#7 La vie c'est pas un film

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Lorsque son bras attrapa le mien pour me rapprocher de lui et me faire la bise, une petite décharge parcouru mon avant-bras et me fît sursauter. Je le regardai, intriguée, essayant de déceler le moindre indice me montrant qu'il avait ressenti la même chose que moi, mais son regard se voulait doux et rassurant, puis inquiet à mon sursaut.

- Tu vas bien ? me demanda-t-il

Je le regardais, puis me détachais de lui en me retournant.

- Tu ne dormais pas j'espère ? je demandais innocemment

Il me regarda et haussa un sourcil. Je remarquais que mon manque de réponse le laissait frustré et qu'il se retenait de me le faire remarquer.

- Non non j'étais en studio.

Je hochais la tête et lui souriais. Alors que je le regardais, il leva la tête vers la grande roue qui nous surplombait.

- T'as envie de faire un tour ? Je demandais.

Il tourna la tête vers moi et une lueur d'amusement passa dans ses yeux. Il avait des yeux magnifiques qui brillaient à la lumière des néons du manège au-dessus de nous. La place était quasiment vide, on entendait le bruit de quelques taxis qui ramenaient des gens chez eux. Nous étions presque seuls sur l'énorme place. J'apercevais le pont de la Concorde et le Jardin des Tuileries qui étaient légèrement éclairés. Tout autour de nous était magnifique. Je souriais à Ken d'un air encourageant et il hocha la tête et attrapa ma main pour marcher vers la cabine. Il paya les billets et parla une minute avec le responsable de la roue, puis nous montâmes dans une des cabines. Je m'assis face à lui et regardais par la fenêtre la vue qui s'offrait à nous. Heureusement que la cabine était fermée, il faisait un froid de canard. Je frottais mes mains l'une contre l'autre pour essayer de me réchauffer et alors que nous commencions à monter, je vis Ken qui me regardait en rigolant.

- Viens là, il tapota la place à côté de lui.

Je m'exécutais et allais m'assoir à côté de lui. La cabine n'était pas grande et nous étions collés l'un à l'autre sur le petit banc. Il me souri et attrapa mes mains pour les mettre dans les siennes. Lentement, il les caressait afin d'essayer de les réchauffer. Mes yeux s'accrochaient automatiquement aux siens. Il avait l'air serein, et il était plutôt mignon à frotter ses mains contre les miennes avec un air déterminé. Au bout de quelques minutes, j'enlevais mes mains des siennes et enlaça nos doigts avant de poser ma tête sur son épaule. Il ne parut même pas surpris et se contenta de sourire en passant son bras autour des mes épaules, me rapprochant un peu plus de lui. On resta comme ça pendant un long moment, admirant la magnifique vue sur Paris qui s'offrait à nous. Je sentais son souffle dans mes cheveux et essayais de lutter contre le sommeil qui se faisait de plus en plus lourd sur mes paupières. L'atmosphère était paisible et agréable. Je me sentais bien avec lui. Je ne savais pas pourquoi, je ne le connaissais que depuis quelques jours, mais il m'inspirait confiance, tout simplement. Sa présence m'apaisait. A chaque fois que j'étais proche de lui, j'avais cette légère impression qu'un feu était doucement en train de prendre en moi, qu'il se propageait lentement et douloureusement dans mon corps. Ca ne me semblait pas être quelque chose de complètement mauvais, ça m'était juste inconnu. C'était chaud, agréable, rassurant et inquiétant en même temps. J'avais l'impression que plus rien ne pourrait jamais m'arriver et en même temps, j'avais le sentiment d'être en danger. Mon corps avait cette drôle de façon de me faire comprendre que quelque chose sortait de l'ordinaire, qu'il fallait que je sois prudente. C'était comme si je savais que sauter dans les flammes était mortel mais que je continuai à m'approcher du feu, lentement et consciemment. Je sentis que sa tête s'alourdissait à mes côtés et me rendis compte qu'il s'endormait. Doucement, je le réveillais alors que la cabine s'approchait de la terre ferme. Je chuchotais son prénom à son oreille et ses yeux papillonnèrent. La vue de sa petite tête endormie me fit fondre et je m'en voulu d'être aussi niaise.

The heart wants what it wantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant