Vers vingt heures, j'arrivai la première. Je me languissais tant de cette soirée... J'adorai danser ! Pour l'occasion, j'avais lâché mes longs cheveux couleurs de geai après les avoir coiffés d'une coque. Sachant ma bouche pulpeuse, je l'avais généreusement soulignée de rouge à lèvre pourpre. Sortant de l'épaisseur de ma chevelure, pendaient deux énormes anneaux argentés. Mon nouveau body noir brillant, mon jeans large fétiche bordeaux tenu par ma ceinture à grosse boucle en fer, j'étais parée pour passer une fête d'enfer !
Tout en gravissant les marches de la salle des fêtes, je regardai un peu partout autour de moi, et ne voyant personne, je m'assis sur la plus haute. Nonchalante, je me saisis de mon paquet de cigarettes, en choisis une et commençai à la fumer. Elle était à moitié consumée quand arrivèrent Aline et claire côte à côte. Aline était châtain clair, cheveux mi-longs, lisses et brillants. Ils étaient lâchés avec une petite frange sur le devant. Le nez légèrement pointu, les yeux noirs et la bouche fine, je la trouvai assez jolie. Elle revêtait une chemise bleue à pois blanc ainsi qu'un jeans crème, près du corps. Claire, quant à elle, était bien plus petite. Sa chevelure blonde, lâchée, voletaient à chacun de ses pas. Elle portait un tee-shirt blanc, un jeans noir en coton moulant et au pied des « pattos » (grosses chaussures noires en toiles). Dès qu'elles m'aperçurent, elles me firent un signe. Je posai ma main de libre sur la marche pour m'aider à me relever puis m'approchai d'elles tout en secouant mes vêtements.
— Salut les filles ! m'écriai-je tout en pressant ma marche. Mais, Axelle n'est pas là ?
— Ben non. Elle m'a téléphoné tout à l'heure pour me dire qu'elle nous rejoindrait plus tard. Elle devrait bientôt arriver, me répondit Claire, souriante.
Je n'avais pas beaucoup vue Axelle ces dernières semaines. J'allais pour leur poser des questions quand Bertrand décida d'arriver. Comme toujours, il marchait la tête basse en trainant des pieds, les mains dans les poches. Il avait une démarche bien à lui. Vêtu d'un tee-shirt à capuche rentré dans son jean noir, il me souriait de toutes ses dents. Brun, avec de légers reflets roux, des yeux d'un noir ravageur et paré d'un sourire hypnotiseur, autant dire qu'il était un charmeur né. Alors mon Axelle, comme bien d'autres, avait succomber. Tout en lui attirait les regards, appelait aux baisers. Pourtant, il n'y avait absolument rien de doux dans ce type ! D'ailleurs, Claire et Aline avaient vu clair dans son jeu et ne l'aimaient pas. Elles trouvaient qu'il avait fait trop de mal à Axelle. Alors, elles partirent toutes les deux s'assoir vers la veste que j'avais abandonnée sur les marches, me laissant seule avec ce petit prétentieux à la gueule d'ange.
— T'es au courant pour Axelle ? lui demandai-je.
— Axelle ? répondit-il d'un air étonné. Non, et puis je m'en cogne, d'Axelle. Pourquoi tu me prends la tête avec elle ?
— T'es nul... Alors tu vas être content d'apprendre qu'elle sort avec quelqu'un maintenant, lâchai-je, contrariée.
— Le Pauvr'mec ! J'aimerai bien voir sa tronche ! ricana-t-il avec une moue moqueuse.
Au fond de moi, je jubilai d'avance...
— Tu risques d'être surpris ! m'amusai-je.
Il haussa les épaules et partit s'assoir sur un banc. Je pris place à ses côtés et acceptai avec plaisir la clope qu'il m'offrit. Pour une fois que c'était lui qui régalait ! Étrangement, malgré sa méchanceté envers mon amie, je l'aimais bien. Il savait être si agréable avec ceux qu'il appréciait.
— Qui sont ces filles assissent là-bas ? me demanda-t-il tout en tirant une bouffée de sa cigarette.
— Tu ne les reconnais pas ? Ce sont des copines d'Axelle, rétorquai-je en lui rendant le briquet.
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Son sourire
RomanceComment accepter le bonheur quand on ne s'accepte pas ? Comment s'aimer quand on a une piètre image de soi-même ? Lorsqu'il nous semble que tous les défauts de la terre se soient donnés rendez-vous dans son être ? Une enfance de souffrance, une adol...