Axelle -
« Hum ! C'est trop bon ces gâteaux ! » Dis-je à Laura qui venait juste d'aller m'acheter mon deuxième paquet. Oui, en fait j'étais si gourmande que je n'osai pas aller en acheter deux d'affilée à la boulangerie. Alors, je donnais l'argent à mes copines pour qu'elles y aillent à ma place. Bien installée sur le muret qui borde la route devant la Mairie, je dégustais mes somptueux gâteaux. Ils s'appelaient des paquets car le biscuit à la noisette était entouré d'une crêpe dure, le tout emballé d'un ruban.
C'était enfin les vacances de pâques ! C'est pourquoi, à peine étais-je arrivée chez moi que je repartis à vélo pour rejoindre Laura devant chez elle. Tandis que je terminai d'engloutir mon goûter, elle m'abandonna pour se rendre au lieu de rendez-vous. Dès que j'eus terminé, je me levai à mon tour, secouai un peu mes vêtements pour me débarrasser des miettes et pris mon vélo afin de rejoindre les autres.
Il était convenu que ce soir je rejoigne Dan, espérant arranger le coup pour ma copine Coralie et son pote Laurent. Une occase pour moi de passer un peu de temps avec lui que je trouvais trop craquant. Oh bien sûr je ne me faisais aucune illusion, j'avais conscience que je ne lui plaisais pas. Peut-être bien que cela m'arrangeât après tout ce rôle de martyre sous fond d'amour impossible. Comme ça, je n'avais pas besoin d'outre passer ma peur des relations fille/garçon.
Lorsque j'arrivai au square, je vis un attroupement au fond de la place. Le soleil brillait si bas que malgré mes lunettes de soleil, j'eus du mal à identifier si c'était bien mes amis qui étaient installés sur le banc. Je m'arrêtais deux secondes afin de prendre le temps d'analyser la scène. En premier lieu, je crus que ce n'était pas eux. En effet, une moto que je n'avais encore jamais vue ici était garée près d'eux. Puis il me sembla apercevoir Laurent qui parlait avec Dan et Laura. Alors je remontais sur mon vélo, avançant en danseuse afin de prendre plus rapidement de la vitesse sans fournir trop d'effort.
Une fois devant eux, je fis la bise à Dan et Laurent tout en redoutant le moment de dire bonjour au gars qui était avec eux. Ce que mes réactions pouvaient m'énerver ! J'étais si timide, que je n'osais même pas poser mes yeux sur lui pendant que je saluai les deux autres garçons. Il faut dire que j'étais si complexée que je ne supportais pas de regarder les gens dans les yeux. La douleur des moqueries incessantes dont j'étais victime depuis seize ans ne m'ont bien évidemment pas laissé indemne. Que puis-je y faire moi si mes yeux ne faisaient pas ce que je voulais ? Je louchais, et alors ? Était-il nécessaire de me blesser au point de détruire toute confiance en moi ?
Et merde, ça y est, je suis devant ce mec beau à couper le souffle, qui me fixe d'une manière déstabilisante. Je vais bien devoir lui parler, un minimum... Mais, que lui dire ? Et puis s'il aperçoit mon regard, à coup sûr il va se foutre de ma gueule et je vais me barrer, brisée... Allez Axelle... Remets ton masque de l'indifférence comme tu sais si bien le faire... T'es une sauvage et ce statut te va parfaitement bien. Toi, tu n'as pas besoin d'eux... T'es là pour Coralie et après tu iras rejoindre Prynce et Occitan pour te ressourcer. Hésitante, je pris une grande bouffée d'air, avant de marquer une courte pause, plus pour feinter de la décontraction qu'autre chose. Difficilement, je tentai de plaquer sur mon visage mon sourire « j'essaye d'être cool » alors qu'une toute petite voix fluette lui murmura un timide : « salut ! ».
Bon sang, j'étais gênée au plus haut point face à ce gars qui n'arrêtait toujours pas de me fixer. Merde... Ce que j'avais horreur de me sentir disséquer de la sorte ! À coup sûr les autres lui avaient parlé de moi dans mon dos et ce gars voulait, pour une raison que j'ignorais, se jouer de moi. D'autant plus qu'il était vraiment mignon. Non... en fait il était même d'une beauté fascinante. Et je savais d'expérience que plus le mec était beau, plus il pouvait être sadique avec les filles disgracieuses comme moi. La petite vingtaine... il restait assis sur sa moto, fier et charismatique. D'une taille moyenne, son corps était svelte malgré une musculature bien dessinée. Ses cheveux bruns étaient coupés assez court à part une longue mèche qui lui retombait nonchalamment sur le front, venant lui caresser le bout du nez. Mon Dieu, ce que je me sentais mal face à ce type bien dans sa peau qui puait la nana à plein nez... Je venais de lui faire brièvement la bise et me mis instinctivement en retrait, espérant qu'il m'oublie un peu. Putain... Il allait me lâcher maintenant ? Je savais que mes yeux partent en vrille... Je savais que je n'étais pas du genre à rendre les mecs fous de désir comme Laura ou Coralie... Et surtout, je n'avais pas besoin que ce bellâtre me le rappelle en insistant lourdement comme il était en train de le faire ! Il m'agaçait... Il représentait tout ce que je ne supportais pas : arrogant et usant de ses charmes sur une pauvre fille terrorisée par la simple idée d'un potentiel rapprochement.
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Son sourire
RomanceComment accepter le bonheur quand on ne s'accepte pas ? Comment s'aimer quand on a une piètre image de soi-même ? Lorsqu'il nous semble que tous les défauts de la terre se soient donnés rendez-vous dans son être ? Une enfance de souffrance, une adol...