Conversations

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La porte d'entrée s'ouvrit puis se ferma quand la voix chantante de ma mère se tut. Je me levai pour l'accueillir et l'aider à se débarrasser de son manteau. Elle me remercia, étonnée de mon geste.

- Il faut tout faire à la place de papa, blaguai-je.

Celui-ci s'approcha lentement de l'embrasure de la porte entre le couloir et le salon. Ma mère approuva ma remarque. Et devinez ce que mon père prétextait: la fatigue. Mais par contre, il n'était pas assez exténué pour embrasser amoureusement ma mère. Pour se rattraper, il déclara que c'était lui qui cuisinait ce soir.

Après le repas, je filai dans ma chambre. Je traînai sur les différents réseaux sociaux sur mon téléphone et sur mon ordinateur. Je mis mes écouteurs et regardai les infos de Brooklyn News. Il n'y avait rien de spécial à part de la politique, un bébé miraculé, encore des massacres dus à la guerre au Moyen-Orient, des informations insolites etc... Pas grand chose de palpitant. Je tapai sur un moteur de recherche la chaîne de Gotham 52 News.

J'appris que le Joker était toujours en fuite avec plus d'un millions de dollars en poche. La journaliste, sous forme de questions, formula plusieurs théories et demandait surtout ce que faisait Batman. Est-ce qu'il était sur ses traces, ou bien reste-t-il dans l'obscurité de la nuit pour lui tomber dessus à sa prochaine apparition? La journaliste se présenta et rendit les studios. Je fermai la page de Gotham 52 News. Je repensai aux propos de Joe envers mon père.

- Joe? Je peux te parler?

- Qu'est-ce que tu veux, ronchonna-t-il.

- J'ai accepté que tu sois dans ma tête, mais je n'accepte certainement pas le fait que tu souhaites la mort de mes proches, signalai-je.

- Pauvre petite, se moqua-t-il. Tu vas faire quoi pour me punir.  Être dans ta tête, c'est déjà une punition, gloussa-t-il.

- Je ne sais pas encore, mais ça craint pour toi, répondis-je.

Il se mit à rire un peu plus... il faisait presque peur tant son rire semblait machiavélique. J'étais curieuse de la raison de son hilarité. Qu'avait-il derrière la tête? Enfin... façon de parler. Je lui demandai pourquoi il rigolait autant.

- Faisons un marché, Lulu, proposa-t-il un peu plus sérieux.

Dans sa voix, on pouvait deviner qu'il souriait. Et je suis sûre que s'il était dans la même pièce que moi, son sourire serait un sourire carnassier, accompagné d'un regard noir prêt à dévorer votre âme. Je craignis le pire avec ce qu'il allait me proposer.

- Je t'écoute, dis-je avec appréhension.

- Je ne dirais plus de mal à propos de tes proches seulement si tu acceptes les faits.

- Quels faits?

- Harley Quinn, rappela-t-il. Tu vas prendre au sérieux ce que je dis et cesser de me casser les pieds en niant chaque faits et preuves que tu as devant tes yeux.

- Je... je ne peux pas... C'est vraiment trop gros...

- Eh bien moi je ne peux pas m'empêcher de dire des saloperies sur tes proches, surtout tes parents.

- Bon d'accord! Marché conclu, bougonnai-je.

- HA HA HA HA HA HA HA HA HA HA! s'esclaffa-t-il glorieux.

Dans quoi je m'étais embarquée? Mais ce n'était rien, je n'avais qu'à faire semblant et il fermera son clapet. Ce marché sera plutôt facile à accepter. Et je lui prouverais que je n'étais pas la fille d'Harley Quinn. De toute manière, comment pourrait-elle avoir un enfant? Toute la ville la craignait et la fuyait. Je traînai encore sur internet avant d'aller dormir à une heure du matin.

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant