grand oui collectif que notre petite réunion venait de se terminer. Nous rangeons nos affaires toujours soumis à la voix désagréable d'Océane puis enfin rentrons chez-nous. J'habitais à seulement 10mn de mon lycée donc c'est à pied que je rentrais chez-moi. Mais avant, je devais passer devant l'école de danse de Zélia puisque j'avais malheureusement mes clefs ce matin.

Ma petite sœur Zélia avait 16 ans et elle était en seconde. Sa misérable vie se résumait à ses copines et son téléphone, le reste lui était complètement égal. Il faut savoir que j'avais une petite sœur qui était la reine des grandes capricieuses de ce monde, la chouchou de mon père, mais le calvaire de ma mère. Son fort caractère était si épuisant et tellement fatiguant qu'à la maison notre seul et unique remède était de l'ignorer pour qu'elle se calme et se taise définitivement.

On vivait avec notre mère Yolande Alima. Mes parents ont divorcé il y a 3 ans, mais sont toujours restés dans un terme plutôt amicale. J'ai toujours eu cet espoir pour qu'ils se remettent ensemble, mais je n'avais pas encore compris que plus rien ne serait comme avant dans ma famille.

Mais bon, il a fallu que certains événements bouleversent le cours de notre vie de famille. Actuellement, je me suis habituée à cette situation et au final tout se passe pour le mieux.

Lorsque ma sœur et moi sommes arrivées à la maison et avons enfin arrêté de se chamailler pendant tout le long du trajet, en ouvrant la porte brusquement je suis tombé nez-à-nez avec un homme bien plus jeune que ma mère qui la dévorait du regard.

Je faisais un signe de tête à Zélia de ne faire aucun bruit pour que nous puissions entendre leur conversation :

- Marc, s'il te plaît, rentre chez-toi... 

- Encore un... Répondait-il. 

- Non, mes filles ne vont pas tarder à rentrer et je ne peux pas, je ne peux...


Elle ne finissait même pas le bout de sa phrase qu'il attrapait ses lèvres. Langoureusement et à vu d'œil, passionnément. Je voyais ma mère qui avait baissée la garde et qui en redemandait encore et encore. C'était trop et pourtant elle nous avait promis que ça serait la dernière fois, mais à quoi bon... Ces désirs finissent toujours pas le remporter. Mais là s'en est trop ! 

Nous rentrons discrètement, sans faire le moindre bruit et je la regardais avec un air de dégoût. Elle n'a même pas su résister. Il avait plaqué ma mère contre le mur et sa robe était légèrement relevée au point même que nous pouvions voir son sous-vêtement. Vous ne pouvez même pas imaginer comment ma joie s'était transformée en une grosse haine en espace de cinq secondes.

- On ne vous dérange pas peut-être ? Hurlait Zélia. 

Je restais figer à l'entrée avec ma sœur à ma gauche qui ne revenait toujours pas de la scène qui se déroulait sous nos yeux.

- Oh m*rde... Rhabille-toi Marc ! chuchota ma mère en repoussant le certain " Marc. " Les filles vous êtes... déjà rentrée ?! Enfin, il est tellement tôt que je n'ai même pas vu l'heure passer. Dit-elle en arrangeant sa robe tout en étant gênée et choquée de nous voir. Elle en arrivait même à perdre tous ses moyens.

Elle avait posé cette question si idiote que cela a accentué mon énervement et amplifier ma colère noire. Je tentais vainement de rester calmer, mais mon tempérament avait des limites à ne pas dépasser.

Reste Calme Wendy...

L'Homme de WendyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant