Chapitre 22 - Jim

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Encore un petit chapitre, rien que pour vous...


De ma chaise, je la distinguais en train de parler avec ce connard de Bertrand. Si mes yeux ne me trahissaient pas, il se permettait de lui toucher les épaules. Déjà fulminant, je crois que c'est de la voir se laisser faire en lui souriant qui me fit le plus chier ! Au moins, les choses étaient claires ! En sortant avec moi, elle voulait l'atteindre, lui ! Elle m'avait bien eu... Rongé par la jalousie, je ne pouvais plus jouer l'indifférence et préférais partir plutôt que de faire un esclandre en pleine fête ! À peine étais-je à l'air libre que Laura, tel un charognard en chasse, me suivit. À bout de nerfs, je m'assis sur un banc et pris une clope, espérant que cela réussisse à me calmer. Mais quand Laura me rattrapa pour se planter face à moi, je sus que même la nicotine ne pourrait rien pour moi !

— T'as une cigarette, stop ?

— Tiens, lui dis-je en sortant le paquet de mon blouson en soufflant.

— Merci, rétorqua-t-elle en se dandinant, mais, je croyais que tu avais arrêté ?

Putain ! Fume ta clope, et barre-toi !

— Ouais. Sauf que là, j'ai les boules et ça me calme !

— Je comprends, murmura-t-elle, après avoir rangé son briquet dans sa poche, pourtant, c'est pas très grave ce qu'elle te reproche. En tout cas, ça ne m'aurait pas gêné.

Tu m'étonnes que ça ne l'aurait pas gênée ! En fait, je me demandais bien ce qui pouvait gêner cette nana, du moment que je lui donnais ce qu'elle voulait !

— Le truc, c'est que je n'ai rien parié. C'est Dan qui raconte des conneries ! Et elle, elle gobe tout ce qu'il dit au lieu de me faire confiance, à moi !

Le ricanement qui émana d'elle après avoir rejeté la fumée de sa cigarette m'exaspéra encore plus que sa présence.

— Elle ? Elle ne croit en personne. Elle est complètement parano ! Elle pense que tout le monde est contre elle.

— Y a pas que ça, elle m'a aussi balancé qu'elle voulait sortir avec Bertrand et vu ce qu'il vient de se passer, c'est en bonne voie !

Mais pourquoi m'étais-je sentie obligée de me confier ? À elle en plus ! La mine s'affichant sur son minois de fouine ne m'inspira pas confiance...

— Ah ! Bertrand ! C'est une longue histoire tous les deux... Tu dois savoir qu'ils se cherchent depuis un sacré bout de temps ! Lui, tant qu'elle louchait il n'en voulait pas et puis, il préférait les filles faciles pour s'amuser un peu, enfin tu vois. Mais en réalité, dès le début il a eu le béguin pour elle, malgré l'incident de l'année dernière. Il la souhaitait, mais plus dévergondée. Alors, maintenant que tu t'en es chargé, il va tout faire pour se mettre avec elle.

Oh bordel ! C'était la première fois que je me sentais aussi insignifiant !

— Mouais... J'aurais jamais cru que cette nana soit capable de me prendre pour un con !

Je l'avais mauvais. Je compris vite que j'aurais mieux fait de fermer ma gueule. Souriante, me rappelant plus un rapace qu'une séductrice, elle s'approcha de moi, une main sur mon torse.

— Comme tu le vois, je te suis toujours fidèle, moi...

Manquait plus que ça ! Une nympho pour essuyer mon premier chagrin d'amour. Mais qu'est-ce que j'avais fait pour mériter un tel châtiment ?

— Un peu trop, oui. Écoute, grondai-je en lui retirant ses doigts tout en me relevant, je ne veux pas paraître désagréable, mais j'aurais besoin que tu me lâches ! J'ai pas l'habitude qu'on me colle au train !

Son sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant