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Je tremblais encore quand James me fit m'asseoir dans la voiture quelques minutes plus tard.

Après lui avoir assené ce coup de poing, Émile est arrivé dans le but de me parler au sujet des jeux vidéos à essayer, mais au lieu de cela, il m'avait trouvé en pleine panique avec James très en colère.

Sans tarder, il avait écarté James de l'homme et avait fait de son mieux pour convaincre mon amant que mon bien-être était beaucoup plus important dans cette situation. Obéissant aux conseils de mon ami, James m'avait soulevé dans ses bras puisque j'étais dans l'incapacité de faire un pas toute seule.

– Respire, me dit mon sauveur en me prenant la main.

Pourquoi cet homme était à New York après tant d'années? Les nouvelles de la nouvelle petite amie de James courraient-elles aussi vite? Comment avait-il pu me retrouver?

Il fallait que je voie Khaleb.

– Khaleb, dis-je en essuyant mes larmes.

Mon frère savait tout ce que j'avais vécu. Il était d'ailleurs le seul à connaitre toute mon histoire en dehors de mon meilleur ami. James ainsi que les autres connaissaient environ un quart de l'histoire tandis que mon frère en connaissait l'entièreté. Lui seul m'avait vu dans cet été et dans cet endroit.

J'avais besoin de lui.

Je ne pouvais pas lui demander de me débarrasser de cet homme sous prétexte qu'il était le seul au courant de tout, non.
Il était marié à présent. De plus, il allait être papa.

– Non, pas Khaleb... me dis-je ignorant tout ce que me disait James.

– Mae, parle-moi. Que veux-tu ? De quoi as-tu besoin? Me dit-il en me secouant doucement la main pour me ramener à la réalité.

– De sécurité, j'ai peur, j'ai très peur, dis-je.

Le visage de l'homme devant moi se contracta et il se mordit la lèvre.

– D'accord. Rentrons, allons te  mettre en sécurité.

Je secouai vivement la tête. Il se trompait. Je, non, nous ne serons jamais en sécurité tant et aussi longtemps que cet homme sera dans cette ville.

– Oui. Parle-moi.

– D'accord, rentrons, laissai-je glisser.

Mieux valait en parler une fois à la maison. Là, tout le monde pourra respirer calmement, se parler sans risquer de se faire entendre.

James hocha simplement la tête et m'embrassa le front avant de se redresser pour aller s'installer derrière le volant.

Dans un lourd silence, nous fîmes le chemin de la villa, perdu dans nos pensées.

Les pieds hors du véhicule, une nouvelle crainte me saisit. Et si cet homme était accompagné ? Et si on nous avait suivis ?

Cette idée, loin d'être rassurante, m'amena des larmes aux yeux. Non, impossible. Il était seul et personne ne nous avait suivis jusqu'ici.

– Donc ?

Ma main trembla.

– J'ai besoin de me calmer les esprits. Je vais devenir folle sinon, lui dis-je avec franchise.

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