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J'avais envie de répondre, mais aussi l'envie d'ignorer l'appel. Pourquoi devrais-je l'ignorer? Pourquoi répondre?

Stupida, idiota, m'insultai-je. Il appelait pour surement me dire qu'il arrivait.

J'étais vraiment indécise quand ça parlait de lui.

Je décrochai finalement.

– A... Allo?

Vas-y Mae, ait l'air stupide et perdue, vas-y, tu es capable.

Je n'entendis rien.

– Allo? James?

Les seuls bruits que j'entendais étaient imprécis, flous et soudainement, il raccrocha.

Le mauvais temps n'aidait vraiment pas.

Je sortis de la toilette et allai m'assoir à un endroit où je pourrai le voir si jamais il arrivait.

Je sortis mon cellulaire et tentai d'appeler encore une fois sauf que rien.

Alors pour faire passer le temps, je me mis à regarder les passants. Il y en avait beaucoup qui essayaient de téléphoner, mais aussi beaucoup qui étaient assis et attendaient, tout comme moi.

Je regardai une jeune femme enceinte entrer suivie d'un homme et de deux enfants. Ils se dirigèrent vers un homme surement dans les soixante-cinq, soixante-dix ans.

Les enfants furent les premiers à courir pour aller le rejoindre. Menton dans la main, coude sur le genou, je regardai en souriant l'homme et la femme se sourire avant de suivre les enfants.

J'entendis des «grands-pères» et des «papas» ainsi que des rires. Je les regardai encore en souriant avant de tourner la tête vers d'autres personnes. Il y avait une jeune fille qui venait de sauter dans les bras de son copain et encore une fois, ils riaient.

Moi, je ne ferai aucun de tout ça quand je le verrai.

Je secouai la tête et continuai de regarder autour de moi. Je vis les voyageurs partir et l'aéroport commençait à se vider. Peu à peu, il ne restait même plus une trentaine de voyageurs qui attendaient, non loin.

Je soupirai et regardai mes doigts.

Je m'étais tellement coupée en essayant des recettes, en découpant de la viande et les épices.

J'avais saigné, mais c'était pour devenir chef, la cuisine était ma passion alors souffrir pour faire la seule chose qui me passionnait sur le marché du travail ne me dérangeait pas.

J'étais en train de penser aux plats que j'avais appris, aux techniques que j'avais apprises quand je sentis une main sur mon épaule.

– Mae?

Sa voix avait changé. Elle était encore plus masculine, plus profonde, plus sensuelle, plus rauque, elle était un peu rugueuse, mais aussi douce. Elle me faisait penser à une pierre ainsi qu'à un pétale.

Je levai la tête et vis son visage. Ce qui m'accrocha le plus était ses yeux.

Ils avaient changé. Étaient plus attirant? Donnaient le vertige? faisaient augmenter mes palpitations cardiaques?

Il s'était accroupi devant moi, donc était à ma hauteur, il n'avait pas une seule goutte de pluie sur lui.

Je regardai son visage parfait. Son front large, ses yeux, son nez ni trop gros, ni trop pointu, ni trop petit, ses lèvres pleines, qui semblaient si fermes, si douces et qui avaient cette moue attirante, son menton très masculin. J'avais envie de l'embrasser sur le menton, remonter, embrasser le coin de ses lèvres...

Apprends-moi ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant