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Je ne réponds pas tout de suite, tentant d'assimiler tout ce que je viens d'apprendre. J'essaye de sourire comme elle le dit, mais je n'y arrive pas. Ça veut dire quoi, au juste "temps indéfini" ? Je resterais combien de temps, ici, avant mon procès ?

Des jours ? Des mois ? Des années ?

Je m'assois sur mon lit pour essayer de me remettre, mais mes intestin forment un nœud impossible à défaire. J'essaye de positiver, mais visiblement, ça ne marche pas.

– Écoute, ce n'est pas si grave, tu as échappé au pire... tu t'attendais à quoi au juste ?

Je ne réponds pas. L'autre partie de sa phrase me reviens en mémoire.

– Mais, la puce GPS, elle va servir à rien si je suis dans une prison...

– Oui, je te l'accorde, mais tu devras la porter pendant un long moment. Et puis, on sait jamais, si tu t'échappes...

Elle me la montre. Un petit cercle blanc en plastique. Je soupire, puis tends mon bras, sachant que ça ne servirait à rien de résister. Elle me le passe au poignet, et on entend un petit « clic ». Je n'enlèverai plus cette chose avant très longtemps.

Elle part en silence, me laissant seule avec mes pensées, et quelques secondes plus tard, Manon-Joker ! Elle revient le sourire aux lèvres. Ou pouvait-elle bien être ?

– Tu faisais quoi ? Je lui demande.

Elle me lance un regard noir.

– Depuis quand tu me parles, toi ?

D'accord... Mais, quelques secondes plus tard, elle se met à rire avec hystérie. J'en ai plus que marre de ses sautes d'humeur.

– J'ai été travailler ! J'aime bien, même si on est payés comme des esclaves.

Ok, elle est redevenue normale, c'est le moment de lui poser des questions.

– Qu'est-ce que tu as fait pour être enfermée, toi ?

– Je crois que j'ai tué quelqu'un... Je sais plus....

Et la voila qui pleure. Elle fait peur. Mais bon, je ne suis même plus surprise. Et je vais finalement me coucher, étant donné que la journée a été longue.

Un coup à la porte me réveille. Il est quoi ? Cinq heures ? Mais qui veut nous lever aux aurores ? Marie ouvre la porte.

– Dépêche-toi, Ambre, tu as un quart d'heure, après on y va.

– Où ça ? Je demande d'une voix ensommeillée.

– Faire les travaux publics.

– Ahh... La poubelle...

Super, j'ai tellement hâte !

Je finis donc par me lever et me préparer. Je ne suis pas la seule à faire des TIP (travaux d'interêt public) apparemment. Puisque, en sortant, j'aperçois trois ou quatre jeunes de mon âge.

Quelques surveillants nous accompagnent, et ils nous passent les menottes avant de monter dans un fourgon. Je monte à mon tour – ce qui n'est pas une mince affaire vu que j'ai les mains attachées – et les autres suivent.

Nous sommes face à face, alors on s'observe sans un mot. Il y a une fille en plus de moi, et trois garçons. La fille a les cheveux coupés au carré noirs et un anneau au nez. Elle fait plus vieille que moi.

A vue de nez, je dirais que je suis la plus petite. Il doivent tous avoir un ou deux ans de plus, et ils ont l'air tellement blasés, que je devine que ce n'est pas la première fois qu'ils participent aux TIP.

Il y a un grand black, au visage plutôt amical et qui a l'air sympa, un petit mais costaud, qui doit pouvoir me porter à bout de bras, et qui lui, à l'air vachement moins sympa. Il fait flipper.

Et enfin, un grand brun, mais dont je ne peux pas dire grand-chose, vu qu'il ne relève jamais la tête. 

Finalement, la fille brise le silence.

– Hé toi ! (elle me désigne d'un coup de menton) Tu viens d'arriver, non ?

Je met un moment avant de comprendre que c'est à moi qu'elle s'adresse.

– Oui... ?

Elle me regarde de haut en bas.

– Hum.. T'as l'air d'une enfant modèle. Qu'est c't'as foutu pour en arriver là ?

– Rien.

Elle hausse un sourcil, amusée.

– Ok ok, de quoi t'as été accusée ?

– Oh, je fais en comptant nonchalamment sur mes doigts, vol de voiture, conduite sans permis... Ah, et aussi d'avoir tué toute ma famille.

Ça lui cloue le bec, et elle me regarde avec – j'ai rêvé ou quoi – un peu d'admiration et de respect dans le regard. C'est quoi cette fille ?! D'ou elle me respecte parce que je suis censée avoir tué de gens ?!

Nous sortons enfin du fourgon, et les surveillants nous enlèvent nos menottes et nous donnent des sacs poubelle. Sans gants !

C'est ainsi que je me retrouve à ramasser des ordures dans la rue avec des cinglés. Comme quoi, je suis tombée bien bas...

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Merci a tous d'avoir lu :) Et n'hésitez pas à commenter, pour donner votre avis, et m'aider à améliorer tout ça.

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~ Elsa ~

LOCKED {En réécriture}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant