Chapitre Cinq

158 10 2
                                    


Mai se réveilla sur un canapé en cuir tellement confortable qu'elle se voyait bien finir sa nuit là. Seulement elle souvint qu'elle était en Angleterre et qu'elle n'était sûrement pas chez elle. L'odeur de la nourriture indiqua à la jeune fille qu'elle ne devait pas être dans une chambre d'hôtel. Mais où alors ?

Elle remua son petit orteil du pied droit et fit une grimace. Elle devait vraiment s'être fait mal finalement.

« Je sais que tu es réveillée. »

Pas de doute, ça s'était Naru. Elle ouvrit donc les yeux.

La lumière lui fit mal au début car il faisait claire comme en plein jour. Le canapé en cuir beige lui sembla encore plus agréable maintenant qu'elle avait ouvert les yeux. Et puis elle se souvint. Elle avait rêvée cette nuit et devait absolument tenir Naru informé. Son rêve pourrait peut-être servir au cas qui leur servirait d'entretien d'embauche.

Mai dû se lever pour pouvoir avoir Naru dans son champs de vision. Il était assit à un grand bureau en bois derrière le canapé et s'occupait de la paperasse. Encore.

« Où sommes-nous ? »

« De quoi as-tu rêvé ? »

Ils venaient de parler en même temps. Naru soupira et lui laissa la parole en premier.

« Nous ne sommes pas dans un hôtel alors où sommes nous ? » demanda Mai.

« Chez moi. » répondit-il.

« Chez toi ? »

« Même moi j'ai un chez moi et une famille, Mai. »

Son ton était froid et incisif, malgré tout Mai perçut très bien la vague de douleur chaude et amer qui émanait de Naru. Quelque chose clochait, elle n'avait jamais ressenti ça avant.

« Bon, je reformule ma remarque : que faisons nous chez toi ? Où sont les autres ? »

« Si tu parles de Matsuzaki-san, Osamu-san et Takigawa-san, ils sont dans un hôtel à trois kilomètres d'ici. Nous sommes chez moi parce que j'habite là, tout simplement. »

Mai grogna d'irritation.

« C'est vrai que c'est clair comme de l'eau de roche tes explications ! » lâcha-t-elle. « Pourquoi ne suis-je pas à l'hôtel avec les autres ? »

Naru lui fit un demi-sourire, ce n'était pas bon signe du tout.

« Quel âge as-tu ? »

« 19 ans. »

« Exactement. Ce qui signifie que tu es encore mineur que ce soit au Japon ou en Angleterre. Tu comprends, n'est-ce pas ? Tu es donc sous la responsabilité de ton employeur : moi. »

Le Naru taquin était de retour et Mai ne voulait surtout pas voir cette partie de sa personnalité. C'était dans ces cas là qu'elle l'aimait le plus fort.

Mai maudissait littéralement son âge. Elle était la plus jeune du groupe puisque Naru avait un an de plus qu'elle, qu'Osamu avait vingt deux ans et qu'Ayako, Bou-san et Lin était hors compétion avec leur trentaine passée. Elle aurait bien fait remarquer à Naru que lui aussi n'était pas majeur, mais elle avait peur qu'il l'enfonce encore plus en disant qu'il s'était émancipé ou une autre bêtise du même genre.

La porte s'ouvrit soudainement et deux femmes entrèrent en rigolant dans la pièce. La première n'était pas très grande et tenait un plateau avec quatre tasses de thé. Ses cheveux blonds étaient ramassés en un chignon très serré d'où aucune mèche ne cherchait à s'échapper. Son sourire était en total contradiction avec sa coiffure et lorsqu'elle posa ses yeux sur Naru, il s'élargit encore un peu plus.

« Oliver, pourquoi n'es tu pas venu me voir avant ? J'ai tellement envie de te prendre dans mes bras ! » s'exprima la femme en japonais, à la grande surprise de Mai.

La femme – qui devait bien avoir environ 45 ans – courut presque pour pouvoir prendre Naru dans ses bras en déposant au passage, et bien maladroitement le plateau sur le bureau.

Mai connaissait la deuxième femme qui venait d'entrer. C'était Madoka, la compagne de Lin. Ce dernier ne devait pas être malheureux en amour car la jeune femme, bien que possédant un sale caractère, était très gentille. Sa couleur de cheveux était très étrange puisqu'elle n'arrêtait pas d'en changer mais c'était une partie de ce qui faisait son charme. Elle racontait souvent à Mai des anecdotes sur Naru datant de quand il était petit. Cela la faisait toujours beaucoup rire. Madoka servait aussi d'informatrice à l'instar d'Osamu sur les endroits et les rumeurs sur lesquelles ils intervenaient avec la BSPR et la SPR.

« C'est Luella, la mère de Naru. » l'informa Madoka.

« Ceci explique cela. »

Cela avait un côté déconcertant de voir Naru dans les bras de quelqu'un. Mai ne l'avait encore jamais vu se faire enlacer. Surtout quand rien ne l'y obligeait. C'était tout de même très drôle de le voir embarrassé, même si ce n'était qu'un peu. Il ne savait visiblement pas quoi faire de ses mains et refusait de croiser le regard de Mai. Il se dégagea après quelques secondes et retourna s'asseoir à son bureau. Le regard aussi neutre que possible et sans décocher un mot à personne.

Il remercia Luella pour la tasse de thé et lui offrit un semblant de sourire avant de détourner les yeux vers ses papiers. Mai se sentait un peu irritée. Il ne la remerciait jamais elle !

« Mai, ton rêve. » dit Naru en brisant le silence qui s'était installé.

«Deux minutes papillon ! » intervint Luella. « Je ne me suis même pas présentée. »

Mai prit la tasse que lui tendit la mère de Naru et se présenta en première.

« Je suis Mai Taniyama et je suis l'assistante de Naru. »

« Naru ? » dit Luella ne comprenant pas très bien le rapport entre son fils et ce surnom.

« C'est une histoire amusante que je te raconterai tout à l'heure ! » dit Madoka en rigolant.

Mai sourit, heureuse de ne pas avoir à expliquer qu'elle trouvait son fils narcissique. Même si il en avait toutes les raisons du monde puisqu'il était très beau, très intelligent, et très célèbre dans le monde de la parapsychologie. C'était tout de même toujours amusant de se moquer de Naru.

Luella vint se placer dans le canapé et incita Mai à faire pareil.

« Je suis Luella Davis, la mère d'Oliver. »

Mai grimaça un peu en entendant le prénom de Naru. Elle nota également qu'elle n'avait pas évoqué Gène.

« Maintenant que les présentations sont faites. » annonça Naru. « Mai, ton rêve. » 


Mot de l'auteur : 

J'adore quand Naru fait son intéressant, c'est toujours drôle à écrire ! 

Sinon, ce chapitre est plus court que le précédent, mais maintenant, ils ne devraient plus tarder à faire facilement 6-7 pages word. Etrangement, j'ai vraiment hâte de vous faire lire la fin. . . Au fait, vous avez deviné l'époque dans laquelle se déroule l'histoire ?

Ghost Hunt - Les fruits éternelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant