Family Case

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Il s'approcha doucement et dangereusement de nous. Harley dégagea sa main de la mienne et prépara à sortir son arme, rangé entre le haut de son short et le bas de son dos. Elle le menaça de ne pas s'approcher de nous. Mais cela n'impressionna pas le Joker.

- Oh! Ma puce! Tu ne vas tout de même pas croire que je vais faire du mal à notre fille, dit-il d'un ton triste. Harley chérie, appela-t-il. N'ai-je pas le droit de voir le fruit de notre amour, demanda-t-il en caressant tendrement la joue de ma mère. N'ai-je pas le droit de lui en dire plus sur son passé, sourit-il.

- Tu ne sais rien d'elle, grogna ma mère.

- HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA! Alors j'ai bien gardé mon petit secret. Mieux que toi, trésor.

Je sentis ma mère perplexe face à la dernière parole du Joker. Il lui expliqua tout ce qu'il venait de me dire.

- Tu... Tu l'as traquée comme tu l'as fait avec moi quand j'étais avec la suicide squad... 

- J'ai fait bien plus que ça, voyons! Je ne suis pas qu'un chien de chasse, j'en ai assez comme ça à payer, blagua-t-il.

Je vis ma mère prendre quelques secondes de réflexion dès qu'elle baissa la tête. Puis elle la releva immédiatement lorsqu'elle eut une idée.

- C'est toi qui lui a mis Joe dans le crâne, ajouta ma mère.

- Bien chérie! Je te félicite, rit-il. Sherlock Holmes n'aurait pas fait mieux, soupira-t-il las.

Le Joker fit un coup de tête vers l'arrière. Soudain, des mains me prirent les bras, je me débattis pour me libérer des mains qui se serraient de plus en plus fort sur mes bras. Je fus traînée vers le Prince du Crime. Je vis qu'on m'éloignait de ma mère, prise par d'autres hommes, pour la retenir et l'empêcher de me reprendre.

- Qu'est-ce que tu vas lui faire, enflure, hurla-t-elle en se débattant.

 - Oh! Rien de spécial, répondit-il. Peut-être devenir le père que je n'ai pas été, comme toi tu n'as pas été une bonne mère.

Le Joker posa sa main sur mon épaule et m'approcha de lui. Mon omoplate fut plaquée contre son torse. Ma mère envoya valser les hommes du Joker, elle finit même par les mettre hors d'état de nuire pour quelques temps. J'entendis une arme se charger et sentis quelque chose se poser sur mon crâne. Le Joker avait collé la bouche du flingue sur le haut de ma tête. Ma respiration s'accéléra et les larmes commencèrent à monter puis quelques unes d'entre-elles se mirent à couler

- Ou alors je vais peut-être te rappeler encore une fois que tu m'appartiens, grogna-t-il en me serrant contre lui.

- Si tu dois faire du mal à quelqu'un, c'est à moi, grogna-t-elle. Laisse notre fille en dehors de tout ça.

- HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA! Si je la tue, je te ferais bien plus mal que si je m'en prenais à toi directement.

Je pressai mes paupières sur mes yeux. Le Joker éloigna le canon de son arme, mais je la sentis toujours braquée sur moi. L'homme aux cheveux verts confia qu'il se réjouissait à l'idée de me tuer, juste pour savoir à quel point ma mère hurlerait et jusqu'où elle irait pour me venger.

- Cette fois, j'ai peut-être un autre moyen d'exploiter ton réel potentiel.

Son potentiel? De quoi parlait-il? Je repensai alors à Joe qui n'avait cessé de me dire que je pouvais être meilleure dans bien plus de domaines. Alors, finalement, cette voix qui avait toujours été dans ma tête, c'était à cause du Joker? Je ne pouvais plus résister, je laissai toutes mes larmes rouler sur mes joues. J'étais abattue suite à cette conclusion. Tout était là... depuis le début... Cette  voix et ce sourire durant les nuits où j'avais rêvé de Joe... cette carte avec un bouffon que je retrouvais souvent sur ma Lamborghini noire miniature que ma tante Harleen m'avait offert pour mes cinq ans... Mes sanglots me secouèrent tandis que mes paupières se pressaient sur mes yeux tant la douleur et la peur me déchiraient le cœur.

- Oh! Ma petite chérie, tu pleures, s'étonna le Joker.

J'ouvris les yeux naturellement lorsqu'il me tourna face à lui, les mains sur mes épaules. Ses yeux verts pénétrèrent les miens. Il me demanda ce qui se passait tout en me prenant dans ses bras.

- Allons, allons, dit-il en caressant mes cheveux. Il ne faut pas se laisser submerger par les émotions, murmura-t-il.

Il embrassa mes cheveux et me berça tout doucement. Je n'arrivai pas à trouver du réconfort dans son étreinte... Je n'avais pas cette odeur de barbe-à-papa pour m'apaiser. Je ne sentis que l'odeur de l'argent et plus ou moins de cigarette. Je sentis un mouvement du Joker, un bras manquait. Je rouvris les yeux et m'aperçus que l'homme au costume byzantium pointa son arme vers ma mère. Je venais de la voir s'arrêter net.

- Arrête de pleurer, ça n'arrange rien, grogna-t-il.

Mes larmes ne s'arrêtèrent pas, c'était impossible. Je voulais que tout ça se termine, que ma mère et moi soyons heureuse, qu'on soit très loin d'ici. Je finis par avouer au Joker pourquoi je pleurais autant. Il agrippa soudainement mes cheveux et me jeta vers ma mère. Je tombai lourdement à terre, sans avoir eu le temps d'amortir ma chute avec mes mains. J'étais tombée devant elle. Harley se précipita vers moi pour voir si je n'avais rien.

- Tu es vraiment pathétique. Tu ressembles beaucoup trop à ta mère, grommela-t-il. Je suis déçu!!

- Espèce d'ordure, insulta Harley en me prenant dans ses bras.

Harley Quinn

La rage m'habita. Pendant tout ce temps, cette pourriture m'avait menti, manipulée! Je lâchai délicatement ma fille sonnée et me levai, les poings serrés. Le Joker me signala que c'était exactement ce que notre fille ressentait quand elle avait su que j'étais une mère décevante, qui n'avait fait que mentir, qui lui avait tout offert sauf la vie. Il me dit que j'étais une mère indigne, que jamais je n'aurais dû infliger ça à Lucy. 

- C'est toi l'ordure! Tu l'as fait grandir dans le mensonge pendant des années, m'accusa-t-il. Je n'ai fait que l'aider à savoir qui elle était.

Le Joker fit absolument tout pour que je vienne me battre contre lui. Il voulait me pousser à bout comme il avait poussé à bout ma fille en lui implantant dans le crâne la voix de Joe. Il continua à me rabaisser et me traiter comme de mauvaise mère. C'était le mot de trop. Je courus vers lui et lui sautai dessus pour une autre valse de violence.

Je fus sonnée par un énième coup de poing de Monsieur J. Il se tint debout, devant moi, les mains sur le revers de col. Ma bouche était en sang. Je nettoyai mes lèvres et le regardai avec colère.

- Ah! Ce doux regard, soupira le Joker.

Il claqua des doigts et ses hommes, qui s'étaient réveillés entre deux, s'emparèrent de ma fille. Elle tenta vainement de se débattre. Cela m'arracha le cœur, et je ne pouvais rien faire. J'étais impuissante. Le Joker se retourna vers ma fille et déclara qu'il était temps d'être le père qui aurait du être depuis bien longtemps. Il s'approcha lentement d'elle et de ses hommes. Je me levai et me précipitai vers lui. Je me retrouvai vite à terre. Il avait eu le réflexe de me donner un coup de crosse.

Lucy Quinzel

Le Joker se tourna à nouveau vers moi, en train de me débattre contre l'emprise de ses sbires. Il approcha le canon de son flingue sous sa lèvre inférieure et regarda en l'air. Il était en pleine réflexion.

- Mh... Pourquoi serais-je un père envers une gamine que je ne voulais pas et dont j'aurais été ravi d'exploser dans le ventre de ma chère Harley, se demanda-t-il à voix haute. En plus, une gamine qui veut me tuer, ajouta-t-il avec un sourire moqueur.

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant