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Au travail, je fus accueillis par Émile, comme à chaque fois, mais il avait perdu son sourire habituel.

- Il manque deux serveuses, me dit-il.

Je me mordis la joue, comprenant ce que cela signifiait.

Je regardai ensuite Émile en le suppliant du regard.

– Désolée ma belle, mais ce n'est pas moi qui décide. On le sait que tu n'aimes pas ce poste, mais je crois que le patron n'a pas le choix.

– Vous n'avez pas de remplaçante?

– Si on leur téléphone, demain, elles feront des heures supplémentaires et je crois que le patron veut éviter.

Bien sûr, il voulait «optimiser» et c'était sur moi que sa décision aura des conséquences.

– Pas le choix.

– Merci, ah, le voilà, il est là pour te parler, me prévint mon ami.

Je me tournai vers mon chef qui venait d'arriver avant de lui sourire.

– Émile m'a mis au courant, je vais le faire.

Soulagé, il soupira et sourit.

– Merci, je vous récompenserai pour ce service.

– En me payant le double? tentai-je.

Il rit comme si je blaguais, mais je ne le faisais pas. Techniquement, il le devrait, car j'allais me retrouver avec le travail de deux serveuses sur le dos.

- Ce n'était pas une blague? dit-il en perdant son sourire.

Émile rit et secoua la tête.

– Non, je crois qu'elle est sérieuse.

– Je ne blague jamais.

Je pourrai donner cet argent à Maddie sous prétexte que c'était des pourboires.

– Cinquante pour cent de plus, pas le double.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il dise oui.

– Soixante-quinze.

Il soupira et hocha la tête.

Parfait, Maddie tu seras moins serrée ce mois.

– Merci, dis-je avec un énorme sourire.

– Suis-moi, je vais te donner ton uniforme.

Contente de mon coup, je le suivis. Une fois changée, je me mis au travail. Tout allait bien jusqu'à ce que j'entendis le chef de cuisine dire que la table dix était occupée et qu'après, Maddie me la laissa.

– Tu ne peux pas me faire ça, lui dis-je quand je passai à côté d'elle avec une bouteille de vin pour un client.

J'allai apporter la bouteille à la table, servis le client avant de prendre le chemin de la cuisine.

– Tu verras, quelque chose me dit que tout ira bien avec lui, me chuchota-t-elle quand je repassai à côté d'elle.

Je la regardai les sourcils froncés, mais elle continua à servir les ses clients comme si de rien n'était.

– Harry, qui est l'occupant de la table 10? Tu dois en avoir entendu parler, dis-je en plaçant les plats dans le charriot.

– Bien sûr que j'en ai entendu parlé. Apparemment il couche avec tout ce qui bouge.

Génial, de mieux en mieux.

– Merci de l'information, dis-je avec sarcasme.

Il rit et je le quittai lui et sa cuisine bruyante.

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