Chapitre 11 : Un après-midi au village

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Jim -

Le dimanche me parut interminable tant j'aurais voulu la revoir. D'ailleurs, si je m'étais écouté, je serais allé la retrouver, malgré l'injonction de son père. Après avoir passé une bonne partie de la matinée et de l'après-midi seul à ne rien faire, Dan se leva enfin et me rejoignit sur le canapé.

— Alors Jim, raconte, me demande-t-il un rictus vissé sur les lèvres.

— Quoi ? Répondis-je alors que je savais pertinemment ce qu'il voulait savoir.

— Ben, je sais pas... Tu te l'es faite ? s'enquerre Dan avec curiosité en grignotant un paquet de chips pour tout repas.

— Pff... Arrête un peu tu veux bien ? Je t'ai déjà dit que je voulais sortir avec elle, c'est pas pareil ! ronchonnai-je agacé.

— Mouaif. Bon alors, vous « sortez » ensemble ? hachura-t-il en grimassent.

— Non, pas encore. Mais on devient plus proche.

— Hmm... Que c'est excitant ! Et vous allez vous voir aujourd'hui ? Je sais pas mais, ça titille ma curiosité de la voir avec un mec.

— Nan, pas aujourd'hui. Comme ses parents partent demain, son père ne veut pas qu'elle sorte.

— Hum, ricane-t-il. Pas commode son père, hein ?

— Bof, je réponds en haussant négligemment les épaules. Remarque, pour le coup, c'est un peu normal. Je te rappelle qu'ils partent pour un an.

— Ouais... Alors, vous devez vous voir quand ? Insiste-t-il.

— Demain après-midi au village, enfin j'espère.

— Avec elle, rien est moins sûr tu sais. Elle est si imprévisible, me prévient Dan. Enfin, je dis ça parce que je la connais, et je ne voudrais pas que tu sois déçu.

— Peut-être, mais elle m'a promis qu'elle viendrait. Et je suis sûre qu'elle le fera, tranchai-je catégorique.

Il commençait à m'agacer et s'il continuait, le doute allait s'insinuer en moi. Alors je préférais changer de sujet en déviant rapidement la conversation vers sa soirée de débauche. L'alcool y avait coulé à flot et les rencontres d'un soir fructueuses aussi. Deux jours plus tôt, j'aurai tué pour participer à une de ces virées. Seulement aujourd'hui, tout avait changé.

Après avoir regardé un match à la télé, nous finîmes la fin d'après-midi avec les autres. J'aurais bien aimé qu'elle soit là, mais malheureusement, elle ne vint pas. Laura tenta tout ce qui était en son pouvoir pour attirer mes faveurs, mais je restai de marbre face à toutes ses avances.

Axelle

Le lendemain, mes parents partirent au petit jour. J'avais beau m'y être préparée, la séparation fut difficile. En début d'après-midi, je me dépêchais pour me préparer à le rejoindre comme prévu. J'avais si hâte de le revoir ! C'était incroyable... Je ne le connaissais que depuis trois jours à peine et il me manquait déjà. Mais il est vrai que j'aurais préféré être seul avec lui plutôt qu'avec tous les autres au parc. Je savais bien qu'ils allaient me dévisager comme une bête curieuse et décortiquer tous mes faits et gestes quand je serai près de lui. Et puis tous commenteraient cette histoire qui n'en était même pas encore une d'ailleurs. Parce que, techniquement, nous n'étions absolument rien l'un pour l'autre.

Comme je n'avais pas très envie de faire du vélo cet après-midi et que je n'étais pas montée à cheval depuis quelque temps, je décidai de me rendre au village sur le dos mon petit Prynce. Après être allée le chercher, je le ramenai chez moi pour le sceller. Enfin, le sceller, c'est un bien grand mot ! Un petit coup de brosse à la va-vite, histoire de retirer les poils d'hiver qui s'échappaient par poignée, je lui plaçais son filet, sans pour autant retirer le licol ni la corde que je nouai autour de son cou, et nous voilà partis. En passant devant chez Dan, je jetai un rapide coup d'œil dans l'allée et vit que la moto n'était plus dans la cour. Alors, soit il était rentré chez lui, soit il m'attendait au village, me dis-je en pressant le pas de mon petit fainéant.

Son sourireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant