Do We Have a Deal?

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Je n'aimai pas le ton qu'elle prenait avec moi. Ni le regard qu'elle m'avait jeté. Je tentai de garder mon calme. C'était une crise d'adolescence. J'avais eu pire: ses hystéries. J'appuyai mon dos à côté de la fenêtre, croisai les bras et mes jambes. Je regardai ma fille, les yeux rivés sur le ciel noir de Gotham.

- Je tuerai le Joker, s'entêta-t-elle.

- C'est toujours plus simple quand on imagine, soupirai-je. Quand tu seras devant lui, tu n'oseras pas le tuer, ni même le menacer. Je te déconseille de tenter quoi que ce soit.

Ses prunelles bleues dérivèrent sur mon visage, mais son regard me montra la noirceur de sa colère, c'était la même que celle de son père.

- J'ai déjà osé songer à le tuer, grogna-t-elle entre ses dents.

Elle se retira de la fenêtre et alla se diriger vers la porte jusqu'à ce que ma forte poigne retienne son bras. Elle me demanda, avec agressivité, de la lâcher. Mais je ne fis que renforcer ma prise et l'obligeai à revenir sur ses pas.

- Tu penses pouvoir le tuer, mais qu'est-ce qu'il en sera après, demandai-je en la relâchant. Tu seras mal à l'idée d'avoir tué un homme, même si c'est le Joker, lui contai-je en rôdant autour d'elle. Tu te laveras les mains, elles auront l'air clean, mais tes yeux les verrons toujours ensanglantées, poursuivis-je. Tu seras envahie par le regret, tu culpabiliseras. Et avec un peu de chance, dis-je avec ironie. Tu te diras que tu es un monstre.

Je m'arrêtai et fis face à elle, les mains derrière le dos. Pendant tout mon speech, elle m'avait suivie du regard, avec un petit rictus au niveau de la lèvre supérieure, et les sourcils froncés.

- Tu mettras la faute sur Joe, évidemment, mais ce n'est pas lui qui a sali ses mains, poursuivi-je. C'est toi en l'écoutant, telle une marionnette et l'homme qui tire les ficelles.

Lucy Quinzel

- Ça parle de marionnette mais elle est celle du Joker, ricana Joe avec ironie.

J'écoutai ma mère malgré les commentaires de Joe et ma détermination de tuer le Joker quoi qu'elle disait. Par le ton qu'elle prenait avec moi, j'avais l'impression qu'elle tentait de me manipuler, bien qu'elle avait l'air d'avoir vécu ce qu'elle venait de me décrire.

- Balivernes, objecta Joe. Elle veut juste que tu restes sagement chez sa dame nature morte. HA HA HA HA HA! Nature morte! HA HA HA HA HA!

J'essayai de garder mon sérieux malgré la blague de la voix habitant ma tête.

- Tu dis ça juste pour me garder prisonnière de ta paranoïa, soupçonnai-je.

- Tu n'as rien écouté de tout ce que je t'ai dit à propos de moi, s'énerva-t-elle.

- Comment veux-tu que je te crois alors que toute ma vie n'a été qu'un mensonge?! hurlai-je. Tu m'as sauver de la lobotomie, et alors?! Ça ne veut rien dire!

Harley Quinn

La colère monta en moi. Jusque maintenant, j'avais été patiente et adorable avec elle, dans la mesure du possible, je l'avais sauvé de la lobotomie... et... et ça ne représentait rien pour elle! Je me prenais des coups et des menaces de mort pour elle, je mentais pour elle, je la rassurais et la calmais lorsqu'elle se sentait mal, je me fatiguaid pour la protéger et prendre soin d'elle. Et avec tout ça, elle pensait encore à tout ces mensonges... Qu'est-ce qui lui fallait de plus?!

Je fis les cents pas et touchai mes cheveux, racines comme longueurs. Je lui hurlai que je faisais tout ça pour qu'elle ne devienne pas celle que je suis maintenant... J'avais tué des gens dans le passé... que ce soit directement avec une balle de mon flingue ou avec toutes les complicités de meurtres qui me poursuivent. J'amadouai, trompai, dupai les mauvais hommes et chefs de gangs pour que le Joker les tue! Tout ce sang sur les mains ne partait jamais! La culpabilité et les regrets étaient devenus mes amis avec la solitude et le désarroi...

The Joke's On LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant