Rien ne nous séparera [BxB]

Chapitre 12 - Des bébés ?

***

Quelques jours plus tard, Hugo pouvait enfin sortir de l'hôpital. On était mercredi soir et le garçon n'avait pas vu Kaën depuis presque une semaine. Il avait pas mal pensé à lui pendant son petit « séjour » et il lui manquait affreusement. Il était en train de réunir ses affaires que ses parents lui avaient apportées quand quelqu'un toqua à sa porte.

« Entrez. » ; dit-il, toujours dos à l'entrée.

Il entendit la porte s'ouvrir et se refermer mais aucune parole ne fut échangée. Hugo était entrain de fermer son sac quand il sursauta lorsque deux mains se posèrent sur ses hanches. Il se retourna et sourit quand il vit Kaën le regarder et l'enlacer.

« Hey toi... » ; murmura le brun, un sourire aux lèvres.

« Hey... » ; répondit Hugo sur le même ton.

Kaën avança son visage vers celui du châtain et frotta son nez contre le sien avant de l'embrasser tendrement.

« Désolé de pas être venu te voir. » ; reprit Kaën après s'être décroché de son petit ami. « Mais quand je suis venu dimanche, on m'a dit que seul la famille avait le droit de venir te voir. »

Une petite moue vint déformer le visage d'Hugo. Kaën craqua et l'embrassa à nouveau.

« Je... T'aime. » ; chuchota le brun en plantant ses yeux dans ceux d'Hugo.

Ce dernier eut un petit sourire triste et vola un baiser à Kaën.

« Laisse-moi encore un peu de temps et ensuite... Je pourrais te dire la même chose. » ; dit-il sur le même ton.

« Prend tout le temps qu'il te faut. »

Ils avancèrent la tête au même moment et leurs lèvres s'entrechoquèrent. Leurs langues se frayèrent un chemin dans la bouche de l'autre pour se retrouver et se taquiner. Kaën passa ses mains dans les cheveux d'Hugo qui sourit dans le baiser. Le brun était en train de pousser son petit ami vers le lit qui chercha son sac à tâtons pour l'envoyer sur le sol.

Ils étaient allongés l'un sur l'autre sur le matelas. Leurs paupières étaient closes et à cause de ça, ils ne virent pas la porte s'ouvrir et une petite blonde entrer. Cette dernière retira sa tétine de sa bouche et cria.

« Je savais que vous faisiez des bébés ! »

Puis il quitta la chambre en courant. Hugo et Kaën ouvrirent brusquement les yeux et virent la porte grande ouverte sur le couloir. Le châtain repoussa Kaën et passa une main anxieuse dans ses cheveux.

Hugo était frustré. Deux fois qu'il avait voulu faire quelque chose avec Kaën, et deux fois qu'ils étaient surpris. S'en était fatiguant. A croire qu'ils ne pouvaient pas avoir une minute d'intimité.

« Faudrait y aller. » ; finit par déclarer Kaën se mettant debout.

« Ouais. »

Hugo se remit sur ses pieds également et attrapa son sac qu'il mit sur son dos. Kaën lui prit la main et ils sortirent de la chambre ensemble. Cependant, arrivé à la sortie, Hugo se détacha de son petit ami. Kaën le regarda avec incompréhension.

« Désolé. » ; s'excusa le châtain. « Mais je... Veux pas que mes parents sachent que je suis en couple avec un garçon pour le moment. Je me sens pas prêt. »

« T'inquiète, je comprends. » ; sourit Kaën.

« Mais j'imagine que ça va être trop tard car vu comment Thomas est entré dans la chambre... Et qu'il nous a vu... » ; grimaça Hugo.

« Ca va, ça aurait pu être pire. » ; rit le brun.

Hugo lui donna un faible coup de poing dans l'épaule.

« Idiot. » ; sourit-il.

Kaën regarda autour de lui avant d'embrasser tendrement son petit ami sur la bouche. Soudain, Hugo se sentit mal. Pas à cause de ses symptômes, mais parce qu'il se souvint que son espérance de vie avait été réduite de un an. Et il se devait de le dire à Kaën, sauf qu'il ne s'en sentait pas capable.

Lâche. C'était le mot qui pouvait définir Hugo à cet instant.

Finalement, ils s'écartèrent l'un de l'autre et sortirent de l'hôpital. Hugo reconnu le plus grand van de sa famille et il comprit que toute sa famille était venue le chercher. Hugo et Kaën s'approchèrent et ils rougirent violemment en entendant la voix fluette de Thomas.

« Et quand je suis rentré, y avait Kaën qui faisait un bébé à Hugo ! » ; s'exclama-t-il.

Le châtain aurait voulu mourir sur place. Il s'éclaircit la gorge et tout le monde tourna la tête vers eux. Des sourires moqueurs vinrent étirer les lèvres des plus vieux alors que les plus jeunes ne comprenaient pas forcément. Quant à ses parents, ils affichaient des mines inquiètes.

« Bah bravo Hugo. » ; intervint Josh qui cachait difficilement son rire. « On te file de quoi vous protéger et vous ne vous en servez même pas. »

Lukas explosa de rire et, finalement, Josh le suivit. Hugo les fusilla du regard avant de baisser les yeux vers le sol.

« Bon... » ; grogna-t-il. « On rentre à la maison ? »

« Oui. »

Tout le monde grimpa dans le van, Hugo le premier après avoir salué Kaën sans bisou, suivit du reste de ses frères et sœurs. Sa mère monta dans la voiture mais pas son père. Hugo tendit l'oreille.

« Tu veux qu'on te ramène chez toi, Kaën ? »

« Non ça va, je vais marcher. Merci. »

« Attends. Je voulais savoir... Tu sors avec mon fils ou c'est juste comme ça ? »

« Euh... Le mieux est que vous lui demandiez. Il ne veut pas trop que j'en parle. »

Hugo sourit. Au moins, Kaën l'écoutait.

« D'accord. Bonne soirée. »

« Bonne soirée m'sieur. »

Leur père finit par monter et mit la voiture en route. Trente minutes plus tard, et ils étaient de nouveau chez eux. Hugo saisit son sac et sortit du van. Il était exténué. Il avait beau avoir passé cinq jours à l'hôpital, il avait été gavé de médicament et il n'avait pas vraiment pu se reposer.

Il grimpa dans sa chambre après avoir souhaité bonne nuit à toute sa famille. Il posa son sac sur le sol et se déshabilla, laissant traîner ses vêtements sur son parquet. Il changea simplement de boxer et se glissa sous ses draps. Il était seulement vingt heures trente mais il s'en fichait. Il passa sa main dans ses cheveux et retira son bandeau qu'il envoya également par terre.

Monde des songes, le voilà.