Apprends-moi ✅

Extraits

Pour vous aider à choisir, voici quelques extraits: 

Loco d'elle(s) 

Extrait 1

Je regardais par le hublot me demandant bien quelle mouche m'avait piqué pour avoir accepté de me présenter à une telle comédie. Qu'est-ce qui devait mal tourner chez moi pour accepter de présenter à un mariage où, les mariés se trouvent à être mon père et mon ex ?

Je me débarrassai de mes écouteurs et fis incliner mon siège pour avoir un maximum de confort.

Je venais tout juste de fermer les yeux que l'hôtesse fit son arrivée devant moi, me dérangeant sans remord.

- Monsieur Missoni ?

Je ne dis rien, gardai encore mes yeux fermés, attendant qu'elle daigne me donner la raison de ce dérangement.

- Monsieur Missoni ?

Je soupirai et ouvris les yeux pour la regarder.

- Oui, qu'est-ce qu'il y a ? enquis-je en remontant lentement la couverture qui me protégeait de la fraicheur.

- Votre père vous sollicite au téléphone, m'informa-t-elle.

Je ne lui adressai pas un mot et me tournai pour être plus confortable. J'avais dix heures devant moi pour dormir avant que la comédie ne commence.

- Monsieur, votre père.

- Je suis présentement en train de dormir. Je lui parlerai...en personne, à notre arrivée.

- Mais monsieur...

- Je ronfle, même.

Découragée, elle soupira et tourna les talons m'accordant enfin l'occasion de dormir.

Enfin la paix, me dis-je, en fermant à nouveau les yeux.

Depuis quand ne l'avais-je pas vu ? Quel âge avais-je quand il m'avait confié à ma tante ? Il avait fait en sorte que tout, absolument tout, me soit donné, cependant pas plus. Jamais je n'ai manqué de nourriture, jamais je n'avais manqué l'occasion d'assister à un évènement m'intéressant. Il avait payé toutes mes études. J'avais une Ferrari à dix-sept ans pour aller en cours, un chauffeur pour aller me récupérer après une soirée folle, mais à sept ans, je n'avais déjà plus de père pour me lire une histoire. À cinq ans, je n'avais plus de maman qui m'apprenait toutes les danses possibles ou qui s'amusait à me jouer des mauvais tours.

À cinq ans j'avais perdu la gamine danseuse qui me servait de mère et deux ans plus tard, j'étais devenu l'enfant manquant d'aucun bien matériel, mais aussi celui d'aucun parent.

La dernière fois que j'ai vu mon père remontait à son troisième mariage. J'avais treize ans.

- Monsieur Missoni ? entendis-je à nouveau.

Par pitié...

- Oui, Cécilia, marmonnai-je, en recouvrant ma tête de la couverture.

- Votre père désire savoir si vous êtes accompagné.

- Vous ne pouvez pas lui répondre sans me questionner ? Voyez-vous quelqu'un d'autre ici ? demandai-je rhétorique.

- Pardonnez-moi, mais il désire savoir si vous serez accompagné pour le mariage.

Oh Deus... por que?

- Non. Non, Cécilia, je ne serai pas accompagné pour le mariage. Autre chose ?

- Non, dormez bien.

- Merci.

Enfin la paix.