Jim -
La présentatrice entra sur la scène pour annoncer le déroulement du spectacle et le rideau se leva. La première partie fut assez longue pour tout le monde, car c'était pour l'essentielle des chorégraphies de petites danseuses débutantes. J'avoue m'être un peu assoupi... Axelle fit tout de même quelques apparitions avec notamment un solo de grands sauts, extrait du balai de Sylvia. Je ne regrettai pas d'être venu, car j'avais trouvé ce que j'étais venu chercher : la voire heureuse. Ce n'était pas dans la vie de tous les jours que j'aurais le loisir de la voir ainsi. Mais sur une scène, elle était grandiose, si épanouie sous les projecteurs... À croire que la scène était son univers ! Puis vint l'entracte. Le père d'Axelle demanda à Coralie de me présenter.
— James, je vous présente Jim. Vous connaissez sûrement son cousin, Dan.
— Oh oui ! S'exclama son père, laissant supposer qu'il en entendait souvent parler, vous voulez boire un coup ? Nous proposa-t-il aimable.
— Oui, répondit Coralie sans hésiter, alors que j'étais tout de même un peu mal à l'aise. Elle me regarda avant de me demander : On y va ?
J'acquiesçai d'un signe de tête et le remerciai chaleureusement. Au bar, il y avait beaucoup de monde. Désespérément, je la cherchais des yeux, espérant qu'elle vienne faire un saut par ici. Ses parents me posèrent tout un tas de questions. Gêné, je fusillais des yeux Coralie qui semblait amusée de me voir complètement déstabilisé. En fait, tous étaient étonnés de voir qu'un type comme moi soit intéressé par de la danse classique. Heureusement, surgissant au milieu de la foule, Axelle apparut, vêtue d'un justaucorps blanc, de collants roses et de hautes jambières. Ouf... Son arrivée sonnait le terme de mon interrogatoire. Quand je la vis, je lui lançai un large sourire et m'effaçai légèrement afin de la laisser parler avec sa famille qui focalisèrent son intention. Une main dans les poches, je sirotai tranquillement mon jus d'orange, attendant patiemment mon tour. De toute façon, je m'en fichais. Moi, je l'aurais pour moi tout seul après, plus tard dans la soirée, si par chance elle acceptait de venir avec moi. Au bout d'un long moment, elle se tourna enfin vers Coralie et moi, et nous demanda :
— Ça va ? Pas trop long la première partie ? Les petits c'est un peu mou, mais la deuxième partie, il n'y a que nous.
— C'était bien, la rassura Coralie.
— J'ai bien aimé ton solo ! Déclarai-je, et quelle énergie...
— Oui, j'adore les sauts, rétorqua-t-elle sans faire cas de ma provocation.
— Ça se voit ! L'assurai-je souriant de sa naïveté.
Chaque mot que je prononçais semblait la mettre à l'aise alors que je ne faisais rien de particulier. Une fois n'est pas coutume ! Depuis notre première rencontre, ma simple présence la mettait dans un état de nerf disproportionné... Cramoisie, elle scrutait sa famille, gênée qu'il la découvre avec un mec. Bizarre la relation qu'elle entretenait avec eux alors qu'il semblait cool. De toute évidence, c'est elle qui avait instauré ces règles et y déroger la dérangeait. Pour ses amis, ses proches, elle voulait rester Axelle, la sauvage. Celle qui se suffisait à elle-même et qui n'avait pas de petit-ami. Alors changer la donne lui posait un problème.
— Malheureusement, le ballet que l'on va interpréter maintenant, pas de sauts ! Tant pis, susurra-t-elle dans un haussement d'épaule.
— Et après les chasseresses tu vas faire quoi ? Se renseigna Coralie.
— Je vais faire une siamoise ! Lâcha-t-elle sans que je ne comprenne ce qu'elle voulait dire.
— Hmm, quel programme... Remarque, je ferais bien le siamois avec toi ! dis-je tout doucement en me penchant vers elle pour que sa famille ne m'entende pas.
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Son sourire
RomanceComment accepter le bonheur quand on ne s'accepte pas ? Comment s'aimer quand on a une piètre image de soi-même ? Lorsqu'il nous semble que tous les défauts de la terre se soient donnés rendez-vous dans son être ? Une enfance de souffrance, une adol...