Jim -
Décidé, je me hâtai de mettre ma moto sur la béquille et posai mon casque sur la selle avant de courir dans sa direction. Je ne devais pas traîner parce que si elle refermait sa porte, j'étais persuadé qu'elle ne l'ouvrirait plus. Lorsque j'arrivai près d'elle, elle se retourna, réellement effrayée par ma venue :
— Attends-moi ! Lui lançai-je.
— Non, laisse-moi maintenant. Je vais me débrouiller toute seule et puis... ma mère va arriver d'un instant à l'autre, déclara-t-elle en ouvrant la porte précipitamment.
— Je veux entrer avec toi deux minutes, au moins pour te désinfecter le visage et regarder cette cheville, dis-je en la poussant à l'intérieur avant de refermer la porte derrière moi. Puis je la plaquai contre le mur, au pied de l'escalier, avant qu'elle n'ait le temps de réagir. Je l'encadrai de mes bras, avant de lui susurrer : Et puis ta mère ne va pas me tuer si elle me trouve ici. Elle a déjà eu dix-huit ans, non ?
Délicatement, je lui passais un doigt sur la joue alors que son visage était livide. Intrigué par son comportement étrange, je repris, toujours dans un murmure :
— Je voudrais comprendre ce que tu as. Je n'ai jamais fait cet effet à une fille. Mais je te fais peur ou quoi ?
— Oui ! Crie-t-elle paniqué, relevant un visage dévasté par les larmes, t'es content ? Écoute, dit-elle en se reprenant, ce n'est pas parce que tu as une belle gueule que tu peux te moquer d'une fille comme moi.
— Mais dis-moi, c'est quoi au juste une fille comme toi ? Lui demandai-je afin d'arrêter un peu les clichés, est-ce que c'est une fille super-mignonne qui se prive de passer un moment sympa ? Et puis explique-moi quelque chose, pourquoi je me moquerai de toi ?
— À d'autres ! Rétorqua-t-elle furieuse, tu crois quoi ? Que tu vas me ridiculiser comme ton abruti de cousin et ses potes ? Tout ça pour qu'après tu ailles te vanter auprès d'eux de ma stupidité ? Plus jamais je ne laisserai quiconque se payer ma tête !
Je la fixai, hébété... Comment pouvait-elle penser que je voulais me jouer d'elle ? Avec douceur, je m'approchai davantage de son visage pour lui demander :
— Mais pourquoi je ferai ça ? Insistai-je refroidi.
— Mais parce que tu es le fameux cousin Jim, celui auquel aucune fille ne peut résister ! Tu ne le sais peut-être pas, mais il parle souvent de toi Dan, très souvent même pour tout te dire. D'ailleurs, on te connaît tous. On est au courant de toutes frasques amoureuses, enfin si on peut appeler ça de l'amour ! Lança-t-elle comme un affront, je peux te les raconter si tu veux.
— Et alors ? Tu ne penses pas qu'il en rajoute un peu quand même ? Demandai-je tout en la gardant prisonnière de mes bras sans me reculer, et même si c'était vrai ? C'était peut-être que je n'avais pas encore rencontré celle qui allait me faire changer, terminai-je en la fixant, décidé à presser mes lèvres contre les siennes.
— Je vois, souffle-t-elle en baissant la tête avec une pointe d'agressivité, tu avais tout prévu ! Il est bien rodé ton petit speech. Et bien contrairement à d'autre, ton pedigree de dragueur ne m'impressionne pas et je n'ai pas l'intention d'apparaître sur ton tableau de chasse. Alors maintenant si tu restes, c'est pour me soigner. Mais après, tu dégages. Et puis tu te pousses pour que je respire, OK ? Lança-t-elle en me repoussant violemment, rageuse.
— Mais Axelle... Tentai-je de me défendre.
— Écoute, je vais te donner un conseil. Si vraiment tu veux t'amuser ce soir et avoir des trucs intéressant à raconter à ton écervelé de cousin, je pense que tu n'es pas du tout à la bonne adresse. Remonte vite au village. Laura doit encore être en train de baver sur le banc en pensant à toi ! Finit-elle par lâcher les dents serrées avant de reprendre amère : mais je ne comprends pas, ils ne t'ont pas prévenu les autres ? Ils me connaissent pourtant, cela t'aurait épargné une perte de temps.
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Son sourire
RomanceComment accepter le bonheur quand on ne s'accepte pas ? Comment s'aimer quand on a une piètre image de soi-même ? Lorsqu'il nous semble que tous les défauts de la terre se soient donnés rendez-vous dans son être ? Une enfance de souffrance, une adol...