The Joke's On Lucy

Gotham's Dark Side

Je marchai, encore et encore... Je ne pouvais faire que ça, j'étais perdue dans Gotham... et étrangement, je n'avais pas peur. Je soupirai quand soudain, j'entendis un ricanement. Je ne savais pas d'où ça venait. Je m'arrêtai et tentai de connaître la provenance de ce petit rire. Ma tête tourna à gauche, à droite. Je regardai devant moi, derrière moi... Rien... de l'obscurité partout! 

- HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA! Si tu voyais ta tête! se moqua Joe.

- Quoi? C'était toi?! grognai-je.

- Bien sûr, banane!

- Joe! Tu n'es vraiment qu'un...

- Oh! Si on ne peut plus rigoler, bougonna-t-il. Mais avoue que c'était drôle?!

- La ferme... soufflai-je.

Je repris ma route. J'avais l'impression de tourner en rond, et pourtant, je vis toujours de nouvelles ruelles, des bâtiments que je n'avais pas encore vus. Je passai devant un bar où l'ambiance était bien rythmée par la musique. Quelqu'un là-dedans pouvait peut-être me renseigner. Je me décidai d'entrer dans ce bar. L'odeur de l'alcool me piqua le nez, les fumées de cigares et de cigarettes firent pleurer mes yeux. Je m'enfonçai dans la grande pièce où les malfrats jouaient au billards et buvaient leurs boissons alcoolisées. Au loin, je pus voir un homme à la peau de crocodile. Il était accompagné d'une toute petite fille blonde, coiffée avec des couettes et vêtue d'une robe rose. Et moi qui me pensai trop jeune pour rentrer dans ce bar... Il y avait aussi des gros bras avec eux.

- EH! Gamine, m'appela une voix derrière moi.

Je me retournai.

- Oui, toi, affirma le barman. Viens par ici.

Je déglutis avec difficulté lorsque deux gangsters se retournèrent pour voir qui leur barman avait appelé. Prends ton courage à deux mains, Lucy... ça va aller. Je m'approchai du bar pour savoir ce que voulait me dire le type qui le tenait. Les yeux des deux malfrats me suivirent.

- Qu'est-ce qu'une côtelette comme toi fait ici?

- Je... euh... je cherche quelqu'un.

- Tu cherches qui, demanda la voix grave du malfrat à ma gauche.

- Ha... Harley Quinn, bégayai-je.

- C'est certainement pas ici que tu la trouveras, intervint le gangster à ma droite après avoir terminé sa bière. Une autre, s'il te plaît, Jimmy.

Le barman prit le verre et se retourna pour servir son client.

- Oracio a raison, petite, affirma le barman avant de faire face à moi.

- Vous avez une idée de l'endroit où elle peut être, demandai-je.

- On n'est pas des concierges, s'énerva le gangster à ma gauche.

Il s'était tourné vers moi, je ne pus m'empêché de couper ma respiration et de faire un pas en arrière. Le barman lui demanda de se calmer et ajouta qu'il était inutile de me faire peur. Dans ma tête, je remerciai ce Jimmy de m'avoir défendu.

- On ne sait pas où elle se trouve, répondit-il en servant son client. Mais si tu veux la voir, il faut trouver le Joker.

- Ouais, confirma Oracio après avoir bu quelques gorgées de sa bière fraîchement servie. Ils sont pas mal ensemble pour leurs conneries ces derniers temps.

- Essaye de voir au Silver Laugh, ils traînent souvent là-bas.

Je remerciai les deux hommes et m'en allai de cet horrible endroit. Ces odeurs et cette chaleur étaient vraiment insupportables! Je n'en pouvais plus, je n'aurais pas pu rester plus longtemps.

L'air frais de Gotham me fit du bien! Il était plus respirable que l'air alcoolisé et enfumé de ce bar. Une fois les poumons épurés, et les esprits plus clairs, je réfléchis aux propos du barman. Ce dernier m'avait parlé du Silver Laugh. Il me sembla être déjà passée devant ce club dont il m'avait parlé. Je vis des passants, qui n'avaient pas l'air d'être des criminels, se balader dans les ruelles des quartiers malsains de Gotham. J'allai les voir pour leur demander mon chemin. Le plus jeune des trois passants m'indiqua la route. Je le remerciai et pris l'itinéraire qu'il m'avait donné. Tandis que je partais, il me recommanda d'être prudente. Je levai la main sans me retourner pour lui faire signe que je l'avais entendu.

Harley Quinn

Ah! Le Silver Laugh! C'était la planque du Joker que je préférais! Je pouvais m'y défouler comme je le voulais en dansant dans l'une des cages en verre, cela me permettait de me changer les idées mais surtout d'avoir le regard dévorant de mon poussin... cette attention que jamais Batman n'aurait. Depuis toujours, j'avais horreur que Batman ait l'attention de mon poussin. Batman, Batman, toujours Batman! Ce soir, j'avais l'attention de mon Monsieur J, je le vis parfaitement. Ses sbires se bourraient la gueule, alors qu'il ne bougeait pas d'un cheveux, les mains appuyées et sans vie sur sa canne.

Il me regarda avec insistance, il devait sûrement se repasser en tête toutes ces nuits torrides... toute cette chaleur qui s'émanait de nos corps en fusion, dans notre lit, sous les couvertures en velours pourpre. Batman avait beau être son obsession, mais moi, je suis sa tentation, son fruit défendu que seul lui pouvait dévorer. Je vis quelqu'un s'approcher de mon poussin. C'était Gino qui lui murmura quelque chose à l'oreille. Je fus intriguée par ce qu'il pouvait lui dire. Je vis le Joker se lever quelques instant après Gino. Il mit sa veste violette et quitta son petit coin privé. Il ne m'avait pas appelée, ma présence n'était donc pas nécessaire. Mais je vis quelque chose d'étrange dans son regard. Encore un idiot qui avait fait quelque chose de travers, je suppose. Quelqu'un vint dans ma cage de verre, perturbant mes pensées. La soirée battait son plein, et la femme devant moi se trémoussant sensuellement sur la musique ne m'aidait pas à reprendre mes esprits. Alors, je me laissai emportée par le rythme de la soirée et dansai avec cette séduisante brune.

Lucy Quinzel

- Je t'avais dit de prendre à gauche, bougonna Joe.

- Arrête, Joe! J'ai compris, m'agaçai-je. On va juste faire demi-tour et on va trouver ce Silver Laugh.

- Ça fait trois quart heure que tu rabâches qu'on va faire demi-tour!

Je préférai ne pas répondre et m'occuper de retrouver mon chemin dans ces maudits quartiers fumants et humides de Gotham. Impossible de demander ma route, la rue était quasiment déserte... et plus je voyais de malfrats, plus je me méfiai et moins j'eus envie de demander mon chemin. Je regardai ciel noir de la ville. Pas de Batsignal? Une nuit calme à Gotham? Ou bien le projecteur est en panne?

J'avais toujours cette impression de tourner en rond alors que je voyais de nouvelles rues. Mais quand je m'y enfonçais, je reconnus que c'était une rue que j'avais déjà longé mais dans le sens inverse. J'en eus ma claque. Je décidai de faire une petite pause. Cela faisait un moment que je marchais, je ne me suis jamais arrêtée. Je m'assis sous un lampadaire qui clignotait. Je réfléchis et essayai de me souvenir par où j'étais passée pour retrouver mon chemin, et peut-être retrouver chez John. Au bout d'un quart d'heure, peut-être, je me relevai et frottai mon derrière avec mes mains pour retirer la saleté qui s'était collée à mon jeans.

- C'est reparti, soupirai-je.

Je décidai de rentrer chez l'oncle de Jayden. Enfin... j'allais essayer... J'avais l'impression d'être loin du Gotham que j'aime. Finalement, de nuit, elle n'était pas si belle... À l'intérieur, elle était pourrie... 

Depuis quelques temps, toujours sur mon chemin pour retourner chez John, j'avais l'impression d'être suivie... J'entendis un rire au loin, mais je ne pus savoir encore d'où il provenait.

- Joe, ce n'est pas drôle...

- Eh! Pour une fois, je n'ai rien fait.

- Ne me prends pas pour une idiote, m'énervai-je.

Je m'étais arrêtée. Je regardai partout autour de moi pour détecter la provenance du ricanement que j'avais entendu. Alors... étais-je vraiment suivie? Ou est-ce encore une mauvaise farce de Joe. Je continuai à l'accuser.

- Je t'assure, ce n'est pas moi, protesta Joe. Je ne fais jamais deux fois la même blague!