Chapitre 5 - Faiblesse

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Le néant.

Il ne voyait que ça.

Tout autour de lui était noir et dénué de vie. Il se sentait flotter dans ce sombre paysage qui reflétait son état actuel. Il ne savait pas ce qu'il faisait ici et le lieu était aussi perdu que ses pensées. Il essaya de se rappeler ce qui s'était passé pour qu'il en arrive là quand il se souvint de Kaën. Il était avec lui avant de se retrouver ici. Il lui avait fait quelque chose ? Non, il ne pouvait pas y croire. Il avait parlé avec lui et il avait du mal à imaginer qu'il soit du genre à brutaliser les autres. Kaën avait plutôt l'air de quelqu'un de joyeux et d'amusant, et pas malveillant et méchant. Il crut sentir une pression sur son bras et quelqu'un l'appeler. Il fit un effort surhumain et entreprit d'ouvrir les yeux, mais ses paupières étaient beaucoup trop lourdes. Peut-être était-ce son heure ? Cette simple pensée lui redonna de la force et il réussit à cligner faiblement des yeux. La lumière de la pièce lui brûla la rétine et un son entre le grognement et la plainte s'échappa de ses lèvres entre-ouvertes.


- Hugo !


Diverses voix. Filles et garçons. Il aurait pu les reconnaître s'il ne se sentait pas aussi mal. Ses paupières s'étaient finalement closes mais il était tout de même conscient. Il y eut une nouvelle pression sur son bras et des sanglots parvinrent à son oreille.


- Thomas doucement ! Tu vas lui faire mal, fit une voix au timbre féminin.

- Mais je ne veux pas qu'Hugo meure ! s'exclama le petit garçon en se mettant à pleurer plus franchement.

- Arrête Tommy, dit une troisième voix, tu sais bien qu'il a encore du temps...

- Il va... mourir ?


Un silence suivit les paroles de cette personne qu'Hugo ne reconnaissait pas. Cela l'incita à ouvrir les yeux et il sursauta presque en voyant une dizaine de personnes le regarder.


- Comment tu te sens mon chéri ?


Hugo tourna la tête et vit sa mère le regarder avec inquiétude.


- J'ai connu mieux disons... avoua-t-il. Puis il me reste du temps de toute façon.


Il porta son regard sur Lukas. Celui-ci plaqua ses mains sur les oreilles de Thomas.


- Je ne voulais pas dire ça comme ça... soupira-t-il. C'était juste pour le rassurer.


Il désigna leur petit frère.


- De toute façon tu as raison, soupira-t-il, ça arrivera bien à un moment ou un autre.

- Espérons que ça soit le plus tard possible.


Hugo tourna la tête vers Charlie. Elle et Capucine avaient l'air aussi inquiètes que le reste de la famille. Ce qui était pour le moins déroutant parce qu'elles ne montraient jamais leurs sentiments. A croire qu'ils pensaient tous que c'était son heure. Pourtant, leur mère connaissait les symptômes de sa maladie. Et elle savait qu'il ne les avait pas encore tous. Il se redressa difficilement dans le lit où il était allongé et il constata qu'il était à l'infirmerie de son lycée.

Rien ne nous séparera [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant