Chapitre 21 : Retour au mur

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La première chose qu'Elfman ressentit fut une douleur au niveau de ses poignets, là où ses liens étaient trop serrés. Il sentit ensuite un élancement à l'endroit où on l'avait frappé sur le crâne pour lui faire perdre conscience. Puis il ouvrit ensuite les yeux, découvrant où il était. Il ne s'était certainement pas attendu à se retrouver dans un endroit agréable, mais le sentiment d'horreur qu'il ressentit après avoir analysé ses alentours était pire que la douleur. Cette pièce était la réplique exacte de celle où on avait presque tué Evergreen. Seul les quatre murs intacts prouvaient qu'il s'agissait d'une autre salle.

À ses côtés se trouvait Gajeel, fixant le mur devant lui, les mains liées dans son dos tout comme lui-même. Leurs agresseurs n'avaient même pas pris la peine de les enfermer dans une autre pièce que celle-ci. Ils allaient probablement en finir avec eux si vite que cela ne servait à rien de les enfermer dans une cellule. De toute façon, pensa-t-il avec regret, une cellule n'apporterait rien de plus, leurs liens respectifs étant attachés par des chaines au sol et impossible à briser.

Sans qu'il ne puisse le prévenir, ses larmes commencèrent à couler. Il était heureux d'avoir pu au moins sauver les autres, mais l'idée de ne jamais revoir Mira ou Evergreen le terrifiait.

- Tsss... C'est pas toi qui n'arrête pas de nous casser les oreilles à propos du fait d'être un homme ? Commenta Gajeel avec agacement en le voyant pleurer.

- Les vrais hommes n'ont pas peur de pleurer, répondit-il avec conviction.

À ça, Gajeel ne put s'empêcher de lever un sourcil, questionnant clairement le bienfondé ce qu'il venait de dire, mais n'ajouta rien.

- T'es pas triste d'être ici ? Demanda Elfman après un moment face à l'absence de réaction du jeune homme aux cheveux noirs.

- Avec ces bâtards constamment à nos trousses, j'ai toujours sut que j'allais finir mes jours ici d'une manière ou d'une autre, dit-il sobrement, comme si la situation dans laquelle il se trouvait ne le surprenait pas le moins du monde. J'aurais simplement aimé passer un peu plus de temps avec elle, ajouta-t-il de manière à peine audible.

Due à leur proximité et la pièce étant d'un profond silence, Elfman n'eut cependant aucune difficulté à l'entendre.

- T'as jamais imaginé de vivre comme un homme avec une famille et Levy? Demanda-t-il surpris que même quelqu'un comme Gajeel n'est pas envisagé un futur plus glorieux avec celle qu'il aime.

Gajeel grimaça à l'obsessive habitude de placer le mot homme, mais la tristesse l'emporta sur l'agacement. Oui, il avait appris ce qu'était l'amour grâce à Levy et, oui, il aurait voulu avoir une famille avec elle, mais ce n'avait été pour lui qu'un futur inatteignable. L'EDD leur avait volé cette option avant même qu'il ne l'envisage.

- Si tu crois vraiment qu'on aurait pu fonder une famille parmi toute cette merde qu'a créée l'EDD, t'es encore plus idiot que t'en a l'air, grommela Gajeel sans toutefois nier vouloir une telle chose. Tsss, si au moins ils n'avaient pas utilisé des chaines assez solides pour contenir ton tas de muscles, on pourrait au moins péter la gueule à quelques-uns de ces bâtards au passage.

- Ouais, ça aurait été bien qu'ils me mettent les mêmes types de chaines à toi qu'à moi, approuva Elfman las.

À ce commentaire, Gajeel tourna sur son compagnon d'infortune un regard stupéfait.

- T'es en train de me dire que celles que j'ai ne sont pas aussi solides que les tiennes ?

Le jeune Strauss approuva d'un hochement de tête.

Derrière le murOù les histoires vivent. Découvrez maintenant